Le Pare-tempêtes
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Pantouffe
Pantouffe
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CC N°2 : Oh putain, on dirait un chou-fleur ! Empty CC N°2 : Oh putain, on dirait un chou-fleur !

Jeu 20 Sep 2018 - 15:40
PAR TIUNTEROF


« -Oh putain on dirait un chou-fleur !

-T'as fumé toi. Ça ressemble à un champignon. »

Les deux jeunes garçons regardaient avec attention la sphère bleutée qui flottait bien à l’abri dans son écrin de verre.

« -Ils appellent ça comment déjà ?

-Une bombe atomique. »

L’un d’eux régla le zoom sur un grossissement plus large.

« -La vache, y’a plus rien là où ça a pété. Trop dommage, c’était une jolie ville. T’es pas un peu dégoûté ? »

Son comparse haussa les épaules avec un air résigné.

« -C’est eux qui ont commencé en même temps. Mais normalement ça devrait commencer à exploser un peu partout sur toutes les zones peuplées. Le vendeur me l’avait dit de toute façon. Quand ils découvrent l’énergie atomique t’as toujours une chance qu’ils s’éclatent entre eux avec.

-J’ai eu de la chance du coup. Les miens ils en ont juste fait péter une ou deux dans la flotte histoire de voir ce que ça faisait.

-Ouais mais t’as vu les tiens aussi ? Les miens je crois bien qu’ils sont un peu con. Toi ils passent pas leur temps à se taper dessus. »

Visiblement le jeune homme semblait bien déçu. Ce jeu avait coûté très cher à ses parents, ils n’accepteraient sans doute pas d’investir à nouveau dans un de ces gadgets. Il n’y avait plus qu’à espérer que quelques unes de ses petites créatures survivent et repeuplent leur enclos. Son ami tenta de l’apaiser en relativisant les choses.

« -Crois pas non plus que les miens c’est des lumières. Je t’avais raconté qu’à un moment ils ont fait une sorte de super guerre parce qu’un type s’était mis à cogner tout ses voisins. Même qu’il avait divisé tout le monde en catégorie et qu’il butait tout ceux des groupes qu’il aimait pas.

-Naaaan, jure, les miens aussi ils ont fait pareil. Au début c’est parti d’un type et y’en a plein qui l’ont suivi au final. Je te raconte pas la boucherie.

-Comme quoi c’est bien là qu’on voit que c’est des animaux.

-Ouais… »

Un léger silence s’installa. Le duo observa un instant la petite sphère qui se paraît d’une constellation de petites détonations lumineuses.

« -Des fois je me demande quand même…

-Tu te demande quoi ?

-Bah, S’ils sont pas si con que ça. Dès fois ils font des trucs impressionnants. Et on dirait presque que certains ont des sentiments. Parfois j’ai presque l’impression que…

-Que quoi ?

-Qu’ils nous ressemblent… »

Le comparse eut un rire sonore.

« -Hé, t’as décidé d’être marrant toi aujourd’hui ! Nan sérieux faudrait t’enregistrer parfois juste pour que tu puisse te rendre compte de ce que tu raconte ensuite.

-Mouais… Ça me rend quand même un peu triste dès fois quand ils crèvent comme ça. Y’en a certains que je regardais souvent, je les aimais bien.

-Ha, t’es drôle ! De toute façon qu’est-ce que tu pourrais y faire ? Franchement tu t’attache trop. C’est juste de la déco, hein.

-Je suis sûr qu’on peut intervenir, j’ai lu que des gens avaient réussis à enlever la vitrine autour à qu’à partir de là tu pouvais agir directement dessus. »

Le jeune homme détailla le socle qui soutenait la sphère et sa paroi de verre tandis que son ami levait les yeux au ciel.

« -T’es vraiment pas bien.

-Ta gueule, j’avais raison, c’est tenu avec de toutes petites vis.

-Autrement dit t’as rien pour les enlever.

-Au pire je pète la vitre.

-Mais t’as pas peur qu’ils meurent comme ça à l’air libre ?

-…

-… »



« -Au pire on verra bien. De toute façon pour crever ils se débrouillent déjà très bien sans moi. »
Pantouffe
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CC N°2 : Oh putain, on dirait un chou-fleur ! Empty Re: CC N°2 : Oh putain, on dirait un chou-fleur !

Jeu 20 Sep 2018 - 15:41
PAR PANTOUFFE

Une grosse tête sur de petites épaules. C'était lourd à porter, son visage. Il avait de grands yeux et une bouche épaisse, des paupières de plomb et un nez-monument : c'était une architecture imposante que celle de ses trais gourds, patauds, mal dégrossis, qui s'accumulaient grotesquement sur l'ovale immense de sa gueule, trop gros pour cet espace où ils se chevauchaient. Tout y enflait, s'y gorgeait d'eau et de mucus, afin de parvenir à des proportions absurdes. De ses globes oculaires à ses lippes mafflues, de la crème de ses joues au pâté de sa langue, en passant par le bulbe gras de son nez et les deux renflements spongieux de ses narines, sa chair semblait avoir acquis la volonté de se répandre en dégorgements glutineux sur son ossature lourde, s'agglutinant à l'envie en ubuesques bourrelets. Elle y fleurissait en corolles grasses, s'y développait en tumeurs, s'élançait comme une houle de viande, luisante, puis se figeait glaiseuse, pétris à coups de poing, cuite par le regard brûlant du monde auquel elle s'imposait. Tel un geyser de boue, de crachats et de substances crémeuses, toute la matière contenue dans ses entrailles semblait s'être projetée en avant, avoir fait un bond immense à travers tout son corps, pour étendre sa coalition butyreuse, son agrégat élastique et moelleux, au-dessus de la tige fragile de son cou d'enfant ; un cou très blanc qui ne pliait jamais. Un cou délicat de princesse, fait de faïence chinoise. Le trait souple d'un idéogramme, la lanière d'un fouet, la tendresse onduleuse d'un brin d'herbe. Et au-dessus, cet imposant visage, cette masse aboulique. Cette exhibition de chair dense, cette agressive géographie corporellle, toute en montagnes, en tourbières, en collines ! Un paysage happant, hypnotique, qui avait dévoré jusqu'à son horizon. Une lande marécageuse de peau, de muscles sirupeux, coulants de leur gaine sous la pulpe liquide, digne d'être le théâtre d'un nouvel Hurlevent. Il y avait là les hauteurs suffisantes, assez d'espace pour y bâtir un manoir, des prises suffisamment nettes pour les cavales du vent. N'y manquait que la vie, trop bien cachée en ces tréfonds charnues. Le tourment, lui, hantait déjà ce payvisage, où chaque expression était un cataclysme.
Même les traits les plus lourds se révèlent amovibles. Quand les siens se croisaient, se dépliaient, se contractaient avec fureur, c'était un ballet d'une ampleur horrifique. Il y avait là un mouvement cyclopéen qui inspirait la peur, la marche des titans, le glissement d'une montagne. Chaque sourire était une avalanche, les pincement de ses lèvres créaient des dépressions alentours de sa bouche, fracassaient des abîmes à leurs commissures exsangues, rameutaient des dolines et des gouffres pour la moindre fossette fauchée dans sa chair dense. Au moindre froncement, haussement, bouleversement d'humeur, tout s'écroulait sur son visage en une débâcle immonde.
Et néanmoins, il y'avait là un secret que seule la combinaison adéquate d'expressions était en mesure de révéler. Il fallait impulser la bonne circonvolution à ses traits goulus, les tordre d'une manière particulière, pour découvrir le dessin mystérieux de la nature, qui avait fait par blague, ou par curiosité, ce petit homme au cou mince, au corps d'enfant, et à la gueule trop abondante de chair.
Dans une convulsion lacrymale, ce visage prenait enfin tout son terrible sens.Tout convergeait, tourbillonnait, se déployait enfin pour aboutir à un dessin frappant.

"Oh putain, on dirait un chou-fleur !"
Pantouffe
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CC N°2 : Oh putain, on dirait un chou-fleur ! Empty Re: CC N°2 : Oh putain, on dirait un chou-fleur !

Jeu 20 Sep 2018 - 15:42
Plan à deux de Thed et Mélodie

Le caca s'étendait à perte de vue. Les yeux plissés, Enrique scrutait l'horizon à la recherche d'un signe de vie.
"On trouvera rien dans cette merde, autant faire demi-tour" dis-je sans grande conviction.
"Hors de question, on continue."
Enrique écrasa son mégot et rajusta son couvre-chef. Une casquette Bad Boyzz. Dix ans, qu'il l'avait. Il la tenait de son père, qui lui-même la tenait de son propre père, qui lui-même... l'avait gagnée au bingo de Plouzec-les-Oies. Elle était vraiment moche. Mais Enrique était tellement badass que même avec cette casquette, il puait la classe. Et un peu la merde, aussi. Faut dire que ça faisait déjà un quart d'heure qu'on cherchait son chien dans la fosse septique. Il avait pas hésité, le Enrique. Il avait plongé la tête la première.
"Je ne remonterai pas sans Cacahuète."
"Tiens, une culotte. Je pensais pas que ta femme avait un si gros cul !"
"Euh. Tu devrais reposer ça."
"Y'a même une vieille capote dedans !"
Maintenant que j'y repense, sa femme n'avait vraiment pas un si gros cul.

Mais soudain !
Un gravat tomba du plafond et manqua Enrique de quelques centimètres !
Lecteur- Mais y'a pas de plafond, c'est une fosse septique !
-Ta gueule, c'est pour rajouter du drama.
DONC Enrique évita le gravat. Il fit un coup de hanche à gauche ! Coup de hanche à droite ! Haut, bas, haut, bas ! Coup de tête balayette : le gravat était K.O. Puis Enrique replaça ses cheveux en m'adressant un clin d'oeil mutin. "Tékaté, wesh." Et replongea avec insouciance dans le grand marron.
Lecteur- Tu peux pas rester sérieux cinq minutes, toi, hein ?
Oui, bon, ok ok. Euh. Je continuai donc à chercher (dans) la merde avec le manche à balai.
"C'est donc là que finit le ragoût de mouton de ta femme ? Faut dire je te comprends, il est vraiment dégueu !"
"C'est pas du ragoût."
"Oh."
Silence.
"N'empêche on peut dire que son ragoût est vraiment à chier !"
"... Bon, t'arrêtes ?
Mon chien est peut-être mort à l'heure qu'il est et toi tu passes ton temps à dire des conneries ! Tout ça parce que MONSIEUR a essayé de "voir s'il passait dans les toilettes XXL" !!!!"
"Mais non, je voulais lui lancer une balle et..."
"Putain."
"Et j'ai merdé, voilà."
Enrique avait vraiment l'air d'être dans une humeur pourrie, alors je n'insistais pas sur mon calembour minable.
"Eh beh ! Y a d'ces trucs, là-dedans, quand même ! Oh, fais gaffe à pas glisser, y a une peau d'banane, là !
"Arrête tes conneries, j'te dis ! Tiens, une tortue."
"Manque plus que des champignons, j'descend la Wii, et on s'fait un Mario Kart ! Hmm, d'ailleurs j'me d'mande si la voiture passerait dans les canalisations ?"
Je fus alors interrompu dans mes réflexions par le poing qu'Enrique m'envoya dans la tronche, me projetant à cent mille lieues sous la merde.

Lecteur- "Si c'était profond à ce point, comment ça s'fait qu'vous aviez pied ?"
"Licence poétique."
"Mais à qui tu parles ?" Regard suspicieux d'Enrique.
"À ma chaussure droite. La gauche, j'lui fais la gueule."
"T'es sûr que c'est bien par la cuvette que t'as fait passer Cacahuète ?"
"Affirmatif, boss ! Même qu'il tournait vachement bien !"

Bon, Enrique a fini par être un peu déprimé par mes blagues de merde et notre manque de succès (pourtant on en a trouvé, des trucs !) et on a fini par ressortir. Il avait le moral dans les chaussettes alors on a pris une bonne douche... Puis il s'est tourné vers moi, ruisselant d'eau et de savon... La lumière de la salle de bains faisait ressortir sa musculature luisante. Il s'approcha de mon visage... Et le chien ? Ah oui ! Bah vous devinerez jamais où on l'a retrouvé !
Il était dans le potager.
Flashback noir et blanc :
"Tiens c'est quoi ce- CACAHUÈTE !!!"
"Cacahuète ?! Oh putain, je l'ai pris pour un chou-fleur ! C'est pas un chien, c'est un caméléon ton truc !"
"C'est un bouledogue, connard."
"Comment il a réussi à s'enterrer jusqu'à la tête ?"
"Mon chien, mon chien !"
Mon kokoro se serra en voyant les larmes de joie jaillir des yeux d'Enrique.
Mon Enrique.

--Plus tard, alors que les deux protagonistes marchent vers le soleil couchant--

"Mais comment ton chien a fait pour sortir de c'te fumier ?"
"Bah... J'sais pas... Il a peut-être remonté les canalisations ?"
"Tu crois qu'il peut ouvrir les trappes de fosses septiques ?"
"Non."
"N'empêche c'était marrant. On réessaye demain ?"
"La douche ?"
"Non le reste. 'fin, la douche aussi, mais."
"Va te faire foutre."

Une musique de fin s'élève, et le fondu au noir fait lentement disparaître les deux personnages, déjà loin à l'horizon.
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