- Leer
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Date d'inscription : 16/08/2018
Re: CC N° BONSOUAAAAR
Ven 6 Nov 2020 - 23:35
-Êtes-vous perdus ?
Youp-la-boum et tra-la-la
Êtes-vous perdus ?
Je vais vous montrer la voie !
Un pas à gauche lalère, et un pas à droite !
Si vous êtes perdus mes chers, rien de tel que de m'écouter.
Je connais tous ces bois tra-lalère, j'connais tout ici-bas.
Voici la souche tordue, celle sur laquelle vous êtes assis,
Voici l'arbre de gauche, voici celui de droite.
L'arbre qui est en face de vous s'appelle l'arbre-devant. Et derrière il y en a beaucoup, mais faut aller de l'avant !
Un pas à gauche dondaine et un pas à droite. Si par malheur vous êtes perdus ne craignez rien,
Vous êtes sur votre chemin !
Après un pas à gauche suivi d'un pas à droite,
Vous saurez tout juste où vous êtes car vous serez déjà passé par là !
-Ne l'écoutez pas voyons, allez tout droit par les buissons. Vous êtes un peu perdu c'est vrai mais le chemin n'est pas bien loin.
-Comment, Arlequin, pas du tout ! C'est gauche puis droite où que l'on soit, c'est comme cela qu'on se repère ! Ce n'est quand même pas compliqué, pourquoi veux-tu l'embrouiller ainsi ? Dondaine !
-Bon cheminement, bon cheminement ! Ne l'écoutez pas, tout droit par les buissons, vous y serez en un rien de temps !
-Hihihi !
-Oh, toi.
-Attends, attends.
…
(Cri, glissement, bruit de racine qui romp, choc sourd en contrebas)
-Pfffffrrrrrrrrr...
-H-h-h-h-h-
-Hahahahahahhaa !
-Hahaha !
-Pffffhahaha !
(Tous deux s'en vont, bras dessus bras dessous, hilares dans la brume.)
« Touristes. »
Youp-la-boum et tra-la-la
Êtes-vous perdus ?
Je vais vous montrer la voie !
Un pas à gauche lalère, et un pas à droite !
Si vous êtes perdus mes chers, rien de tel que de m'écouter.
Je connais tous ces bois tra-lalère, j'connais tout ici-bas.
Voici la souche tordue, celle sur laquelle vous êtes assis,
Voici l'arbre de gauche, voici celui de droite.
L'arbre qui est en face de vous s'appelle l'arbre-devant. Et derrière il y en a beaucoup, mais faut aller de l'avant !
Un pas à gauche dondaine et un pas à droite. Si par malheur vous êtes perdus ne craignez rien,
Vous êtes sur votre chemin !
Après un pas à gauche suivi d'un pas à droite,
Vous saurez tout juste où vous êtes car vous serez déjà passé par là !
-Ne l'écoutez pas voyons, allez tout droit par les buissons. Vous êtes un peu perdu c'est vrai mais le chemin n'est pas bien loin.
-Comment, Arlequin, pas du tout ! C'est gauche puis droite où que l'on soit, c'est comme cela qu'on se repère ! Ce n'est quand même pas compliqué, pourquoi veux-tu l'embrouiller ainsi ? Dondaine !
-Bon cheminement, bon cheminement ! Ne l'écoutez pas, tout droit par les buissons, vous y serez en un rien de temps !
-Hihihi !
-Oh, toi.
-Attends, attends.
…
(Cri, glissement, bruit de racine qui romp, choc sourd en contrebas)
-Pfffffrrrrrrrrr...
-H-h-h-h-h-
-Hahahahahahhaa !
-Hahaha !
-Pffffhahaha !
(Tous deux s'en vont, bras dessus bras dessous, hilares dans la brume.)
« Touristes. »
- ziel
- Messages : 23
Date d'inscription : 12/09/2020
Re: CC N° BONSOUAAAAR
Ven 6 Nov 2020 - 23:37
De tout son oeil il nous observe. C’est le noir. vide, ouvert, profond. Je pourrais plonger dedans, y sombrer m’y laisser couler et rejoindre les abysses. Paradis des limbes, c’est le continent immergé, il éclate et libère ses éclatantes couleurs. La tête vrille, tangue, le corps flotte.
Je ne suis pas perdu, je viens juste de te trouver.
Je ne suis pas perdu, je viens juste de te trouver.
- Malnir
- Messages : 84
Date d'inscription : 18/09/2018
Re: CC N° BONSOUAAAAR
Ven 6 Nov 2020 - 23:50
Il y a bien longtemps ...
La colline était couronnée par le flamboiement du soleil. Les arbres gris et presque nus se changeaient en torches là haut, sur la crête. Pendant encore quelques minutes, une coulée d’ors, de roses, de rouge et d’oranges chatoyants venait combattre la grisaille brune de la fin d’automne. Curio suivait l’un de ces sentiers et voyait, entre les branches nues, cet embrasement se réduire lentement, se retrancher toujours plus en une ligne ténue sur le sommet, ternir, inexorablement. Il pressait le pas, et ses patins de bois claquaient sur les feuilles mortes au sol. C’était pour lui comme un long avertissement, un avertissement qui lui disait de se dépêcher s’il voulait éviter la nuit. Il aurait couru s’il n’avait pas marché toute la journée déjà. Ses chausses bleues de la caste des artisans étaient déjà souillées par la boue des chemins. Son dos se courbait peu à peu sous le poids de sa hotte de paille tressée et sous la fatigue. Il devait arriver bientôt. Il le devait. Quitter son village pour rejoindre Vertigo. Son père l’aurait fais sans s’inquiéter, dans sa jeunesse. Mais les temps avaient changé. Les campagnes n’étaient plus sûres comme à l’époque. Les cités étaient en paix alors. Un siècle plus tard, les bois étaient plus touffus, des villages avaient disparus dans les broussailles, les temples les plus isolés étaient abandonnés, et sombraient dans un lent délabrement.
À trente ans, Curio n’avait pas connu ça. Mais il vivait, comme beaucoup de jeunes gens de son âge, dans l’ombre de ces jours heureux.
Sous ses pas, le sentier obliqua pour descendre la colline. Bientôt s’élevèrent de part et d’autres des murs de terrasse ruinés, d’où jaillissaient entre chaque fissure des herbes cassantes, des buissons tordus. Et le sentier se faisait large escalier. Curio s’y engagea lentement, sur le qui-vive. Il ramassa un bâton noueux pour se donner une contenance. C’était là une nécropole désertée ; il voyait les ouvertures vers les galeries s’ouvrir de part et d’autres, auréolées de bas-reliefs à-demi effacés. Il frissonna. Encore quelque chose que son père n’aurait pas fait dans sa jeunesse. Quand on enterrait encore les morts tout entier recroquevillés dans de grandes urnes décorées, on pouvait venir dormir dans les chambres mortuaires ; on disait alors que les défunts pouvaient inspirer quelques conseils en rêve. À présent, avec le chaos, on avait enterré les hommes à même le sol, sans soucis pour les traditions. Et on disait qu’ils se relevaient, furieux du traitement qu’on avait fait de leurs dépouilles. Il ne fallait pas rester là, entre ces deux murailles de grès rouges fissurées. Il fallait descendre la colline, rejoindre le vallon, la rivière qui devait y couler, où devaient encore se trouver des gens pour l’accueillir, l’espace d’une nuit.
Mais le soir était bel et bien tombé, et le soleil, boule rouge un instant encore en suspend au dessus de l’immensité mauve qui s’étendait en contrebas, plongea derrière l’horizon, et les ombres s’étendirent démesurément. Curio n’entendait que son pas qui claquait sur les marches usées, alors qu’il dévalait l’allée mortuaire, essayant d’ignorer les restes éclatés de céramiques funéraires, les os qui dansaient sous les feuilles, le brouillard qui montait maintenant d’entre les dalles disjointes. Il fixait son regard sur l’horizon noir, le ciel encore rose et délicat, les grues qui filaient dans le ciel. Comme il aurait aimé avoir des ailes et s’envoler au dessus de cette campagne pour atteindre Vertigo en quelques battements d’aile ! En trente-trois ans de vie, il avait déjà été surpris dans les bois par la nuit. Mais jamais si loin de chez lui. Il en aurait pleuré d’anxiété ; il aurait pu, il aurait du s’arrêter plus tôt, dans cette auberge de l’autre côté de la colline. Mais il avait voulu gagner du temps.
« Es-tu perdu, jeune homme ? »
Curio sentit ses poils se dresser sur sa peau, et failli s’étaler de tout son long. Il avait cru qu’on lui avait chuchoté ces mots au creux de son oreille, et il resta un instant figé, ses yeux scrutant chaque parcelle des arbres au dessus de sa tête, chaque ouverture vers les tombeaux, s’attendant à en voir surgir une de ces créatures terrifiantes qui peuplaient les nouvelles des voyageurs.
Il y avait un cerf pâle qui le regardait depuis le sommet ébréché d’un des murs, de ses yeux rouges et ternes. Il avait quatre mains griffues en lieu et place de ses sabots. Curio reprit le contrôle de ses jambes et dévala derechef les escaliers, sanglotant à moitié de panique. Soudain l’escalier pris fin, laissant place à nouveau au sentier, et les murs s’enfoncèrent dans le sol jusqu’à disparaître, le laissant à nouveau en pleine forêt. Sans prévenir, son pied glissa sur une plaque de boue et de feuilles et il s’étala de tout son long. Sa hotte vomit son contenu sur son crâne, tout cascada et se perdit dans les broussailles alors qu’il tentait de se remettre debout.
« Je peux peut-être t’aider ? »
Il était juste devant lui. Curio se sentit pétrifié à sa vue. Le cerfs monstrueux luisait dans la pénombre, comme un éclat de lune dans de fins nuages. Il s’était mis debout, deux de ses mains fouissant le sols de leurs griffes, les deux autres le long de ses flancs.
« Tu trouvera un vieil autel en bas de la colline, jeune apprenti, un lieu sûr où passer la nuit. Puisque tu vas à Vertigo, pourras-tu répandre cette nouvelle ? »
Le cerf se déplaça hors de son champ de vision et sa voix l’effleura comme une brise glacée. »
« Bientôt le Silence réclamera son dû à la Lémoné. Que ceux qui veulent partir le fassent tant qu’il en est temps. »
Curio cligna des yeux, soudain libéré de sa paralysie. Il faillit s’effondrer au sol, mais il réussit à faire quelques pas chancelants sur le sentier. Il sentait la frayeur l’envelopper de coton, et son esprit en était presque endormi.
Arrivant au pied de la colline sans trop savoir comment, il trouva les berges fangeuses d’un lac et les ruines d’un temple récemment pillé se détachant à peine dans un ciel piqueté d’étoiles. Alors seulement il s’effondra dans l’herbe humide, incapable de faire le moindre mouvement. Son esprit hurlait silencieusement alors qu’il reprenait son souffle.
- Pantouffe
- Messages : 833
Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 28
Re: CC N° BONSOUAAAAR
Sam 7 Nov 2020 - 0:15
Es-tu perdue petite Christine ?
La voix ronronne, un filet de miel dans un torrent de crème. Onctueux bouillonnement, mais derrière chaque parole, l'écho d'un brame, le fantôme d'une respiration. A chaque naseau, de la fumée, et dans chaque œil l'éclat humide.
Es-tu perdue ma tendre fille ? Tendre aux genoux de galets doux, aux longues jambes de ficelles, si longues pour ton âge et tes quenottes de lait. Petite Christine, as-tu suivis le papillon au bout de sa cordelette de vent ? Ou le chant, les mailles d'argent qui sautillent sur la brise ? C'était pour toi ma fille, un cadeau de l'Ami. As-tu aimé mon cadeau petite fille, petite fée ? Viens dans les bras de ton Ami, viens donc entre mes mains. Ce sont elles qui ont tressé pour toi le papillon et son collier de vent, les filigranes incrustées à la brise... Petite Christine, j'ai un secret pour toi.
Et la voix roule, calfeutre, endort. L’œil à la paupière douce laisse passer un regard de mère chatte. Un baiser sur le front, une caresse sur la nuque. La cape s'enroule comme une vague, comme le tourbillon d'une rivière dont les reflets sont pareils au flux ardent des astres. La forêt bruisse, les oiseaux chantent, et le ruisseau trottine dans une veine de boue. Sur un étang, les libellules aux ailes de verre. Sous un étang, la vase remue, s'affole et se repose. Dans l'eau, des arabesques, un trouble. Un poisson chat qui tourne.
Es-tu perdu petit Laurent ?
La tête se penche, les bois s'accrochent. Une branche remue, qui fait tomber, sur la truffe mouillée, une araignée d'argent.
Es-tu perdu mon enfançon ? Petit gaillard aux joues de brute, à la paume forte. Déjà colosse et farfadet, c'est la rumeur qui t'a conduit. Il s'agit des histoires, n'est-ce pas ? Des racontars et des défis lancés. Tu as quitté le chemin de l'école pour chasser les méchants. Tu peux le dire, petit Laurent, car j'aime les courageux, les cœurs de feu. L’ hardiesse du chevalier dans le corps du bonhomme en pain d'épice, c'est cela que je vois dans tes yeux petit Laurent gourmand, friand d'exploits, et ton Ami est là. Il va donner matière à tes histoires. Viens donc sur mes genoux et écoute, car je te dirais tout des dragons et des fées. Connais tu le tout petit conte de la fée Christine ? C'est une histoire que j'ai apprise des grenouilles, des gerris et des poissons chats.
Doux comme un père avec son fils, le regard tendre, la main légère. Mèches ruisselantes entre les doigts, peau satinée du crâne. Penché, l'Ami exhale un souffle tiède où sont cousus les mots comme des perles de nacre. A l'oreille il s'enroule, et sur l'enfant s'écoule. L'étreinte pleine de frimas et de murmures qui chantent.
Et le vent tremble sur les feuilles. Le ruisseau court, les biches s'abreuvent. L'étang remue et le poisson chat tourne. Un jour s'éteint, la nuit s'élance.
Es-tu perdue petite Camille ? Petite princesse, petite madame... C'est ton royaume, ne t'en fais pas. Et on y trouve tous les amis qu'il faut à une princesse.
La voix ronronne, un filet de miel dans un torrent de crème. Onctueux bouillonnement, mais derrière chaque parole, l'écho d'un brame, le fantôme d'une respiration. A chaque naseau, de la fumée, et dans chaque œil l'éclat humide.
Es-tu perdue ma tendre fille ? Tendre aux genoux de galets doux, aux longues jambes de ficelles, si longues pour ton âge et tes quenottes de lait. Petite Christine, as-tu suivis le papillon au bout de sa cordelette de vent ? Ou le chant, les mailles d'argent qui sautillent sur la brise ? C'était pour toi ma fille, un cadeau de l'Ami. As-tu aimé mon cadeau petite fille, petite fée ? Viens dans les bras de ton Ami, viens donc entre mes mains. Ce sont elles qui ont tressé pour toi le papillon et son collier de vent, les filigranes incrustées à la brise... Petite Christine, j'ai un secret pour toi.
Et la voix roule, calfeutre, endort. L’œil à la paupière douce laisse passer un regard de mère chatte. Un baiser sur le front, une caresse sur la nuque. La cape s'enroule comme une vague, comme le tourbillon d'une rivière dont les reflets sont pareils au flux ardent des astres. La forêt bruisse, les oiseaux chantent, et le ruisseau trottine dans une veine de boue. Sur un étang, les libellules aux ailes de verre. Sous un étang, la vase remue, s'affole et se repose. Dans l'eau, des arabesques, un trouble. Un poisson chat qui tourne.
Es-tu perdu petit Laurent ?
La tête se penche, les bois s'accrochent. Une branche remue, qui fait tomber, sur la truffe mouillée, une araignée d'argent.
Es-tu perdu mon enfançon ? Petit gaillard aux joues de brute, à la paume forte. Déjà colosse et farfadet, c'est la rumeur qui t'a conduit. Il s'agit des histoires, n'est-ce pas ? Des racontars et des défis lancés. Tu as quitté le chemin de l'école pour chasser les méchants. Tu peux le dire, petit Laurent, car j'aime les courageux, les cœurs de feu. L’ hardiesse du chevalier dans le corps du bonhomme en pain d'épice, c'est cela que je vois dans tes yeux petit Laurent gourmand, friand d'exploits, et ton Ami est là. Il va donner matière à tes histoires. Viens donc sur mes genoux et écoute, car je te dirais tout des dragons et des fées. Connais tu le tout petit conte de la fée Christine ? C'est une histoire que j'ai apprise des grenouilles, des gerris et des poissons chats.
Doux comme un père avec son fils, le regard tendre, la main légère. Mèches ruisselantes entre les doigts, peau satinée du crâne. Penché, l'Ami exhale un souffle tiède où sont cousus les mots comme des perles de nacre. A l'oreille il s'enroule, et sur l'enfant s'écoule. L'étreinte pleine de frimas et de murmures qui chantent.
Et le vent tremble sur les feuilles. Le ruisseau court, les biches s'abreuvent. L'étang remue et le poisson chat tourne. Un jour s'éteint, la nuit s'élance.
Es-tu perdue petite Camille ? Petite princesse, petite madame... C'est ton royaume, ne t'en fais pas. Et on y trouve tous les amis qu'il faut à une princesse.
- Silver Phoenix
- Messages : 134
Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 26
Re: CC N° BONSOUAAAAR
Sam 7 Nov 2020 - 0:29
https://www.youtube.com/watch?v=mE-QE4_73KU
L'odeur de l'écorce humide taquine ses narines.
Slalomant entre les arbres avec une agilité féline, il tente de trouver son chemin dans l'obscurité. Il ne sait pas si il fait jour ou nuit. Les branches sont dépourvues de feuilles, mais il y en a tant qu'elles couvrent les cieux. Même la lumière des étoiles ne pourrait percer les ténèbres de leurs aiguilles dorées. Ne parlons même pas de celle des lunes... Il a bien une montre, oui, mais elle n'est que mécanique.
Le voilà, perdu, dans un immense cimetière d'arbres. Des milliers d'imposants squelettes d'arbres émaciés, flétris par les ravages du temps. La lampe torche allumée sur son casque révèle leurs profondes rides creusées dans le bois. Du moins, en partie. Car une épaisse brume recouvre les troncs telle un lourd manteau d'eau. La lumière électrique lui paraît granuleuse, verdâtre, réfléchie par les myriades de goutelettes d'eau froide en suspension.
Pourtant...
Etrangement, il ne se sent pas vraiment oppressé...
Certes, il est perdu, ça c'est clair. Certes, il fait noir, il ne peut pas voir à plus de trente centimètres. Mais il sent comme une présence avec lui. Une présence rassurante. Quelque chose qui attise l'espoir de trouver son chemin. Qui l'attire, irrésistiblement. Mais est-elle là, même ? Existe-t-elle ?
Infatigable, il continue de marcher, de bondir parfois au-dessus des obstacles tel un animal sauvage. Il rit de sa maladresse quand il tombe contre la terre mouillée, lorsque le bois sur lequel il saute est trop pourri pour supporter son poids. Le temps d'épousseter son blouson et de retirer les brindilles gluantes sur ses manches et le revoilà parti.
Il cherche la présence, en même temps que la sortie. Il la sent proche. De plus en plus. Mais il n'y a toujours pas sa...
Attends...
Il plisse des yeux. Encore un peu. Scrute minutieusement les alentours, jusqu'au moindre pli des tissus ligneux.
Et là, enfin.
Des bois. Pas ceux des arbres.
Un cerf.
Alors il y a bien des animaux dans cette forêt morte... Au moins une âme parmi les cadavres de végétaux.
Le cerf le regarde... Ses yeux scintillent comme deux agates dans la nuit.
(inachevé)
L'odeur de l'écorce humide taquine ses narines.
Slalomant entre les arbres avec une agilité féline, il tente de trouver son chemin dans l'obscurité. Il ne sait pas si il fait jour ou nuit. Les branches sont dépourvues de feuilles, mais il y en a tant qu'elles couvrent les cieux. Même la lumière des étoiles ne pourrait percer les ténèbres de leurs aiguilles dorées. Ne parlons même pas de celle des lunes... Il a bien une montre, oui, mais elle n'est que mécanique.
Le voilà, perdu, dans un immense cimetière d'arbres. Des milliers d'imposants squelettes d'arbres émaciés, flétris par les ravages du temps. La lampe torche allumée sur son casque révèle leurs profondes rides creusées dans le bois. Du moins, en partie. Car une épaisse brume recouvre les troncs telle un lourd manteau d'eau. La lumière électrique lui paraît granuleuse, verdâtre, réfléchie par les myriades de goutelettes d'eau froide en suspension.
Pourtant...
Etrangement, il ne se sent pas vraiment oppressé...
Certes, il est perdu, ça c'est clair. Certes, il fait noir, il ne peut pas voir à plus de trente centimètres. Mais il sent comme une présence avec lui. Une présence rassurante. Quelque chose qui attise l'espoir de trouver son chemin. Qui l'attire, irrésistiblement. Mais est-elle là, même ? Existe-t-elle ?
Infatigable, il continue de marcher, de bondir parfois au-dessus des obstacles tel un animal sauvage. Il rit de sa maladresse quand il tombe contre la terre mouillée, lorsque le bois sur lequel il saute est trop pourri pour supporter son poids. Le temps d'épousseter son blouson et de retirer les brindilles gluantes sur ses manches et le revoilà parti.
Il cherche la présence, en même temps que la sortie. Il la sent proche. De plus en plus. Mais il n'y a toujours pas sa...
Attends...
Il plisse des yeux. Encore un peu. Scrute minutieusement les alentours, jusqu'au moindre pli des tissus ligneux.
Et là, enfin.
Des bois. Pas ceux des arbres.
Un cerf.
Alors il y a bien des animaux dans cette forêt morte... Au moins une âme parmi les cadavres de végétaux.
Le cerf le regarde... Ses yeux scintillent comme deux agates dans la nuit.
(inachevé)
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