Le Pare-tempêtes
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Sam 3 Aoû 2019 - 21:20
à vous de jouer !


Dernière édition par Mélodie le Dim 4 Aoû 2019 - 16:55, édité 1 fois
Silenuse
Silenuse
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Sam 3 Aoû 2019 - 22:12
L’usine explosa.
Ce ne fut pas avec un gros boum, comme on pourrait s’y attendre.
L’usine explosa dans un gros silence.
Elle était au loin de tout, là-bas, cachée dans la pénombre comme un vieux vestige tout poussiéreux, presque abandonné, quoique quelques aventuriers somme toute hasardeux se faufilaient entre les barbelés et le grillage qui servent d’enceinte à cette forteresse aux donjons de poussière.
Quand on entrait par l’entrée principale, après avoir passé la grande barrière censée retenir les camions surchargées qui fuyaient ce mastodonte de bitume et d’acier, on ne pouvait guère voir l’intégralité du bâtiment, d’une part parce qu’il se confondait avec l’obscurité ambiante, mais aussi parce que sa majesté, comparable aux grands palais des Empereurs jadis, dépassait de quelques coudées – à peine – le cadre bien limité de nos petits yeux. La bête hurlait, raillait de ses machines qu’on supposait dans son cœur ; et les fumées de vapeur d’eau dessinaient des montagnes dont le sommet était imperceptible.

Et pourtant, plus un bruit, rien.
De cette bête féroce ne reste qu’un souvenir. L’usine est toujours là, les gens n’y sont plus. Non pas qu’ils furent heureux à arpenter les couloirs labyrinthiques de l’enceinte, mais ils étaient là. Comme si être là avait un sens quelque part ; un certain paradoxe de devoir et de fierté ; l’idée de ne pas pouvoir aller ailleurs suscitant l’orgueil nécessaire d’être là, ensemble souvent.
Et d’un seul coup, il n’y eut plus rien. L’usine est retournée dans sa pénombre, loin des yeux des autres.

L’usine explosa un soir, dans un silence presque dédaigneux. Une sorte de râle imperceptible à destination de ceux qui l’avaient abandonnée là, noyée dans le brouillard.
Les machines ne houlent plus, elles ne chuchotaient même pas. Elles baignaient aussi dans une sorte d’apaisant cauchemar.
Doucement, les lumières s’éteignaient pour ne laisser que des traces de poudre.

Alors moi, muet comme cette tombe, je sus.
Ce temple de silence devint mon sanctuaire.
Et dans l’éclair soudain d’un briquet, le silence éclata.
Malnir
Malnir
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Sam 3 Aoû 2019 - 22:17


George Lavanière se détourna du corps du PDG après avoir logé trois balles dans sa poitrine. Sortant de sous son gilet un bidon d’essence, il en aspergea le cadavre encore frais, pivota sur lui même et craqua une allumette avec ses dents qu’il jeta derrière lui, embrasant le bureau. Il sortit son baladeur MP3 de sa poche, mit Kill Bill – Battle without honor or humanity ; et sortit du bureau. Rajustant ses lunettes de soleil d’une main, il descendit le garde du corps qui se précipitait vers lui, et reboutonna sa veste alors que les portes du bureaux derrière lui explosaient. Les flammes bientôt ondulèrent au dessus de son brushing impeccablement gominé, se propageant aux tapisseries des murs et aux boiserie. Le souffle d’air chaud souleva son manteau au ralenti, et il alluma une cigarette d’une main tout en rechargeant son pistolet Beretta 92 de l’autre.

Arrivé à l’ascenseur de verre qui permettait de rejoindre le grand hall des machines, il visa les courroies, tira, puis bondit alors que la cabine entamait sa chute pour sauter sur le toit et freiner la descente avec ses bottes Wolfstruppen 45 qui émirent des étincelles au contact avec l’acier. Un agent de l’usine bondit pour le rejoindre et il l’abattit en plein vol tout en esquivant une rafale de mitraillette grâce à un triple salto arrière qu’il acheva en tranchant à main nue le cou d’un deuxième agent. L’ascenseur acheva sa course et il bondit avant l’impact, époussetant négligemment la poussière de son complet veston Armani. Rajustant sa cravate LVMH, il se baissa pour éviter le coup de poing d’un autre sbire, se redressa et lui infligea un redoutable MOROTE SEOI NAGE qui le mit au tapis.

Entre temps, l’explosion des bureaux de l’administration se communiquait aux premier fourneaux et George, ce fasciste de merde comme l’appelait une de ses connaissance, avança posément au milieu des gerbes de feu et des projections de bouts de métal qui s’entrecroisaient sans le toucher. À l’approche de la porte blindée, il sortit une petite grenade soviétique customisée par ses soins et la jeta dessus, ouvrant un trou d’un diamètre suffisant pour qu’un éléphant puisse s’y faufiler. Il passa l’encadrement avec un léger sourire à la française, sortit un paquet de chips qu’il grignota avant de le jeter puis de sortir sa sulfateuse pour dégager son chemin au travers de l’équipe de yakuza qui lui barrait le chemin. Une cuve de pétrole enflammé s’effondra sur le côté, et il esquiva les projections d’une roulade, saisit une tôle froissée pour surfer sur la marée embrasée qui envahissait la salle. Sur les coursives au dessus, des snipers se mettaient en position pour le descendre mais il les prenait de vitesses grâce à son colt M1911.

Il déboucha dans la salle de montage des tanks de l’armée nazi et immédiatement descendit le maudit communiste qui la gardait pour sauter sur l’un des tapis roulants. Les explosions se boursoufflaient au dessus de sa tête et il plissa les yeux sous leur souffle puissant, alors que les machines s’effondraient autour de lui. Alors que la CIA venait à sa rencontre pour l’arrêter, il fit un triple saut retourné, une roue autour d’une poutrelle métallique et déboîta la mâchoire du premier en lui atterrissant dessus. Puis il le saisit et s’en servit comme bouclier humain dans l’échange de tir qui suivit, alors qu’il remontait l’escalator vers la plateforme des hélicoptères. Une fois de plus, son 22-long-rift fit des merveilles. Puis, dégainant son talkie-walkie de poche, il appela son BRO. C’était bon, il pouvait le récupérer. La piste d’atterrissage était déserte, et tout autour les cheminées d’usine s’effondraient avec fracas. Un hélicoptère arrivait, c’était celui de son Bro. Comme les agents de la Gestapo arrivaient pour l’arrêter, il coupa la communication avec lui pour jeter son Iphone à leur visage, dégainer son sabre et les tailler en pièce avec moult gerbes de sang, tout en parant les balles du plat de sa lame.

Une échelle de corde tomba à côté de lui, il la saisit et aussitôt s’envola au dessus de l’immense brasier de l’usine des méchants. Ressortant sa mitraillette légère, il arrosa ses poursuivants avant de se hisser à l’arrière de l’hélicoptère, sortir un sniper et viser – headshot – les pilotes des rafales venus les poursuivre. Une fois de plus, notre héros s’en était sorti.
Pantouffe
Pantouffe
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Sam 3 Aoû 2019 - 22:35
Le ménestrel a la bouche purulente de mots. C'est une infection grouillante de syllabes qui sifflent sur sa langue, se coincent entre ses dents... Il a les maxillaires prolixes, ah oui !, pleine de mâchonnements profonds, de mastications bovines, caprines, bestiales et pourtant oui !, très orientées dans la productions de son articulées qui forment un langage. Un langage, et c'est là le problème, tout à fait compréhensible pour des oreilles humaines- de jeunes oreilles bien rondes, des oreilles tendres d'enfant, qui traînent partout sur les pelouses, sur les trottoirs, au coin des pièces et dans les escaliers. Partout où on ne les attend pas, vilaines petites fleurs charnues qui poussent dans la moindre interstice de notre vigilance, proliférant dés qu'on se laisse aller à détourner les yeux. C'est leur manière de faire, aux mômes ! Ils se posent à l'orée de nos conversations pour récupérer toutes les injures et les insanités que nous postillonnons. Il se tiennent prêt à avaler tout ce qu'une bouche adulte laisse dégouliner d'impie et de vulgaire. Mais c'est de tout temps que les enfants se sont conduits en petites blattes avides de crasse à colporter... Ils ont le goût de la saleté et des choses défendues. Ils savent comme il est bon d'outrepasser un interdit, de souiller un tabou. Ils ne respectent pas, entre eux, le concept d'enfance : les définitions qu'on a posé sur le mot, l'imagerie qu'on y a rattaché, les grands idées qui doivent nous aider à la comprendre afin de l'encadrer.

Les enfants, ils chient dessus. C'est dans leur nature à ces petits bâtards, et cette nature qu'on met tant d'énergie à torgnoler à mort, pour leur bien et le nôtre, le ménestrel la sort de cage et il fait danser.

(inachevé)
Silver Phoenix
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Sam 3 Aoû 2019 - 22:39
Giuliano ne comprenait rien à ce qui venait tout juste d'arriver. Rien du tout.

Il était juste assis, devant son bureau, à griffonner sur son cahier, résoudre quelques équations. Il était juste là, en compagnie d'une vingtaine d'autres lycéens qui faisaient la même chose que lui, ainsi qu'une professeure qui les surveillait (et les grondait aussi, il y avait beaucoup de bavardages).

Et puis.

Un son.

Assourdissant.

Et un vent si puissant que tous étaient tombés à la renverse.

Désormais, Giuliano était juste confus. Un sifflement continu et dissonant transperçait ses oreilles, masquant ou déformant les bruits ambiants. La poussière l'aveuglait, embaumant complètement l'odeur boisé des crayons taillés et du papier. Il ne put compter que sur son toucher pour se situer.

Giuliano se frotta vigoureusement les yeux, irrités par les particules en suspension dans l'air, qui était d'une lourdeur telle qu'il semblait l'écraser. Il toussa fort pour soulager sa gorge brûlante et obstruée. Il ne put réellement bouger, car recouvert de débris. Mais à mesure qu'il reprit ses esprits, il aperçut des sortes de taches, rouge vif, parsemant sa chemise. Et il sentait également quelque chose couler sur son visage.

Et aussitôt, il eut mal.

Une myriade d'éclats de verre avait percé sa peau de toute part. Et dire que Madame Pascale l'avait placé près de la fenêtre pour qu'il ne discute plus avec ses amis !

D'ailleurs. Il pouvait bien entendre des voix, mais ce fichu sifflement ne lui permettait pas de savoir à qui appartenaient-elles, et ce qu'elles pouvaient bien dire. Ou crier, plutôt. La douleur, le choc, et les débris, l'immobilisaient, comme si ses membres étaient cloués au sol, qui était bien rugueux désormais.

S'ajouta aussi l'inquiétude, presque palpable. Giuliano eut une subite pensée pour sa mère. Et si l'usine avait explosé ? Mais elle travaillait là-bas !

(inachevé)

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Sam 3 Aoû 2019 - 22:46
Liste d'idées :
- Tribu d'aborigènes, description pleine d'innocence de pathos → Tous morts quand usine xploz ahah boum boum zavez le seum
- Mec viré quand l'usine explose (choisie ici pour l'écriture)
- Usine de bonheur/d'idées qui explose alors tu vas faire quoi.
-Usine à sperme : métaphore pour une panne de bite et tout ce que ça suscite (sans mauvais jeu de mots)

Saurez-vous repérer le moment où j'ai commencé à écouter la valse n°2 de Chostakovitch ? Pfuhu.

The texte :

Le nez dans les chaussettes.
Au moment où l'usine a explosé, il mangeait un sandwich.
L'explosion a retenti comme un tonnerre dans toute la zone. Une autre détonation, plus forte encore a suivi, et ça grondait comme le rugissement d'un dieu en colère, pendant plusieurs secondes. Quand ça s'est arrêté, il s'est senti tout drôle. Les bruits de gravats qui s'écroulent ont continué un peu.
Il eut une inquiétude, prit une autre bouchée, il se sentait soudain absent.
A son retour à l'usine, il vit les gens qui couraient partout, des camions arrivaient et se garaient pêle-mêle. Une fourmilière affolée. Perdu dans une bulle au loin, il laissa son regard errer sur la scène. Les nuages étaient somptueux. Énormes, terrifiants et gris, ils prenaient tout le ciel, où voletaient des cendres et des morceaux de gaze rose carbonisée. Ses yeux ne voyaient plus rien, vraiment. Que ce ballet captivant et unique. Ses pensées commençaient à lui revenir, murmuraient qu'il n'y avait pas de quoi trouver ça beau, que c'était un beau foutoir, qu'il allait devoir rentrer chez lui et expliquer à Anna. Mais il n'écoutait pas. Lui, il avait 9 ans, et il était à une fête médiévale. Lui, il regardait le ballet des drapés en tapant dans ses mains aux temps du ménestrel. Il entendait la musique, le flûtiau cristallin qui racontait l'eau de la fontaine, et les volutes de tissus, et les nuages qui venaient faire danser tous ces morceaux de tulle.
Être captivé n'a qu'un temps, cependant.
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