Le Pare-tempêtes
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Vin et un, Nout, Demi le vin. Empty Vin et un, Nout, Demi le vin.

Ven 21 Aoû 2020 - 21:35
Sève rai.
Malnir
Malnir
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Vin et un, Nout, Demi le vin. Empty Re: Vin et un, Nout, Demi le vin.

Ven 21 Aoû 2020 - 22:39
L'aventure des deux compagnons venus de Crenheim se poursuit. Voici leur vie à Solipsane.

Mais son compagnons ne tarissait plus, le soir, de ce qu’il fantasmait de faire une fois arrivé dans cette ville dont il rêvait depuis longtemps ; goûter aux liqueurs des fontaines ivres ; monter à bord d’une des nacelles qui flottaient dans le ciel comme des lanternes, leurs vastes panses de papier tendu sur des tiges de métal illuminées par le feu solipsan qui les maintenaient dans les airs ; visiter les plus somptueux lupanars, les plus secrètes fumeries, se baigner dans les thermes les plus monumentaux, où les murs et les sols sont tapissés de marbres et les coupoles de mosaïques dorées, et ainsi de suite. Il rêvait tout haut, à chaque mot ses yeux brillaient de joie et de gourmandise. Olben n’avait pas osé l’interrompre et lui rappeler que toutes ces choses demandaient de l’or, et qu’ils n’en avaient plus ; ils étaient sales et poussiéreux, leurs provisions presque achevées, leurs bourses à plat, leurs chevaux fatigués … Mais il s’était contenté de sourire et de le laisser imaginer une vie qu’ils n’auraient pas.

[...]


Dans la chambre poussiéreuse qu’ils partageaient sous le toit d’une vieille maison des faubourgs, Olben pouvait à peine discerner le torse pale et nu d’Arbiôn entre les draps rêches de leur paillasse. La lumière ne venait qu’en raies fines au travers des hourdis mal ajustés, comme des traits blancs et douloureux. Il faisait chaud dehors. Trop chaud pour des natifs de Crenheim comme eux. Les rues de Solipsan grondaient sourdement sous l’affluence de la foule habituée à ces étés lourds. Eux restaient cachés jusqu’au soir, attendant que l’air tiédisse un peu pour sortir et se mettre en quête d’argent. Pour une soirée, un noble louait leurs services pour garder la porte de leurs palais, et ils passaient la nuit appuyés sur leurs hallebardes dans des vêtements d’apparats coûtant dix fois tout ce qu’ils n’avaient jamais possédé, suants à grosse goutte. L’odeur des parfums et des liqueurs qu’exhalaient les fenêtres au-dessus arrivait jusqu’à eux et ils la saisissaient avidement. Ils attendaient jusqu’au jour que l’intendant se lève et les paie, quelques piécettes à peine qui les feraient vivre une journée de plus. Ils rendaient les livrées étouffantes et rentraient dans la masure où ils avaient trouvé refuge.

En chemin, ils achetaient une miche de pain, du fromage de chèvre, quelques olives, une pèche, des figues, et du vin aigrelet. Dans l’ombre de leur repère, ils mangeaient et s’endormaient, comatant jusqu’au soir. Ils avaient vendu leurs chevaux. Les nacelles aériennes étaient chères et réservées à l’élite solipsani. La virée aux thermes qu’ils s’offraient une fois par semaine avec le petit pécule qu’ils réussissaient à accumuler se déroulait dans un bâtiment bas et décrépit, aux eaux tièdes et aux murs austères. Les légendaires fontaines ivres trônaient vides sur une grande place du centre. Un passant leur avait dis qu’elles n’étaient remplies que lors des triomphes des généraux. Olben n’avait pas été surpris de ces déconvenues. Il s’y était préparé. Arbiôn lui avait pris chacune d’elles comme une gifle. Il dormait beaucoup, parlait moins, riait moins. Olben avait cherché à le soutenir, à lui remonter le moral. Quand au matin lorsqu’ils allaient pour s’endormir il se glissait contre lui et l’enlaçait en silence pour se réconforter mutuellement – les prostituées étaient chères, et leur accent de Crenheim ruinait toutes tentatives de séductions – Arbiôn se contentait de sourire tristement en répondant par quelques furtives caresses.

C’était temporaire, un service qu’ils se rendaient en vrais amis dans le besoin. Les femmes de Crenheim étaient loin, si loin ! Celles d’ici riaient de leur accent. Arbiôn avait toujours eu du succès avec elles et leurs refus et railleries l’avaient peut-être blessé plus que tout le reste.

Olben se coucha à côté de son ami. Celui-ci fixait, le visage indéchiffrable, le regard vide d’émotion, la poutre maîtresse au-dessus de leurs têtes.
« Olben … tu crois que ça serait mieux d’aller en Hercynée ? »
Il s’attendait à cette question depuis quelques jours maintenant. Ce matin en arrivant devant le marchand de vin qui dressait tout juste son étal, il avait insisté pour prendre du vin rouge de là-bas, même s’il était plus cher. C’était un liquide plus épais que les vins de Solipsane, d’un mauve soutenu, plus fruité. On n’y mettait pas que du raisin. Arbiôn en avait encore les lèvres violacées et sucrées.
« Nous n’avons plus de chevaux Arbiôn … »
« Je veux partir, je n’aime pas cette ville … J’attendais autre chose. »
Arbiôn avait le visage expressif, ses grands yeux facilement humides ; à Crenheim, cet aspect si sensible de sa physionomie attirait la sympathie et l’amitié, mais pas ici ; les gens étaient plus cyniques et voyaient là de la faiblesse. En cet instant, sa voix avait vacillé.

Alors Olben réfléchit. Rationnellement ils n’avaient pas de raison de partir ; ils trouvaient du travail, arrivaient à survivre. Quelque-part, peu à peu, leurs conditions matérielles s’amélioraient. Les chevaux leur avaient permis de payer le grenier de cette masure ruinée et d’avoir quelques réserves en cas de coup dur. Moralement en revanche, c’était une autre histoire. Ces gens étaient trop différents d’eux dans leurs mentalités. Et pour deux campagnards comme eux, Solipsane était un monstre titanesque. Un splendide et terrifiant labyrinthe aux pièges mortels. Ils étaient étrangers, pauvres, campagnards. Jamais ils ne seraient heureux ici. Il se surprenait même, lui ! Le raisonné et réfléchi Olben, à regretter leur départ de Crenheim, quand bien même la guerre qui y menaçait les aurait contraint de se cacher ou d’être miséreux. Ici, Arbiôn perdait de cette bonté, de cette innocence et de cette joie qui faisaient de lui Arbiôn. Cette ville les avilissait. Alors il ne répondit pas avec raison, mais il savait qu’il répondait avec sagesse :
« Alors partons. Revendons le grenier, partons à pied. Nous travaillerons dans les champs sur le chemin et ça ira bien même sans chevaux. Les récoltes vont commencer, il y aura bien des gens pour nous payer à la journée. Allons en Hercynée. Partons, même maintenant. »
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Vin et un, Nout, Demi le vin. Empty Re: Vin et un, Nout, Demi le vin.

Ven 21 Aoû 2020 - 22:57
Sa main qui frôle son cou. Mèche de cheveux qui retombe. La tête rejetée en arrière, exhale, sourit. Coup de hanches, son bras s'envole. Narquois, extravagant, sensuel. Je brûle par les yeux et le ventre. Sous les lumières de miel, on voit chaque poil de sa peau, la qualité est étourdissante. La créature se rapproche. Je peux sentir chaque millimètre traversé et j'aimerais les incarner. Sa main se rapproche... Son visage... C'est ensorcelant, j'oublie où je suis comment je suis... Mais quand iel me touche, ma peau se réveille de toutes ses forces, je dois fermer les yeux un instant, mon corps est en surchauffe, tous les compteurs paniqués s'agitent, mes membres sont pris de tremblements. Mon souffle se coupe, se reprend de manière erratique. Je ne sais plus respirer.
Rouvrant les yeux, je rencontre son regard, fixé au fond de mes yeux. Mon Dieu.
Oh, mon Dieu.






Nos lèvres sont scellées depuis trois nuits, je suis en ébullition comme un big bang qui brûle pour toujours, je jette mes mains à l'assaut de ses cheveux, mes jambes serrées autour d'iel, il est possible que je convulse, qu'importe, il y a même une odeur chaude ! J'embrasse et embrasse encore, c'est frénétique, sa douceur, sa présence... sa beauté ! Cette créature est la plus délicieuse que j'aie jamais ah.
Ca a bugué.


Bon, on redémarre. Ok. Ouah.
Silver Phoenix
Silver Phoenix
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Vin et un, Nout, Demi le vin. Empty Re: Vin et un, Nout, Demi le vin.

Ven 21 Aoû 2020 - 23:04
"Par delà le bleu et le mal"

Contrainte : texte érotique

Son œil bleu la contemple.

Bris de glace fendant une mer irisée.

Intense. Magnétique.

Brûlant.

Sa main sur sa poitrine apaise son cœur douloureux. Allume une myriade d'incendies sur sa peau. Caresse avec une tendresse infinie son âme bouillonnant d'excitation.

Ses lèvres dans son cou. Son corps contre le sien. Elle sent son amour partout autour d'elle, tous ses sens sont délicieusement accaparés.

Elle encadre son visage de ses propres mains graciles pour contempler sa beauté androgyne. Cet œil céruléen digne des cieux de nuit d'été, aux froids éclats d'opale ; cette lueur de désir dansant dans sa prunelle.

Un autre frisson parcourt son échine.

Sa main caresse toujours sa poitrine. Caresse son cœur à travers la chair. De l'inquiétude se reflète dans son regard. Mais aussitôt, elle étire ses lèvres en un sourire rassurant. Hoche doucement la tête.

"Je t'aime, Mell."

Mell frissonne aussi. Ses doigts fins se referment avec délicatesse sur un de ses seins nus, l'enveloppant d'une subtile onde de chaleur. Ses lèvres grâcieusement ourlées se posent contre les siennes, et elle se sent s'embraser de l'intérieur. Leurs souffles s'entremêlent.

''Moi aussi, Lynn...''

Lynn explore alors le corps de Mell de ses mains.

D'abord ses bras. Puis ses épaules. Son dos. Sa nuque.

Ses cheveux de jais.

Tout autant de grisants chocs électriques à travers sa peau dorée.

Mell embrasse la poitrine de Lynn. Son bas-ventre se tord lorsqu'elle gémit sous ses lèvres. Elle fait perdre en réponse ses pâles doigts dans sa chevelure comme fendant une mer d'encre. Des baisers doux, légers tels des plumes. Des caresses telles une apaisante brise. Des soupirs chantant un amour passionné mais délicat.

Les baisers sont plus intenses. Les sons plus sensuels.

Mell taquine le mamelon dressé de Lynn de sa langue. Ses mains tiennent doucement sa taille alors qu'elle se cambre de plaisir. Les siennes se serrent davantage sur ses mèches lâches. Mell alterne baisers humides et coups de langue. Son souffle est tel une flamme courant sur du papier. Dans les veines de Lynn semblent déferler des torrents de lave. Elle regarde Mell, ne résiste pas à la vue de sa chair rosée si sensible dans sa bouche.

Un tendre sourire se dessine sur les lèvres humides de Mell. Son oeil céleste est brillant, bouillonnant. Une perle de glace incandescente. Une de ses mains parcourt à nouveau le galbe de sa poitrine. Ses gestes sont doux. Précautionneux. Comme manipulant de la porcelaine.

Mell sent le pouls de Lynn s'emballer.

Beaucoup trop.

Beaucoup trop vite.

Ses lèvres et sa main se retirent d'un coup de sa poitrine.

Ses doigts effleurent la zone où pulse la vie de son aimée.

"Ça va ?" murmure Mell d'inquiétude.

Des gouttes de sueur coulent sur son visage écarlate. Ses paupières se lèvent à moitié, dévoilant à nouveau ses iris d'ébène.

"Je... Je vais bien..."

Mell se fait happer par les yeux de Lynn. Cet éclat semblable à la Lune dans la nuit noire.

"Ton cœur... il... il battait fort..."

Lynn entrelace ses doigts avec les siens. Son souffle est encore trouble. Saccadé.

"Ne t'inquiète pas..."

Elle entoure ses épaules d'un bras, niche son visage dans son cou.

"On prend notre temps..."

Mell reprend son calme contre son corps effervescent.


(inachevé)
Pantouffe
Pantouffe
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Vin et un, Nout, Demi le vin. Empty Re: Vin et un, Nout, Demi le vin.

Sam 22 Aoû 2020 - 3:30
(j'ai écris un bout de truc finalement, la suite de la fiche)

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- Me couper ?!

Il observa ses parents avec des yeux ronds en se demandant à quelle stade de folie ils avaient graduellement plongés pour s'être trouvés à cet instant en train de lui tendre un couteau en l'enjoignant à s'en servir pour tailler dans sa chair. Il lui sembla apercevoir, du coin de l’œil, Peter esquisser un sourire, assis en tailleur sur un pouf orange avec une tasse de thé dont la céramique peinte de pandas en costume tinta doucement entre ses mains. Il entendit Orcynie faire rouler la pomme qu'on lui avait donner une demie heure auparavant pour la millième fois, sur l'espace de parquet près de la fenêtre qu'elle avait choisi comme terrain de jeu et territoire inviolable. Il avait dévoré la sienne depuis longtemps et gardé les pépins pour pouvoir les planter en souvenir de cette journée étrange.

Il les aurait désormais volontiers jeter dans la cheminée si elle avait été allumée. Mais on y trouvait seulement des pots de fleurs fanée et le panier d'un chat qui n'avait pas pointé le bout de son nez.

Bartel plongea plus profondément le regard dans celui de son père pour essayer d'y déceler une étincelle de malice. Mais comme à l’accoutumée, il traversa l'onde glacé de ses iris sans rencontrer rien d'autre qu'un sérieux et qu'une volonté trempée d'acier inexorable. Il n'y avait rien à attendre de Braham. Il se tourna alors lentement vers sa mère. Sa posture, son visage, la cicatrisation légère de ses lèvres, la manière dont la lumière tremblait dans ses yeux bruns : il n'eut pas besoin de l'examiner longtemps pour comprendre qu'elle tenait de camoufler son inquiétude. Par égard pour lui ? Pour ne pas contrarier Braham ? Dans un soucis d'épargner un malaise à leur hôte ? Il doutait du dernier point. D'autant qu'il puisse en juger, Peter ne semblait pas troublé le moins du monde et continuait de siroter doucement son thé à la cannelle.

- Vous êtes fous.

Il en fit le constat avec une assurance absolue qui font froncer les sourcils de Braham. Mais il se contenta de lui renvoyer son regard d'un air désabusé. Il nourrissait des doutes à ce sujet depuis un certain temps déjà. Il ne savait plus depuis quand exactement, mais tout faisait sens. Voilà qui expliquait la froideur méthodique de son père, le désintérêt de sa mère envers Orcynie, la forme de solitude dans laquelle chacun vivait séparément sans que personne ne mette jamais de paroles dessus. Ils étaient fous. Peut-être même morbides finalement.

- C'est la tradition Bartel.

La voix caverneuse de son père ne fit que le conforter dans son hypothèse. C'était une très jolie voix grave- elle aurait été parfaite pour un croque-mort.

- Celle de notre famille. C'est la raison pour laquelle nous sommes là aujourd'hui ; c'est pour ça que nous avons fait le chemin. C'est pour toi moi fils.

Il le lui annonça avec le plus grand sérieux. Ses longues mains carrées avancèrent vers lui le couteau et et le bol en terre en cuite. Bartel sentit un bourdonnement traverser son crâne, puis quelque chose prit son envol alors qu'il faisait lentement un pas en arrière.

- Tu peux te les foutre au cul.

Il était presque certain d'avoir prononcé ces paroles. Mais il se sentit simplement cligner des yeux. Sa bouche était un anneau souple qui se mouvait tout seul, un fluide cercle de chair à la volonté propre. En fait, c'était une bouche. Pas particulièrement la sienne. Elle s'était juste posé là pour butiner un peu de parole et elle repartirait bientôt ailleurs.

- Ton couteau. Tes traditions. Fout les toi. Dans le.cul.

Il y'eut comme une décharge électrique en provenance de Braham. Bartel crut voir une ombre dans ses yeux, et il put un instant percevoir le crocodile qui se cachait dans le corps de son père. Un peur viscérale l'étreignit, au-delà de toute logique. Il sentit sa vessie se contracter. Ses testicules suivirent le mouvement de replis comme si elles sursautaient.

Braham resta parfaitement impavide.

- Avec ce couteau, poursuivit-il d'une voix de basse, tu vas t'entailler la paume pour que Peter puisse boire ton sang.

Les yeux de Braham étaient aussi fixes que des billes de givre fichées dans un masque de pierre. Bartel tourna un regard stupéfait vers Peter. Il se rappela avec quelle gentillesse cet homme lui avait tendu une pomme moins d'une heure auparavant, combien sa voix avait été douce et ses yeux malicieux quand il l'avait enjoint à piocher dans une boîte de chocolats, comme sa chaleur et la joliesse de sa maison l'avaient d'abord impressionné, émerveillé puis lui avaient tout simplement réchauffé le cœur, et il se sentit profondément trahis. Tous les ogres se montraient-ils aussi sympathiques ?

Peter eut pour lui le plus doux des sourires. Il ne semblait rien de moins qu'amicale. Toujours aussi pétillant et tranquille.

- Ne t'en fais pas Bartel. Quelques gouttes suffiront ; il n'en faudra pas plus pour le rituel.

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(et des bouts de trucs un peu retravaillés, possibles débuts ou parts de quelque chose un jour)



Huile de langue visqueuse sur le bout des lèvres, suintement de bouche aux muqueuses de crapaud. La parole comme un marais qui s'étend, le langage comme un piège pour cacher la vérité des yeux. Des mains trop douces. Les mots en furie pour masquer le mouvement, la petitesse révélatrice du geste. Tout noyer sous les roulements de langue, dans les claquements de lèvres, entre les sifflements. Les rires à crever dans un pot de miel. Les bruits mouillés qu'il y a dans la parole. Comme une eau vaseuse et remuante. Au fond... Tous les poissons noyés.
Et une mâchoire qui claque. Les dents se perdent. Germes d'émail en boue, en fond de boue. Tout au profond du sol de moire.


Ronces d'eau comme des anguilles qui mordent, dents d'épine dans la peau qui déchirent, fouillis barbelé qui se prolonge au ventre en tourbillons d'horreur. Ne laissez pas traîner vos pieds dans la vase de ces lacs, sous leurs brumes et sous leurs nénuphars, les ronces ondulent comme des serpents. Elles attrapent les chevilles et s'enroulent dans la chair pour abattre l'intrus, peupler sa carne en profondeur. Glissement jusqu'aux entrailles, la coupure et le poignard qui perce... Cent fois la morsure et la viande qui se fend. Qui saigne et se contracte, en vain. Quand elles s'étendent, rien ne les arrête plus, à part le feu, l'ardeur rageuse d'une flamme posée sur elles... Mais à travers la chair, dans la cuisse, dans l'abdomen incisé, dans la poitrine qui saigne ? Qui mettrait feu ainsi à son propre corps ?


grouillement ventre chaud jusqu'aux entrailles la coupure et le poignard qui perce
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