Le Pare-tempêtes
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Pantouffe
Pantouffe
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Jeu 20 Sep 2018 - 23:14
CC N°5

Malnir


Alors j'ai lu le texte de Mélodie, celui de Poitou. Le premier est intéressant, mais je suis pas sûr d'avoir tout compris, mais les grandes lignes je crois que oui ^^
Le second est un texte fleuve, comme chacun de ceux que j'ai lu venant de toi, Poitou. C'est de qualité je trouve.
Dernier texte, de Thed, plutôt humoristique et divertissant à vrai dire. (je commente un peu tout comme ça pour avoir souvenir des premières impressions).


Mélodie

J'ai lu tous vos textes ! Hahaha ! DOUBLAAAAAKE ! LE PLACARD A BALAIS ! HYAAAAAAAAAAA.
Hihi, je dirais que mon pref' du jour est celui de Kalo, malgré l'avalanche d'adjectifs et de mots descriptifs (j'ai aussi ce problème. On va faire les adjectifs anonymes ensemble.) qui ont fait que j'ai eu du mal à surmonter la "forme" et vraiment visualiser. Bizarrement.
Notamment, pour la description de cosmos de fin du monde, au début, quand j'ai réussi à m'y plonger j'ai trouvé l'image vraiment belle. Mais à mon avis, il n'y avait pas besoin de tant de mots, de tant d'adjectifs, je suis sûre qu'on pouvait capter l'essence pour peu de trouver les "mots-dans-le-mille". (ce qui est foutrement pas facile)


Pantouffe

Alors.
Kalo, je.... comprends pas. Comment tu as fais pour caser AUTANT DE DÉTAILS en une heure ? On dirait une tapisserie très dense et très précise. /O J'ai pas vraiment compris de quoi il en retournait (je le relirais demain pour ça)(retourner, à l'envers, lulz) mais j'ai aimé quand même. Ce qui me CHOQUE c'est que tu décris un truc genre... Sans trous. C'est compact. Y a pas de manque dans la description, c'est super CONSTRUIT. Et ça me choque positivement hein. C'est juste que wow, comment t'arrive à créer un environnement aussi précis en une heure ? CA ME DÉPASSE.
Et tu as parlé "d'envers de la maison". AHAHAHAH. CA ME RAPPELLE UN LIIIIVRE.
C'est peut-être un peu lourd, mais ma foi, c'est justement plutôt impressionnant d'écrire quelque chose de lourd en une heure. Et ce n'est pas une lourdeur désappointante qui embrouille l'esprit (celle dont je suis le spécialiste en somme), ça reste juste compréhensible et très précis. La seule chose qui m'a gêné, c'est qu'autant les descriptions du monde physique sont là, autant ça manque de sentiment.

Mélo, ton idée est trop cool. /O/ J'ai préféré la partie pré-dialogue ceci-dit, celle que j'ai trouvé la plus inspirante. Au début j'ai cru que tu parlais d'un peuple de rats ou de vermines, même si c'est pourtant clair que ce n'est pas le cas.
Le style me plaît, c'est pas spécialement poétique, mais y a pas besoin, ça sonne juste et il y a de l'émotion. Délicatement absurde, comme tu sais le faire.

Oh putain Thed. T'as écris le cauchemars d'une psychorigide. J'AI RIS. Et sérieusement. Je t'ai entendu LIRE ce texte dans ma tête.
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Jeu 20 Sep 2018 - 23:37
CC N°6

Malnir



Commençons par le texte d'Horemakhet. Je me demande si je peux le résumer par ce simple mot : "Connoisseur". Mais ce serait court. Le texte allie une érudition certaine (ou simulée, mais qu'importe car l'effet est là) et un sens certain de l'humour. C'est rapide, précis, et assez amusant. Ça se mange comme un entremet. Ça me fait penser à l'un de ces plats qui permettent de changer d'idée et de goût entre les plats, lors des grands repas ; sans grande prétention, mais maîtrisé et délectable, il permet d'ouvrir l'appétit pour ainsi dire. Dans une conversation fleuve, ce serait presque le bon mot qui permettrait de changer de sujet. Voilà comment je vois ce texte que j'aime beaucoup.

Et toi Poitou... Je ne sais pourquoi, mais ça me rappelle un Livre.... notamment le fauteuil roulant... Comment ? Pourquoi ?
Une fois de plus tu réussis à faire un texte-fleuve, toujours cascadant et ruisselant de mots. Tu réussis à mettre des mots et à décrire des choses difficilement descriptibles, et on retrouve ton univers de personnages semi-divins laids, et d'adolescents maladifs. PLAISANT.


Horemaketh




A tout seigneur tout honneur commençons par Kalopratis !

La forme m'apparaît extrêmement maîtrisée, grand timonier, tu mènes ton esquif d'une main sûre. Tu évites les écueils, le cours du récit ne tangue pas. Peut-être que les gréements sont par moments clinquants, un peu archaïsants ou classiques, mais ils ne s’entrechoquent pas ni ne s'emmêlent et l'histoire se développe doucement, s'enrichit et s'étoffe. Lémoné grandit devant nos yeux, douillette et automnale. On se prélasse à chaque paragraphe comme à l'ombre d'un bosquet, envoûte par le parfum, bercé par la musique. Il y a un coté "archétypal" comme le concevrait un Jung (je m'avance, c'est de vieux souvenirs !) : on est plongé dans un univers de réminiscence étrangement familier, chaleureux comme une couette et une tasse de thé au lait en hiver...

Concernant Poitou, il s'en faut de peu pour que mon admiration se mut en jalousie ! C'est évocateur, c'est organique, crapoteux et pantelant. les personnages sont des écorchés, ils parlent avec leurs fibres, ou plutôt expectorent par leurs tripes. C'est du Francis Bacon littéraire, du Grainville compréhensible. Le style est tordu, majestueusement contrefait, il rampe et il hurle. Les métaphores sont justes, à la lisière de la pertinence et de l'insolence. C'est un travail de funambule : d'un côté la banalité, de l'autre la grandiloquence. On retient son souffle de peur de le voir basculer, et ce coquin s'amuse à faire la roue sur son fil !


Pantouffe



Et en cette heure indue, je rends mes impressions. D'abord au monsieur dont l'avatar n'est que beauté, délicatesse et MOUSTACHE.
Horemakhet, tu aurais pu me filer une crampe à la bouche, avec ce texte. J'ai beaucoup souris. Parce-que c'était drôle (je précise, on peut aussi sourire juste pour montrer les dents à des fins d'intimidation ou de séduction, ou juste parce-qu'on veut s'aérer la bouche ?), inventif et bien tourné. Je suis incapable d'écrire ce genre de chose, c'est trop intelligent, trop frais et trop comique ; alors j'admire cet impossible. Ton texte est d'une grande justesse, exempt de lourdeurs ou de maladresses. Tu t'en es sortit admirablement bien pour broder sur ce thème on ne peut plus délicat, sans l'utiliser comme prétexte à une errance lyrique, comme il était plus simple ou plus évident de le faire. Avoir fait le choix d'un texte de ce genre en ayant su rester cohérent tout du long, sans céder à la tentation du chaos, c'est impressionnant. C'est même tout à fait implacable de maîtrise.
J'AIME. Du premier au dernier mot, en passant par tout le lexique varié employé entre les deux. Reviens écrire ici au prochain CC. Reviens t'eeeeen, reviens t'yyyyy.

Et ô surprise, j'en viens à toi Kalopratis !
Pour la deuxième fois, tu me surprends par l'improbable densité de ton texte. Écrire un pays en une heure, et le faire avec ces mots, ces images, et un volume aussi impertinemment élevé, c'est impressionnant.
C'est merveilleusement rythmé et imagé. Mélodieux en fait, tendrement inquiétant, mais toujours doux. Comme baignant dans un éternel crépuscule- et la musique va vraiment bien avec le texte, à partir des premiers mots décrivant Lémoné.Horemakhet a tout dit, et il l'a fait mieux que je ne l'aurais pu : il se dégage quelque chose d'intemporel de ton pays. En somme monsieur, c'est bien beau et bien bon. Bizarrement reposant, ça berce même. Pourtant ça semble méticuleux, et à voir cet absence de lenteur ou de défaillance dans ta prose, on a du mal à croire que ça n'a été écris qu'en une heure, car il n'y a pas une seule phrase qui semble résulter d'un éventuel empressement, d'un besoin de boucler vite une idée pour passer à la suivante.
J'ai aimé plein de choses en particulier dans ton texte outre l'imposant ensemble, mais il est trop tard pour que je commence à faire des citations 8D. Je vais me coucher avec plein d'images fortes en tête, en tout cas.
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Jeu 20 Sep 2018 - 23:37
CC N°7

Mélodie

Horemakhet, c'est joli, un texte bien développé. J'ai eu du mal à m'accrocher avec ton vocabulaire, trop de jolis mots me donnent l'impression d'un paquet cadeau d'un mètre carré pour une cravate. La fatigue ne m'aide pas, en journée et en pleine forme, ça ne m'aurait pas forcément dérangée.
La citation est appropriée et charmante, tes raisonnements s'enchaînent harmonieusement. Cependant le petit mot de la fin ("l'ouvrage") me paraissait de trop.
Belle appropriation du sujet, en somme.
Kalopratis, le premier paragraphe m'a donné une forte impression de ralenti, à ta façon de détailler des évènements qui se produisent quasi-simultanément.
J'aime beaucoup le deuxième et le troisième paragraphe : le chaos de sensations, d'odeurs, et l'Âme alanguie qui s'effiloche derrière ce portrait.
Les fautes d'orthographe me perturbent légèrement, il y en a peu alors elles me "surprennent" quand elles arrivent. Un léger souci dans la phrase "et le replongeaient dans inexistante fuligineuse", que tu as dû corriger puis laisser imparfait.

Sacré changement d'ambiance ensuite ! La transition se fait bien entre les deux.
Je n'ai pas "ressenti" cette phrase (contrairement aux autres, ce qui est très positif) : "Il s'y pétrifiait comme dans une ambre et s'y restructurait enfin."
J'ai moins aimé le quatrième paragraphe, il n'a pas résonné en moi. Mais dès ses dernières lignes je reviens dans l'enthousiasme, ça a la classe et la grandiloquence d'un seigneur démon. Je ne sais pas si TheD y aura pensé aussi, mais ça me rappelle un livre qu'il lisait il n'y a pas longtemps.
La fin arrive assez brutalement, je trouve que la chute aurait pu être encore plus théâtrale (tout en ne disant rien de plus. Mais ça me paraissait propice au grandiloquent. Style le sublime revers de cape du méchant qui masque la caméra.)

... En y repensant, c'est comme si la partie de ton texte sur l'Âme était une trêve doucereuse entre la mort violente et la résurrection violente xD


Malnir



Horemakhet, ton texte est à nouveau ce que j'appellerai un « canapé » dans le sens noble de la gastronomie. Court, efficace, il met en appétit, se lit agréablement, et possède un feuilletage serré ; que se soit les références au Victor national, et ne crois pas que je n'ai pas repéré le CANON de 93 ! Ah... Ce canon.... Tu pousse l'audace, avec succès, d'incorporer à ta garniture fort cultivée de l'humour, et c'est payant ! J'aime énormément. Une vraie friandise.

Mélodie, ton texte est une ode au nihilisme. Perte de sens, affaissement malsain de l'esprit sur ses propres paradoxes, questionnement mortuaire. C'est un rappel du Néant et de la vacuité de l'existence. J'apprécie la qualité du raisonnement, mais aurais peut-être une réserve à formuler, c'est que parfois je sentais un ressassement, peut-être volontaire ? Et bon, j'ai un goût modéré pour l'emploi de la première personne du singulier. Mais ça n'est que goût.

Thed, ton texte à toi a un petit je ne sais quoi de sarcastique qui donne un humour noir et frais comme du citron vert à ta prose. L'idée est bien trouvée, et on y cerne vite les enjeux. C'est plaisant, et somme toute amusant. La fin arrive à point nommé pour rééquilibrer un peu le tout avec une touche de sérieux.
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Jeu 20 Sep 2018 - 23:39
CC N°8


Malnir




Alors, je commence par Poitou ! ENCORE UN TEXTE FLEUVE ET C'EST LOOOONG !!! Mais ! Comme un chemin tortueux et plein de ronce, qu'on délaisse pour un chemin court et fleuri, c'est en réalité pleins d'intérêts ! J'aime assez la description de la bestialité, très bien tenue du début à la fin, et cette fille orageuse à la fin ne gache rien, ce qui est assez admirable car réussir à maintenir la même note en quittant la pure introspection est une performance difficile mais que tu accomplie avec nature. Chapeau bas, monsieur. En revanche, le passage de la webcam m'a semblé presque hors de propos, comme une pièce rapporté d'un autre texte. C'est à mon sens un morceau surnuméraire, où qui mériterait d'être repris pour s'harmoniser avec le reste (et pourtant la fin de ce passage, où il se soigne les plaies, est bon).

Sasou, bienvenue ! Et du coup, ton texte était intéressant, surtout par la construction de l'univers que tu réalise, avec une bonne aisance. Le sujet est bon, j'aime beaucoup l'histoire de la cachet d'objets qui brillent. Un bémol toutefois serait les quelques maladresses et erreurs de conjugaison du passé simple, qui nuisent à l’immersion totale. Mais je chipote, avec un petit coup de correcteur grammatical, c'est réglé.

Lilith, bienvenue également ! Ton texte est très court, mais j'ai cru comprendre que tu n'as commencé que tardivement, et il se tient. C'est étrange, j'ai pensé à un Haikou en le lisant. Je pense que c'est un signe qu'il est efficace malgré sa taille restreinte.

Et Mélodie, tu m'as enchanté ! Ton texte était hilarant, et dans un sens plus que positif, avec un ton juste du début jusqu'à la fin, de l'ironie, des remarques pertinentes, vraiment excellent. J'ai ri. Vraiment. Il est tellement cool que je sais pas trop quoi dire de plus ^^

Thed : texte court, efficace, et assez inattendu je dois admettre, car tu nous avais habitué à des productions plus joyeuses. Ici, nous sommes face à une constatation. Le monde est cruel.
Et la description, la narration apportent une forme de réalisme bienvenu. Donc j'ai apprécié.
Juste la question de la monture qui aurait demandé un peu plus de détail, peut être... Je sais pas^^



Mélodie




LYLITH TON TEXTE EST TROP CUTE. <3 <3 <3
Theddy, j'ai apprécié ton texte, je ne me suis pas questionnée sur la perinence du cheval pendant la lecture, mais je trouve que ça manque de descriptions (j'ai dû remanier l'image en découvrant au fur et à mesure que ça se passait en Afrique, et j'ai commencé à penser qu'il s'agissait d'un jeune enfant assez tard dans le texte). Sinon, belle idée, et la chasse en mouvements est bien décrite.
Joli texte Poitou. Le passage avec l'érotisme des armes est bien écrit, ça m'a fait buguer x)
Poppy. Je m'étais refusée à l'idée que cette créature avait pu fréquenter des établissements scolaires, c'est vrai. Le Luccio est un truc pathétique. Les fourchettes dans le slip, sérieux...



Pantouffe


ET C'EST LE COMMENTAIRE, BONJOUR LE COMMENTAIRE.

Kalo Kalo Kalo. Jusqu'à maintenant, ce n'est pas, parmi les textes que j'ai lu de toi, celui que j'ai préféré ; mais ça ne signifie ni que je n'ai pas apprécié, ni qu'il est moins intéressant que les autres pour autant. C'est simplement celui qui me semble fulgurer le moins au niveau de la prose, et qui de ce fait, mériterait le plus d'être retravaillé. Mais ce n'est pas un problème, car du fait qu'il trace en lien avec un autre texte (et qu'il ne s'agisse visiblement que d'un début), il appelle de toute manière au remaniage. Et je suis par ailleurs très curieux de voir ce que tu comptes faire de ce pays de fresques délicates qu'est devenu Lémoné sous ta plume.
MAIS PARLONS DONC DE CE TEXTE. C'est totalement injuste pour lui, mais je ne peux que le comparer à ce que j'ai déjà lu de toi, et du coup, je lui trouve moins rigueur lyrique, une prose moins "serrée", avec des failles, mais pas de défaut majeur. On y retrouve néanmoins une certaine précision qui ne te quitte jamais, de la CELTITUDE et un univers délicatement envoûtant. C'est très intéressant de le voir s'étendre et gagner des figures mythiques, de comprendre, par ce texte-ci, certains éléments de celui que tu as écris avant. Les images forte sont toujours de rigueur (s'enfouir dans la glaise bleue des cavernes, fouiller terre, la lune cuivrée, la forêt, la brume emplis d'une faune ratachée au mythes), et le mysticisme flottant qui existait déjà dans le premier texte de Lémoné apparaît ici plus tangiblement.
Meilwin a un certain charisme, et de manière générale, j'aurais aimé en lire plus sur lui, sa mère, et le Seigneur Silence. Parce-que je suis un lecteur gourmand et que tu sais tracer des fresques fascinantes.
( Puis tes musiques sont toujours bien choisies. )

Sasou, ton texte est l'enfant du Livre de la Jungle et de Princesse Mononoké 8D. Impossible de ne pas y songer, jusque dans les éléments que tu choisis de préciser. (L'odeur la fumée, l'humaine sur le dos d'un loup, les sangliers combattants, ect ) Prévoies tu d'écrire une suite comme le laisse supposer la fin ?
Les évènements s'enchaînent un peu vite et il y a pas mal de fautes d’inattention ou de conjugaison, mais tu peux déjà être fière d'avoir écris et posté un texte pour ta première participation Very Happy.


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Jeu 20 Sep 2018 - 23:42
CC N°9




Malnir


Alors, commençons par Peintre :
Ton texte était très plaisant, je retrouve ta prose proche du quotidien, du rural, avec l'inclusion, maitrisée à mon sens, de l'élément fantastique. Le texte est court et plaisant, clair. J'ai aimé l'idée du Creux. Et la chute est bien formulée.

Poitou : ton texte est court, mais intéressant. On retrouve ta patte, avec ces phrases longues et denses, ces phrases buissonnantes, la question de la forêt, de la terre et de la chair. Un peu plus ramassé que d'habitude, où tu ruisselle d'avantage. Mais on y retrouve la référence à l'enfance et à Peter Pan. J'ai aussi croisé Bartel. Est-ce le même superbe roux que d'habitude ou juste le nom qui reste le même ? J'avoue ne pas être certain. Néanmoins ça m'a plu, avec le campement des hommes, des pirates, qui jouent de la musique après avoir mangé.



Peintredalambic



Pour Kalopratis : Tu as un style reconnaissable, des descriptions précises et un imaginaire fourni ; on visualise très facilement ce que tu écris. C'est une nouvelle qu'on pourrait voir s'intégrer à l'univers que tu travaille.

Pour Poitou : Tu as une écriture que j'ai trouvé très sensuelle, et musicale aussi, avec un univers plutôt original. J'ai hâte d'en lire plus !
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Jeu 20 Sep 2018 - 23:48
CC N°10


Peintredalambic

Poitou : j'aime beaucoup ce personnage, il a un côté grotesque et morbide vraiment bien rendu.
Kalo : C'est bien écrit, la narration est maîtrisée, la chute est brutale ce qu'il faut. J'ai juste tiqué sur le fait qu'il l'appelle "Ma chose". Ce n'était peut-être pas tout à fait nécessaire.



Pantouffe

Kalo, je commence donc par toi Very Happy. Comme toujours, ta prose est fluide, efficace et agréable à lire. Elle se prête cette fois-ci bien à cette histoire moins fantaisiste que celles qui l'ont précédé, preuve que tu sais t'essayer à des genres différentes, quoiqu'elle n'ait pas de grandes flamboyances. Elle n'en est pas moins bonne, ciselée comme à chaque fois, d'une rigueur qui m'impressionne toujours car je serais incapable d'écrire quelque chose d'aussi bien construit en une heure, sans laisser passer quelques phrases maladroites. Or, ta prose a presque toujours quelque chose d'incroyablement mécanique ; pas dans le sens "froid et sans âme", mais dans sa construction sans défaut, la manière qu'elle a d'égrener les mots avec autant d'efficacité, toujours surprenamment sans faille.
L'histoire en est elle même est triste, morne, et j'ai même envie de dire que tu t'es essayé à écrire sur un certain cliché littéraire. LA ENCORE ATTENTION. Je n'emploie pas le mot cliché avec une consonance négative. Ce qu'il signifie pour moi dans le cas présent, c'est un sujet/personnage convenu qui est passé entre d'innombrables mains jusqu'à s'imposer d'une certaine manière, et qui par son traitement, ne se démarque pas vraiment par son originalité. Mais ce n'est pas un défaut à mes yeux. Je trouve au contraire que c'est une exercice intéressant aussi bien pour la personne qui écrit que pour celle qui le lit, quand elle écrit elle même. C'est codé. Il n'y a pas de surprise dans la chute, ni dans le déroulement du texte. C'est gris, morose, et ta prose ne retranscrit pas cette ambiance en la teintant d'émotions suintantes, poisseuses (auxquelles je trouve certes une beauté nauséeuse) ; elle est presque clinique. Et pour autant, le tour de force, c'est que je ne la trouve ni glaciale, ni fade, ni rebutante.
De même que Peintre, je pense que "ma chose" est de trop. C'est tout ce que je retrouve à en redire néanmoins.
PEIIIINTRE. Ton texte m'a inspiré trois ambiances graphiques distinctes et étranges : celle d'un jeu appelé Little Nightmares, celle des Poulbots et celle d'une bande dessiné française indéterminée tout en traits exagérés et en couleurs étranges, sensorielles, crasseuses. Et donc le texte est. PUTAIN. Sale, huileux, poisseux. Caca. C'est suintant, collant, pas propre du tout. Et c'est aussi goulu, sensuel au sens "merde alors c'est charnellement éprouvant à lire".
En bref, j'aime beaucoup. U_U Pour cette deuxième participation, tu te fais encore plus cruel, encore plus macabre sur la fin, avec une chute PERCUTANTE qui m'a collé un frisson. Comme la dernière fois, je trouve quelque chose d'imperceptiblement ironique au ton employé, sans que je puisse exactement le doigt sur ce qui me donne cette impression. En tout cas, ce n'est pas ce qui domine. C'est un texte moite et.... Gras, étrangement, de manière incompréhensible, juste gras. Dégoulinant en fait. Les personnages sont décris sans complaisance, leur anatomie semble molle et collante, j'imagine des couleurs chaudes de peintures à l'huile, qui auraient été mal réparties, mal vieillies, et qui seraient devenus brunâtre, écœurantes, bourbeuses. Sur ce plan là, c'est tout réussit. L'image du père est celle qui m'évoque le plus le jeu évoqué ci-dessus, Little Nightmare. Je le vois très exactement avec la gueule d'un de ces ignobles adultes-ogres.
Ce que je trouve moins maîtrisé, c'est le choix d'alternance entre les narrations. Ça m'était assez inconfortable à lire, car la mise ne page ne marque pas suffisamment à mon goût les changements de timeline (je place dans l'anglais coucou la fatigue), ce qui créait un petit soubresaut à chaque fois dans la lecture. Bien que le choix de cette narration finisse par s'expliquer (au départ je ne comprenais vraiment pas sa raison d'être, ce qui prouve que tu m'as bien eu puisque je pensais qu'il s'agissait des paroles de la mère), je pense qu'une mise en page plus marquée pour prévenir les changements de narration serait la bienvenue Very Happy.
Au-delà de ça, j'aime beaucoup. Ta prose, tes personnages et ta chute. TA CHUTE BON DIEU. Il y a quelque chose de très charnel dans ton texte par moments, et sans qu'il s'agisse d'une surcharge de matière et de sensualité (du genre de celle qui intervient dans mes textes), ça intervient toujours au moment opportun pour être un peu boueux, écœurant et surtout, juste. Quelques délicates originalités remarquables aussi, comme cette mise en rapport des cils avec des antennes de papillon de nuit.
Bref, je suis conquis. :3


Malnir

Et bien, Peintre, passé l'étrange introduction, on commence à voir se dessiner, avec propreté, la structure et la logique du texte, à savoir ces bascules entre passé et présent. On devine lentement les origines de la névrose du personnage.
Vient le début de la narration ou le chantonnement de l'esprit névrosé est remplacé par un discours plus "raisonnable". Ce qui créé momentanément une incompréhension : est-ce toujours la même personne ? Finalement, on comprends bien vite que c'est le cas. Le parallèle se fait alors encore plus fort entre passé et présent.
La fin m'a surpris venant de toi. Je ne saurais dire en bien ou en mal ; même si elle prouve que d'une certaine façon tu peux sortir franchement d'une zone de confort, la surprise m'a fais sortir du texte l'espace d'un instant, peut être par effet de contraste ? Mais toutefois cette sortie dure à peine deux phrases, la remarque sur la tache, le bouton, la façon dont il vient si adroitement lier les trois textes parallèles (chantonnement névrosé, narration présente, narration passée), est excellente, presque comique. Et tu t’interromps au bon moment, la scène qui doit probablement suivre étant quoiqu'il arrive particulièrement sordide.


Dernière édition par Pantouffe le Jeu 20 Sep 2018 - 23:55, édité 1 fois
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Jeu 20 Sep 2018 - 23:54
CC N°11


Malnir



Et ces trois débuts étaient pourtant pleins de promesses, chacun d'eux Smile
Le premier était métaphysique, et semble vouloir introduire une longue histoire. Le second est cryptique dans ce qu'il peut apporter, mais fonctionne comme un aiku. Décrire un âtre abandonné est chose difficile si on veut lui donner autant de caractère, et tu y es arrivé.
Le dernier me plait dans l'évocation de l'incendie.
Mel aussi, bien que court, ton texte m'a plu de façon assez intuitive. Disons que c'était dans les tripes. Une forme de tension difficilement retenue dans le personnage est bien retranscrite, et communicative Smile

Mélodie

Kalo, ton texte m'évoque des images très plaisantes. Tu as eu de belles idées, et tout se déroule, fluide comme l'eau que tu évoques. Grand bravo pour ce texte.
Poit', c'est étonnant, le lien qui existe entre tes trois textes avec l'éclat, l'oubli et le froid qui se dégagent de tous. Ce qui me rappelle aussi celui de Kalo, du coup, mais lui il est très verdoyant donc non. Gaffe à l'orthographe par contre, elle se barre en sucette par moments ("oubli", "l'avaient animé" -> l'âtre). Merci d'avoir quand même posté tes débuts, c'est agréable de voir ce que les autres ont fait, bien que tu n'en sois pas satisfait. D'autant que ton écriture est toujours agréable, et trace les idées avec précision et délicatesse.

Pantouffe
Mélo, ton texte m'évoque un gamin campagnard mentalement instable qui a acculé rongeur dans un terrier et projette de le buter. En récitant une formule magique occulte parce-qu'il est convaincu d'être un sorcier ou de communiquer avec des forces ténébreuses- peut-être à raison.
( Comment ça j'extrapole beaucoup trop les choses. ) ( C'est de ta faute si c'est inspirant. )
C'était court et mystérieux, certes, mais pas inefficace pour autant. Les premiers mots prennent le souffle en otage et du coup, ça crée le sentiment d'être tenu en haleine, dés le lancement du texte. En soi, tu pourrais faire n'importe quoi de ce début. D'ailleurs,c 'est ce qui me plaît en tant que lecteur ; on pourrait créer une histoire, des personnages dessus, simplement à partir de ces quelques lignes. Le rpgiste en moi est titillé par ce genre de texte x).

Kalo, ta constance à écrire pour les CC t'honore ! Et ta prose également. Quelques répétitions regrettables (le mot spire) à bannir si tu repasses dessus, mais je cherche la petite bête. Tu choisis toujours très bien tes musiques. Et je perçois l'écheveau d'idées qui t'a conduit à écrire ça Very Happy. Dark Souls et son histoire liée au feu, le monde en déréliction, cette ville hantée, les carcasses...
Quoiqu'il en soit, c'est beau. Tu sais peindre des environnements envoûtants, c'est indéniablement une de tes forces. Tu es doué pour créer des paysages, les caractériser, et tu as dépeint cette ville endormie avec beaucoup de fluidité en lui octroyant comme toujours une personnalité. (Kalo, l'homme qui donne de la personnalité à des lieux.) ( Je pense que c'est lié à ta sensibilité d'archéologue) (J'émet des hypothèses paisiblement comme ça, oui. )
J'aime beaucoup la fin, imagée et délicate. Tu as toujours des idées visuellement marquantes, et ce qui est bien, c'est que tu ne t’embarrasses pas de chercher une explication à tout pour expliquer ces idées, justifier ta poésie visuelle. J'apprécie ça parce-que je suis dans l'exacte opposé quand j'écris. Ça me fait donc du bien de lire une prose plus libre qui ne s'embarrasse pas d'une lourdeur justificative infiniiiie pour encadrer chaque image.
Chez toi, c'est fluide, et il y a souvent un sentiment d'évidence. C'est à dire, ce sont les bons mots, dans le bon sens. /out (C'EST TRES CLAIR OUAIIIIS)
Bref, ton habituelle puissance évocatrice vient encore faire des siennes. Un univers crémeux piqueté de braises. Va savoir pourquoi, j'ai apprécié l'évocation des tourbières (apprécié sensuellement, mes sensations de lecteur sont étranges coucou) ; si ton texte était une peinture, elle aurait une réelle épaisseur, un grain onctueux. CHARNELLE. C'est l'effet brume, et marbre.
Au début, j'ai pensé que Volantin était un homme, prince, roi ou empereur. Après, je me suis dis que la danseuse était l'âme de la ville. Et peu importe la réponse, le plus agréable, c'est d'en concevoir une tout seul 8D.
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Ven 21 Sep 2018 - 0:00
CCN°12


Hellenika

Wouaw très poétiques vos histoires ! Très métaphorique Poitou ^^ ça m'a rappelé Baudelaire.
Kalopratis je reconnais tes enchainements nets et précis ! Deux beaux styles en tout cas Smile

Malnir

Pour ton texte Hellenika, j'ai particulièrement apprécié la façon dont tu as réussi à nous glisser, en temps que lecteur, dans la peau de cette mouche. Jamais mouche ne fut plus adorable, et je me suis même senti presque (presque) coupable du nombre que j'ai impitoyablement écrasé (entre autre pour leur appétence pour la lumière qui les ont parfois conduites à se coller devant l'écran de mon ordi, bon sang). La métamorphose est bien décrite, et fonctionne élégamment, même si j’admets avoir été presque déçu que tu abandonne du coup le côté très réaliste, naturaliste même, de ton texte (comment une vraie mouche s'en serait sortie, voilà qui m’intriguait) ^^ Bon texte en tout cas ! Et j'ai remarqué d'ailleurs une amélioration de ton style par rapport au texte que tu m'avais passé tantôt Smile

Poitou, Poitou, Poitou. Ton texte est peut être court mais tu renoue avec ta prose ruisselante, peut être d'avantage encore que d'habitude. Peut être que sa compréhension en serait plus simple si elle l'était moins, mais je n'en suis pas certain, loin de là. La seconde partie, quand tu parle de la disparition des étoiles, m'a semblé fort judicieuse et tout simplement impeccable. D'une certaine façon, elle permet même au texte de se suffire à lui même, sans lui donner un caractère trop inachevé. Une remarque me vient sur le sujet, justement, car tu as laissé des pistes de travail en dessous, et elle me font penser que, pour ce genre de sujets, restreints dans le temps, je ne saurais trop te conseiller de choisir arbitrairement l'une des pistes et de t'y tenir, éventuellement selon la première qui jaillit sous forme rédigée. C'est du moins ce que je fais pour terminer dans les temps Smile
Alors je remarque un évènement rare, et je remercie Lylith d'avoir posté le texte de Mélodie.
Texte prenant la forme d'un poème. On sens un style assez fréquent chez elle, mais que j'ai du mal à qualifier. J'avoue être assez perplexe, bien qu'il m'évoque l'histoire d'une boulangère mécontente et blasée, épuisée par son travail et somme toute lassée de paraitre heureuse.
Bien que cryptique, je remarque des formules rappelant clairement certains types de sentiment, et c'est je crois une belle réussite que de les faire ressentir et transparaitre dans ces textes empruntant à la poésie ^^
J'aurai du mal pour le reste à me prononcer, je lis trop peu de poésie pour, et n'en ai donc pas suffisamment l'habitude pour tout saisir ^^

Pantouffe

Kalo > Ben je commence par toi parce-que c'est à dire que TU POSTES PRESQUE TOUJOURS LE PREMIER, si on omet mes trucs inachevés.
Mon moment préféré du texte, c'est son début /O/. J'aime particulièrement l'image du feu qui s'allume en roulant sensuellement sur la flaque d'huile, et qui se reflète sur les parois chromées, tandis qu'il pleut dehors. Les insectes aux ailes irisées, la nuit parfumée ; tout ça me parle, c'est doux, visuel, sensitif.
Je regrette un peu que la description plus large de la ville qui suit ce passage soit moins. Veloutée ? (Faîtes semblant de comprendre ce que je dis, s'il vous plaît) Qu'on sorte de cette ambiance en fait, bien que le petit tour du côté de la vision du garde de nuit soit agréable (intégrer un personnage et un bref élément de sa vie rend le texte plus vivant) et que la peinture que tu fais de la ville donne de la personnalité au texte (j'ai pensé au Château Ambulant)(à cause de la musique aussi).
( Sinon j'exige une explication sur pourquoi les casquette crânement rabattues et les blouses rejetées sur l'épaule m'évoquent quelque chose de sexy. EST-CE QUE C'EST FOURBEMENT VOULU ? )
La musique s'accorde bien au texte, SAUF POUR UN PASSAGE. Celui du meurtre. Autant elle se marie bien au décors de la ville de nuit où l'on allume encore les lampadaires avec de l'huile, autant elle ne colle pas avec cet événement sanglant. Ceci-dit, le passage du meurtre et celui où l'agonie est décrite comme étant douloureuse sont brefs, donc elle est en harmonie avec la majorité du texte Very Happy.
Deux citations >

Là > "Enfin, il se releva, chancelant un peu, contempla un instant la masse inerte au sol, affalée contre le poteau du lampadaire, et s’en fut sans plus de cérémonie." Ressentis étrange : un point rendrait moins. "Puis il s'en fut sans plus de cérémonie." J'ai le sentiment que ça donnerait plus de force à la scène.
Et là > "Un second astre émergea de son corps, rouge et infime, et commença une lente spirale autour du premier, une danse à la beauté mécanique, éthérée." Je comprends pourquoi tu tenais à placer "mécanique" (parce-que j'aurais voulu faire pareil bordel) mais je ne trouve pas que ça rende bien é_è

Comme j'ai des soucis d'association, la lumière partant vers l'est m'a fait penser aux sacrifices aztèques pour le soleil U_U. (je le vis bien) Le plus intriguant en fait, c'est que la boule quitte son corps et qu'il la voit par les yeux de son corps mourant, alors qu'on pourrait s'attendre à ce qu'elle représente un truc comme son âme/sa force vitale/cassoulet (tabassez métaphysiquement l'intrus) et donc qu'il voit du point de vue de cette petite sphère lumineuse. MAIS NON, et du coup, ça rend la chose plus mystérieuse.
PAR AILLEURS. Une faute que nous faisons tous : on ne dit pas "pallier à" comme par exemple je l'ai vu dans le texte (pallier au danger de l'endormissement) mais "pallier le" Very Happy. (Et une autre pour la route que j'ai eu du mal à intégrer, on ne dit pas "moi aussi je n'ai pas/ne suis pas/ect" mais "moi non plus".)

Plus généralement, c'est un texte agréable et fluide dont les "couleurs" (les textes ont des teintes souvent) me rappellent celui du dernier CC. J'AIME BIEN. Cet univers détaché de la fantasy/antiqué/moyen-âge te va bien aussi.


Hellenika > Déjà, rebravo pour ton premier CC Very Happy. C'est un important volume de texte, autant pour une première participation que pour un session d'écriture d'une heure.
ALORS POUR COMMENCER. Ton texte ouvre l'idée d'un univers où les êtres magiques sont forcés à se cacher sous d'autres formes pour survivre, ce qui est intéressant. Au départ, deux remarques m'ont interpellé et gêné " Elle ne savait pas si c'était ses yeux aux multiples facettes qui dédoublaient les formes noires, ou si elles étaient réellement aussi nombreuses." ; "Elle tenait à rester en vie, même si son existence était censée être courte -elle était une mouche...". Elles me semblaient déplacées venant d'une mouche, même humanisée pour l'exercice littéraire. Cependant, sa nature féerique une fois révélée, je me suis dis que ces considérations étaient moins dérangeantes Very Happy.
Ta prose et fluide, l'idée est sympa ; ça manque de fulgurances stylistiques, mais honnêtement c'est bon quand même, et surtout, aucune formulation ne me choque, ni ne me fait penser "c'est maladroit" (comme s'est souvent le cas quand on est en transition vers un nouveau style/de nouvelles obsessions littéraires).
EN SOMME. Ce qui manque à cette prose bien construite et coulante, c'est un éclat singulier. Et ça viendra au fil des écrits, il évoluera même selon tes appétences ; au gré des lectures et de tes propres explorations en tant que pianoteuse. Je ne peux donc que t'encourager à continuer d'écrire !


Melo > L'enfant qui rit et- et l'heure sonne
L'heure cogne dans mon crâne comme un carcan qui m'emprisonne
Je me lève
Mon âme reste sur la chaise
Mon amant reste sur la touche
Et sur ma bouche quand je les baise
Au bout des lèvres son prénom
Que je ravale et c'est amer
Le goût de l'échec, de la honte
C'est moi qui fixe mon salaire > je ne comprends pas l'association d'idées, pourquoi passer du nom de l'amant sur les lèvres, lié à la honte/l'échec puis... LE SALAIRE. Ça arrive trop brusquement, sans apparent lien logique, ce n'est pas à sa place à ce moment là du poème.
Et c'est ce sale air qu'ils me donnent > Ici, je ne comprends pourquoi "c'est ce sale air" plutôt que "ce sale air". Mais l'écho musicale "salaire", "sale air" j'aime bien bien bien /O/. D'autant plus que ce n'est pas gratuit étant donné la suite du poème, et son propos.
La gueule que je tire avant le gueuleton
Arrête de faire la gueule, ils disent
Enfourne plutôt les friandises...

Pourquoi pas me rebeller ?
Pourquoi pas donner un coup de dents dans leur si grande fierté ? > "si grande" me gêne, un/des autres(s) mot(s) pour qualifier la fierté passerai(en)t mieux, c'est une formulation maladroite par rapport au reste du texte.
Les déchirer
Leur faire subir l'Enfer sur Terre et sans arrêt
Les lacérer
Je n'en peux plus de les attendre et de les rassasier
Arrêtez !
Je voudrais les entendre hurler à ma pitié > Elle voudrait que les gens hurlent à sa pitié "arrêtez" ; ou qu'ils hurlent pour sa pitié. C'EST PAS TRÈS CLAIR. Ça ne fait pas sens.
Et quémander
Avec les mots qu'à chaque saccade je me retiens d'exprimer
Ces mots qui dans ma tête ne cessent de tourner
Ces mots qui me consument même quand je suis rentrée
"Comment ça va chéri" et "ça s'est bien passé ?"
Ta journée

Je rajoute du sucre dans mon café

Demain y a soirée chez untel
J'ai pas envie mais je me ferai belle
Pour faire honneur au compagnon, en espérant que les invités > rythmiquement, c'est meh.
N'aient pas ce sourire dégueulasse.

ET ALORS. Et alors rythmiquement j'approuve beaucoup /O/. C'est bien rythmé, c'est musicale, il y a des petits jeux de langage. J'aime ton utilisation de la ponctuation (genre "ça s'est bien passé ?" et "ta journée" hors des guillemets, en bas, comme blasé,vidé de substance, comme un écho). J'aime le fond aussi, ça m'évoque ces moments où quoiqu'on me dise ça m'irritera, ou quand j'ai l'impression de vivre à travers une vitre, et que tout est assourdis. Les mots, les sensations.
La fin claque, bien que je ne sois pas convaincu par le rythme de la dernière strophe. C'est globalement bien DÉCOUPÉ. Plaisant. Agréable.
J'aime bien ce poème.
(Mais tu sais quoi, il est tris/BUS/)
Par contre, je ne vois pas en quoi il est lié au thème de ce CC 8D.

Lylith > J'ai une petite préférence pour la première version du poème Very Happy. Je trouve peu à dire ceci-dit. Il est plutôt plaisant, mais il ne me parle ni par son rythme, ni par sa musicalité, et c'est ce à quoi j'accorde le plus d'attention dans un poème.
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Ven 21 Sep 2018 - 0:12
CC N°13



Pantouffe

La musique rappelle une personne au sujet de laquelle j'ai des sentiments mitigés, quoique majoritairement négatifs x).
Ceci-dit, dans ce texte. Je commence par les deux points qui m'ont gêné, BEN POUR CHANGER VOILA. Il y a trop de points d'exclamations (que je trouve de toute manière délicats à placer adéquatement hors dialogues, à l'écrit) et ce qui manque à ce texte, c'est de la substance, parce-qu'avec l'idée de départ, il y avait moyen d'en dire bien plus. La fin est de fait un peu précipitée, et la conclusion ne me convainc pas é_è.
MAIS. Mais j'aime beaucoup ce texte, en fait. Il est doux, léger, délicatement ensoleillé. La mise en rapport des tiroirs aux strates de bordel accumulé et de l'archéologie est bien trouvée ; c'est un bon moyen d'en venir à parler de la jeunesse du narrateur. Le ton est différent de celui qui a empreint ta prose dans les autres CC, et je trouve qu'il te va très bien là aussi en fait. Sûr qu'il n'y a rien de majestueux ou de mystérieux dans ce texte, pas de cette grandeur que tu affectionnes, ces villes que tu aimes décrire, mais. FRANCHEMENT QUELLE IMPORTANCE. Il est chaleureux, agréable, ESTIVALE. C'est sa fin précipitée qui lui porte préjudice, car le voyage commencé ne semble pas avoir été achevé, qu'il restait bien plus de choses à découvrir au gré des routes parcourues par ces trois jeunes hommes échevelés. J'aurais aimé en lire plus, suivre les souvenirs contenus dans d'autres objets... Mais pour ça, il t'aurait fallu outrepasser l'heure accordée au CC, et ce serait illogique de te reprocher de ne pas l'avoir fait 8D.
J'aime bien les détails sur lesquels tu as mis l'accent et la douceur qui s'en dégage.
Alors moi, je te dis merci pour ce texte. C'est une part de gâteau à l'orange. Et j'aime bien le gâteau à l'orange.

Ton sentiment d'insatisfaction peut venir de ce que tu t'es essayé à une écriture plus intime/personnelle, ce qui est souvent un exercice plus difficile que de partir sur quelque chose de purement imaginaire ou de ressentis travestis à travers un personnage plus ou moins éloigné de soi même. Je comprends ça car je suis INCAPABLE d'écrire directement sur moi même, mes sentiments, mes idées, sans filtrer le tout très très fort à travers des personnages, et en tordant/romançant le tout jusqu'à ce que mes émotions soient plus ou moins diffuses, au final. Et quand je m'y essaie, c'est fondamentalement insatisfaisant, frustrant, et une expérience d'écriture tout bonnement déplaisante x). Cet exercice s'est donc peut-être révélé tout aussi difficile et frustrant pour toi. Je connais peu de gens (voir personne) qui réussissent à écrire sur soi en en tirant satisfaction.

ET FINALEMENT UN JOUR. J'ai lu ce texte. Et appris quelques mots au passage ( Morfil, pasquille, grenaille, casemate et obombrer) (Merci, j'aime bien grenaille et obombrer /O/) Je suis le lecteur casse-couille qui a vu venir la fin dés les premières lignes, grâce à un obscur pressentiment. Néanmoins, deviner la chute n'a pas ôter de son charme au texte. Au contraire, j'ai pris plaisir à me dire qu'il s'agissait de la description d'une bataille de jouets, alors même que l'environnement décrit semble être terne, infernale et grouillant de monstres ignobles ; à faire un parallèle avec le fait que le jeune soldat décrit est sans doute simplement le héros choisi par l'enfant. Quand je repense à mes propres jeux d'enfant et au plaisir que je prenais à mettre en scène des civilisations déliquescentes, des exodes et autres catastrophes impliquant fuites, décès ou destructions de masse (j'ai toujours été un garçon adorable n'est-ce pas), je trouve tout à fait approprié que la scène soit décrite ainsi. La vie d'un jouet doit être absolument ignoble et chaotique.
La figure du vieux briscard au ton empreint d'humour, ça marche avec moi. Cet homme est sympathique et plaisant à suivre. Néanmoins, je n'ai pas toujours accroché à ta prose, car elle manque parfois de fluidité ou de ce petit éclat de vie qui anime certains styles d'écriture (et dont je suis toujours incapable de déterminer la provenance), et c'est dommage, car ton vocabulaire l'ankylose parfois. Ceci-dit, j'ai globalement apprécié, et notamment big up à cette monstrueuse dragonne à la fois miteuse, étrangement grotesque, drôle et effrayante. EN FAIT VOILA. Ce texte décrit un univers et des personnages miteux, poussiéreux, usés, et ça lui donne un petit quelque chose de mélancolique, bien que le ton général soit en fait assez léger. C'EST DRÔLE. Ce n'est pas triste ou tout poisseux de pathos, en fait il y a quelque chose d'assez tendre dans ce texte. Ça réchauffe et ça serre un peu le cœur en même temps.
En somme, et ben je suis convaincu. C'était un agréable moment de lecture, réussis à plus d'un titre Very Happy.

Mélodie

"La ville m’a encerclée, enfermée" : ton narrateur est masculin, attention à l'accord ^^
J'ai fini ma lecture ! Bon, ben contrairement à Poitou les exclamations ne m'ont pas dérangée ^^ ils faisaient partie du style, "plus personnel" comme il dit. Je ne le trouve pas mauvais, ton texte.
Je n'ai pas autant aimé la conclusion que le reste du texte parce que *tousse* ça faisait vachement militant-écolo et j'ai un problème avec le militantisme. (que tu sois militant ou pas ça m'est égal, hein. Je parle d'un ressenti sur le contenu du texte.) du coup, ouais, la conclusion, à voir. Peut-être un truc qui aurait mieux donné l'impression de "le texte est fini" et sur une autre idée que "le progrès", ou plus délicatement.

Et quant au manque de substance dont parle Poit'... Mmmh. Oui il y avait moyen d'en dire plus... Mais en fait, c'était pas forcément la peine d'en dire beaucoup. Ta description du tiroir et du souvenir sont deux petites images très douces, et au fond, développer n'est pas toujours nécessaire.

C'est tout à fait un gâteau à l'orange.

A ton tour, Pouwat'.
"(avides, mouillées et tendres)" c'était tellement pervers et inattendu que j'ai ri.
J'ai peu à dire sur ton texte. Je me demande qui est ce personnage. Depuis peu, il m'arrive d'avoir du mal à te suivre dans tes textes à cause des mots que je ne connais pas et que je n'ai pas le courage de chercher. Là, il n'y en avait pas beaucoup, par contre je n'ai pas compris ceci :
"Les végétations flétries qui donneront des nuances plaisantes à mon odeur, fragrances légères aux vrilles chaudes, colorées ; je le sais. Je le fais pour mes enfants, mes faons, chères petits méduses. Pour moi, rien que pour moi et moi et mon courage, j'y entrepose des dents, des tessons et des perles."
Je crois que ce passage était fait pour être mystérieux et obscur, mais compris à mi-mot quand même... Et je ne l'ai pas compris du tout.

Horemaketh

Kalopratis :

C’est les limites du principe du challenge qui s’exprime ; si l’idée ne germe pour immédiatement pour désinhiber nos pudeurs et la crainte d’un certain ridicule, on se retrouve hésitant à écrire des lignes timides qui ne livres qu’une chrysalide de pensée.

Dans le cas présent, il y a de belles formules, celle sur la chevelure du personnage est agréablement filée, et une amorce intéressante, mais contrairement aux textes habituels de Kalopratis, je n’ai pas perçu passé la mise en bouche l’énoncé d’une idée clairement conçu. Disons que j’ai l’impression que tu as les couleurs, notamment le doux mordoré de la nostalgie, mais ils te manquent les lignes ! Ce qui rejoint mon commentaire initial et illustre un sentiment que le chrono challenge est prompt à me faire connaître : la dilution de l’idée, taxée de ridicule, et au final un résultat en demi-teinte, qui pèche d’avoir était trop chiche. Par exemple, le parti-pris « futuriste », aussitôt bouté, aussitôt désamorcé par un personnage qui même « dans le temps » était déjà archaïque. A ce compte, puisque nous étions de la même paroisse, j’aurai vu cette histoire, mais avec un archéologue du XXème finissant fumant le cigare dans son bureau décrépit et regrettant le temps bénie de Schliemann et des ouvriers qui vous donne du « sahib ».

Poitou :

Le seul véritable reproche, qui finalement est un défaut que nous devrions souhaiter de souffrir, c’est que tu sembles te référer à un univers qui existe hors du cadre de la nouvelle. Quelque part, je me demande si ce n’est pas une subversion des contraintes du chrono-challenge, qui en nous expulsant de notre « zone de confort », nous enferre paradoxalement dans des sentiers déjà rebattus par nos plumes que l’on craint d’ébouriffer.
Ceci étant dit, cette démarche est aussi une invitation très accorte à s’informer sur tes précédentes créations. Donc en termes de marketing, c’est habile ! Du reste, le texte malgré sa relative brièveté porte un propos, a une épine dorsale qui lui permet de se tenir, voire d’avoir d’ors et déjà une allure. Ce n’est pas une mince affaire que de créer une atmosphère et une intrigue en quelques lignes. Certes, il manque les aboutissants ?que je présume contenu dans tes écrits antérieurs? ce qui confine ce texte en particulier dans des limbes assez métaphysiques, mais l’essentiel est là. L’épannelage est fait, reste à polir le marbre pour transformer l’essai…ou à le laisser tel quel, on depuis longtemps reconnu la valeur de l’ébauche.
Je salue au passage la métaphore du chapiteau, pas la plus ornée mais la plus visuelle, équilibrée.


Malnir

Pour Poitou, j'avais particulièrement apprécié ton écriture sur la poussière douce comme un chat, et le récit que tu développe ne demande guère d'avantage de développement pour se comprendre. Comme j'ai lu les discussions précédentes, je crois pouvoir te dire que tu tends à peaufiner tes textes dès le départ, ce qui explique leur état moins achevé, mais compétents stylistiquement.

Pour Horemakhet, j'ai apprécié ton texte, avec cette surprise de te voir essayer un style très oral, gouailleur et qui forme un contrepoint avec le tiens, tout en conservant cette étoffe "XIXe" qui te caractérise. L'univers est planté assez élégamment, et j'ai réussi à ne pas envisager la fin avant qu'elle n'arrive, quoique je l'ai soupçonné obscurément. Reste que par moment la narration s'embrouille considérablement, aidé je me dois de le dire par une orthographe parfois peu efficiente (une petite relecture ne serait pas du luxe, car les coquilles nuisent fortement à la compréhension par moment).
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Ven 21 Sep 2018 - 0:15
CC N°14


Pantouffe

OKE. Je viens de lire ton texte Mélo, et ça me fait penser à trois cent pour cent à une scène du Château Ambulant. ( Avec un soupçon de Chihiro, le souffle, dans mon esprit, avait la forme transparente du dragon Haku. ) Je n'ai pas grand chose à dire dessus sinon que c'est beau et doux, qu'il y a différentes ambiances rythmées par les couleurs (rose et doré, puis plus crépusculaire et uniforme quand vient le chant des criquets) et que j'ai stupidement apprécié ce qui est sans doute une faute de frappe : "retombait avec délices". Ce petit s est étrangement exaltant.
( Oui je phase sur des détails osef. )
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Ven 21 Sep 2018 - 0:28
CC N°15


Malnir
Toi aussi Alwen tu as eu des soucis avec la mise en page en transférant sur le forum ! Décidément ça commence à devenir problématique ça.
Sinon beau texte. Très émouvant, propre. J'ai presque versé une larme. Eeeeet.. Je pense pas nécessaire d'en dire plus. Je préfère ne pas décortiquer dans les détails le pourquoi du comment.
Peintre, tu as un texte qui me rappelle étrangement celui sur Lame elle astique ! Glauque et tout ! J'avoue que c'est un univers que je ne te connaissais pas jusqu'à présent, toi qui était si bucolique. Mais il rend très bien. La fin joue sur le même ressort que dans le texte précédent ; brusque, conclusif, laissant un peu effrayé par les conséquences possibles.
Alwen
Après une dizaine de bières et deux fois plus de clopes, les idées ne sont plus forcément très claires. Quand bien même! J'adore ton texte, Peintre, par ce qu'il répond à plusieurs thèmes différents:" Description de soi-même"," feuille blanche", et le thème actuel "des voleurs dans la nuit" .
 Peut-être que c'est faux, mais tout d'un coup, j'ai vraiment l'impression de mieux te connaitre.
Bravo à tous pour ces merveilleux textes.
Et une tartine d'amour en plus ! Kiss and love Archives des commentaires de CC Icon_wink
Franchement chouette ton texte Kalo, même si je n'y ai jamais joué, j'avais l'impression d'être dans assassin's creed. l'atmosphère est, je trouve, bien décrite. J'avais l'impression d'y être (dans le texte) et
de sentir l'adrénaline monter en moi.
Peintredalambic
Kalo; ton texte est bien écrit, l'ambiance nocturne bien rendue; plus qu'un récit indépendant, il semble sonner comme un possible prologue pour une histoire complète, les prémices d'une aventure au long cours. On reconnaît ta langue et ton univers, et l'emploi du présent est bienvenue, car il apporte un dynamisme appréciable.

Alwen; ton texte est dans la suggestion, libre d'interprétation, et sonne un peu comme le chant d'un troubadour, avec ce côté très bucolique, tout en faisant un peu penser au conte gitan du fils de la lune. Archives des commentaires de CC 1f605.png?v=2.1
Pantouffe
ON VA FAIRE COMME SI JE N'AVAIS PAS MILLE ANS DE RETARD. ( Et une absence flagrante de participation ; le texte que j'ai écris me plaisant vraiment -ce qui est rare-, je voulais donc le poster achevé, et je pensais le finir dans les jours suivant le CC, mais. Ça ne s'est pas passé ainsi. /out )

Comme toujours, je commente en suivant l'ordre de postage. Et comme toujours, je commence donc par Kalo Archives des commentaires de CC Icon_biggrin.
Est-ce une impression totalement dénuée de fondement ?, je ne sais, mais je trouve ta prose plus sensuelle que d'habitude sur ce texte ; onctueuse pour tout dire, veloutée. Plaisante comme toujours, mais dotée d'une agréable épaisseur, différente de celle qui hante toujours tes lignes (puisqu'il n'est plus à prouver que tu excelles dans la description de lieux). J'ai le sentiment que dans ce texte,un glissement s'est opéré, que cette délicieuse COUCHE DE CRÈME s'est répandue dans ta prose du début à la fin, pour baigner, non plus seulement les paysages ou quelques détails délicieusement frémissants, mais pour se déverser partout et rendre chaque détail délicatement somptueux.
Et donc, j'aime beaucoup. Je crois comprendre que ce texte est rattaché à ton roman en cours, bien que je n'en ai pas encore lu suffisamment pour savoir qui sont ces mystérieuses silhouettes ; mais peu importe, je pense que le texte se suffit à lui même. ( Bien que mon avis sur le sujet ne soit pas le plus objectif que tu puisses recevoir, étant donné que je connais ce projet et que j'ai quand même quelques points d'accroches. )
Quelques images en particulier me restent sous la paupière ; le délicat dormeur à la peau translucide, le garde harassé, les volutes argentés, les draps qui glissent comme des ailes de papillons froissées (ma préférée), l'argent polis de la lune, le mouvement moiré des silhouettes. Je goûte particulièrement à celles que j'ai cité, pour des raisons tout à fait subjectives U_U.Une répétition à épousseter à la  fin, "à peine", et une petite faute d'orthographe sur "volutes profonds" qui appelle tristement son e manquant. ( D'ailleurs au départ j'ai bloqué sur l'image de volutes profondes. Puis je me suis accordé un petit temps de réflexions, et j'ai finalement totalement approuvé. )
Encore une fois, la musique accompagne parfaitement le texte. Archives des commentaires de CC Icon_biggrin
( Et la répétition de "la nuit règne" fonctionne très bien. )

Alwen, je commence SALEMENT par les deux seule choses qui m'ont gêné. En premier, la manière dont tu qualifies les sourires, qui ne m'a pas convaincu. La première fois, quand tu les dit grinçants, ça m'a plu, et j'ai trouvé l'évocation réussite, pertinente. Mais de suite, les "faux sourires" m'a laissé circonspect. Ce n'est pas une mauvaise formulation en soi, mais introduite comme ça, et ici, elle me gêne. ( C'est super clair n'est-ce pas. ) (NON) Je pense qu'il aurait fallut la préparer, ou trouver un autre adjectif ; parler de masque, de costume, de carnaval ou de quoi que ce soit qui fasse écho à la fausseté de ces sourires.
Ensuite, il y a à la fin "leur odieux sourires". Ici, je trouve dommage qu'ils ne soient pas plus imagés pour s'insérer dans l'ambiance graphique et éthérée que tu installé. Odieux, ça fait passer le message efficacement, certes, on a la confirmation qu'ils sont des êtres vils. Mais ça manque d'impact visuel, et encore une fois, ça se joue sur un simple adjectif à changer, ou sur un développement de la phrase, au risque de briser l'harmonie du texte. Et voilà. Ce sont les deux détails sur lesquels je chipote. Du reste, j'aime bien ton texte pour sa douceur, sa légèreté (malgré le sujet abordé, il dégage quelque chose de léger, C'EST ÉTRANGE) (et agréable), son personnage délicat, angélique et candide qui me rappelle ceux que je réussissais à créer fugitivement dans de courts textes, avant de sombrer irrémédiablement DANS LES TÉNÈBRES, pour l'image de la Suède qui se se trouve dans ses yeux, pour la fin ouverte et douce (qui titille autant mon optimisme ("la lune l'a sauvé ^v^") que mon éternelle darkitude ("Elle lui prend son âme pour lui éviter des souffrances, préférant la tuer .____.") et enfin, pour le rythme par lequel tu t'es laissé entraîné pendant l'écriture, cédant à ton impulsion de départ, à ce que la première phrase a instauré, sans en démordre tout du long. Je suis sensible aux mélodies des textes en prose, à leur rythme. Tu m'as donc aisément emporté dans ton bond musical.

Et pour finir, PEINTRE.Dont le texte, s'il est habilement tourné (utiliser son manque d'inspiration pour coller au thème est bien joué, c'est le genre de manœuvre que je ne sais pas faire, ou pas sans partir dans des choses aussi excessivement bizarres qu'insensées), me convainc moins que les précédents. Une raison simple : je trouve ta prose moins assurée Peu d'images marquante ressortent de ce texte là, malgré une évidente malice à décrire un environnement crasseux et écœurant. Je pense que tu gagnerais à le retravailler en peu ; pas forcément en y ajoutant d'autres évènements, mais au en sculptant délicatement ta prose pour rendre certain(e)s passages/actions plus marquant(e)s et incisi(fs)(ves) visuellement. Parfois, il suffit d'un adjectif pour ça.
CECI-DIT. L'intervention surnaturelle et absurde du rat est plaisante, et bienvenue. Elle me renvoie au projet de roman de ma meilleur amie, dans lequel un rat intervient également pour tenir un discours à l'un des personnages ; c'est un commentaire inutile, mais ça m'a amusé 8D. Quoiqu'il en soit. Je pense que les touches fantastiques et l'absurde te vont bien. Tu sais rester subtil, instaurer délicatement le malaise ; ce qui est étrange étant donné qu'il pourrait venir, pour le coup, principalement de l'environnement que tu décris. Mais pour moi, c'est plutôt par la présence discrète de certains détails qu'il a fait son effet. Ici, l'intervention du rat parlant et ses révélations jouent évidemment un rôle clé dans ce malaise, et la fin, à ce titre, le laisse planer très clairement, sans qu'il ne soit chargé de fioritures. ( D'ailleurs, j'aime bien la manière dont sont rythmées les prises de parole du rat. )
Je trouve que tu maîtrises tes chutes et que tu choisis bien les détails à mettre en lumière ; j'ai aussi le sentiment que tu as un petit quelque chose d'indéfinissable qui te prédispose à écrire des textes qui tiennent vaguement du conte, qu'il soit destiné aux enfants, ou vienne plus largement d'un conteur d'histoires diverses. JE NE SAIS PAS POURQUOI. C'est une impression qui se précise au fil des textes que j'ai eu l'occasion de lire jusqu'à maintenant.Et les gens qui me connaissent un peu savent que la figure du conteur a mon amour inconditionnel et éternel. /O/
Pour en revenir au texte de ce CC en lui même, je cite un petit bloc de deux phrases dans lequel j'ai vu des erreurs de syntaxe/maladresses :

Dans l'évier trône un empilement grotesque de vaisselle sale , puante ; il en tire un mug, un sans moisissure ni blatte et le rince d'un geste négligeant. L'eau (est ?) chaude/chauffe, le sachet infuse et il prend une gorgée, accoudé sur le comptoir de la kitchenette.

Et. VOILA.
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Ven 21 Sep 2018 - 0:29
CC N°16


Malnir
Poitou :

Et bien, ton texte est plaisant à la lecture, malgré comme toujours, son caractère ruisselant qui est à mon sens l'une de tes signatures. Comme le fait plaisamment remarquer Horem, l'usage de parenthèse est une nouveauté (du moins à l'heure actuelle) dans ta prose, et qui pour l'instant a su convaincre, et a toute sa place. Sans qu'il ne soit en effet certain qu'en systématiser l'emploi soit une bonne chose. Mais la démarche mérite d'être encouragée, car c'est une marque de dynamisme et de vivacité de ta prose. Autrement, et je ne sais si je l'ai déjà fais la remarque, mais il y a quelque chose de Ponge dans ton texte; ce côté nerveux et cette façon de faire glisser les mots en des sens qu'ils n'ont pas de prime abord, mais qui fonctionne dans le cadre présent ; qui offrent une bonne image

Horemakhet

Ton texte me rappelle étrangement quelque chose de l'ouverture des livres de comtes qu'affectionnaient d'écrire les auteurs du début du siècle dernier ; ces remarques mi historiennes mi contemplatives. Le procédé est bon, et à tout le moins fonctionne bien dans ce cadre ! Et effectivement, le texte sonne comme un début de comte, de petit roman. Mais je note justement comme une hésitation, bien normale, entre le fait de l'avoir pleinement assumé ce caractère, et le fait d'avoir voulu le maintenir dans le cadre d'un CC ordinaire ; cela se remarque à une sorte d'empressement qui par instant vient accélérer le texte. Autrement les dialogues me semblent bons, campent une personnalité et offrent un attachement à ce seigneur malchanceux qui doit être le malheureux héros de ton histoire.


Horemaketh

Poitou :

Toujours ce style reconnaissable entre mille ! (bon, entre trois le soir concerné, mais comme un homme avisé en vaut deux, on peut considérer que nous étions au moins six). J'insiste, je persiste à lui prédire un avenir, ne serait-ce que parce qu’il épouse bien son époque. L'heure semble être au naturalisme, et au hasard d'une lecture contemporaine (Le quatrième mur, de Sorj Chalendon) j'ai eu la confirmation de cette intuition. On goûte moins aux phrases empesées et filées, on préfère la gueule au sublime. 

Les (entre parenthèses )inserts  sont une trouvaille. Je ne me hasarderai pas à parier si elles auraient finis par agacer le lecteur, mais en l'état elles sont rudement efficaces, comme des annotations de metteurs de metteur en scène griffonnées dans les marges !

Kalopratis

Ah! je crains que nos styles ne se ressemblent que trop ; on à le même défaut en partage : on matagrabolise, on revient sur nos pas, on creuse le sentier à force de le piétiner. Je ne suis pas des rustres qui affirment qu'avoir visité une cathédrale, c'est les avoir toute vus, mais à force de lire Kalopratis, j'ai l'impression de commencer à trop les connaître. C'est comme ma passion pour l'ornithologie qui semble se cantonne aux cygnes (alors qu'il est de notoriété publique que dans le règne animal, c'est les perroquets qui m'enchantent le plus !)
L'onirisme du texte suppléait habilement à une intrigue plus diffuse, et aboutit à une chute plus contemplative qu'ébouriffante. C'est une belle façon de tisser dans des fils translucides, boucle à boucle, une histoire qui confine peut-être à la poésie (et je ne dis pas cela à cause de l'affreuse mise en page). Et je dis "poésie", sans forcément de connotation négative. Car oui, je suis fâché avec la poésie.
Pantouffe
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Ven 21 Sep 2018 - 0:31
CC N°17

Malnir

Poitou :
J'ai adoré ton texte par bien des aspect ; il présente un aspect étrangement velouté, comme un drap particulièrement moelleux.
La Maison, la Rouge, est décrite suffisamment pour avoir une idée de ses enjeux, de son aspect, et suffisamment peu en même temps pour être mystérieuse et inquiétante ; tu ne vend pas la mèche et a bien dosé les informations.
Toujours aussi ruisselant de mots, j'ai toutefois une impression un peu similaire à celle que tu semblais avoir concernant mon propre texte des "Voleurs dans la nuit". Que cette virtuosité dans le jeu des mots, ce ruissellement, a trouvé ici une sorte de chenal, un sens, et qu'enfin il semble vouloir se gonfler pour apporter du sens et de la compréhension. En fait, il me semble que de façon cette fois-ci vraiment prégnante, tu introduits ici une véritable intrigue (ce qui est d'autant plus remarquable que précisément le cc par son format rapide n'aide guère en ce sens).
Secondement, et cette fois-ci je t'en tire mon chapeau, toi qui soulignais souvent la qualité de mes lieux, je crois que tu viens de tailler un lieu à leur mesure, si ce n'est de qualité supérieure. Quittant la Maison (pas tout à fait si je t'ai compris), il faut parler de ton salon. Il s'est dégagé de ce salon de thé victorien une sorte d'atemporalité, d'atmosphère d'ambre spécialement envoutante. Quelque chose de doucement tranquille, reposant... Presque suavement écœurant comme si on plongeait dans un caramel. Tu as réussi à me relaxer l'espace d'un paragraphe. J'aurai presque aimé rester dedans
Seul point négatif à mon sens, et qui d'ailleurs est un trait que j'avais déjà remarqué par le passé dans ta prose ; à moment donné, j'ai eu l'impression de sauter une marche, et qu'on ne parlais plus du tout de la même chose, avant de mer rendre compte qu'il n'en était rien. Une transition serait nécessaire, mais je n'ai pas réussi à trouver précisément où ; les coutures de ton textes sont peu visibles

Phénix :
Pour une première publication sur le CC, tu fut, encyclopédique !
Je me dois de saluer l'idée, non conventionnelle mais judicieuse, de publier en deux thèmes différents. Par ailleurs, l'histoire racontée est intéressante, les dialogues assez bons, les personnages des orphelins attachants. Je soulignerais néanmoins deux détails légers qui mériteraient amélioration ; il serait peut être souhaitable de rendre moins haché le texte, en faisant des paragraphes plus longs, peut être, afin d'avoir l'impression que l'histoire progresse plus fluidement. Il est possible que la mise en page foireuse que le forum a imposé à tes posts y soit pour quelque chose, note. Par moment, j'ai noté des sortes de flottements, comme si tu n'avais pas trouvé exactement comment exprimer ton idée ; c'est normal, d'autant qu'on avait pas un temps très conséquent pour écrire, et que tu as sans doute du faire vite.
En tout cas, c'est de la belle ouvrage, comme on dit par chez moi !

Pantouffe

Étant donné que je tiens beaucoup à réserver mon âme à quelque créature caprine léchée par les flammes, je vais m'employer à commenter ton texte avant que ne sonne l'heure du crime, Kalo. :3 Il est temps de parler de l'implacable désespérance de ton texte. Être vil que tu es.

Tu a plongé l'innocent, optimiste et radieux lecteur que je suis dans la décrépitude baroque et parfois même charnelle ( les fosses communes crachant des fluides et des morceaux ) de cet univers détricoté par la mort à coups de saloperies rampantes, vicieusement impalpables, le tout dans un vaporeux voile de grisaille et un doux cocon de moisissure fangeuse. J'avoue avoir été surpris par le caractère jusqu'au-boutiste du texte. J'attendais une explication, un antagoniste tangible, des cohortes d'exilés brandie en maigre espoir, un mal contenu aux frontières du royaume, tout au plus une sorte de survivance macabre ou de renaissance cyclique succédant à la déréliction. Mais non. A la fin, tout est vaporisé. C'est cruel Kalo. TRÈS CRUEL.
L'heure et demie accordée à ce CC t'as été favorable car ta prose est particulièrement drue et soutenue sur ce texte, et à aucun moment elle ne donne l'impression que tu as pu être saisi d'empressement pour dérouler le fil sinistrement languide de ton histoire. Or, justement, il fallait cette sorte de pesanteur grandiloquente à ton CC pour lui donner tout son impact. Il me fait penser à la lourde queue d'un paon- sans les couleurs qui vont avec. J'ai vu ton texte en gris, en brun, en ocre. Il est presque tangiblement pesant, il a quelque chose qui me fait penser à ces façades surchargées des monuments, à la fois glorieuses et asphyxiantes. Je ne sais pas si je vais réussir à retranscrire mon impression, mais c'est comme si ton texte passait à travers l'esprit comme l'ourlet d'une lourde cape empoussiérée traînant le long de couloirs poussiéreux, lentement.
C'est à la fois ample, distingué, pesant et DENSE, alors même que la menace est impalpable, vaporeuse. Comme un bourdonnement lointain venue de derrière ce mystérieux Haut Mur.
Je l'avoue, tu titilles certains de mes fétiches littéraires en parlant d'une longue liquéfaction, d'une mollesse sordide qui se propage des chairs à la terre, jusqu'à l’absorption finale même du règne glaiseux de la vermine. D'ACCORD J'AIME CA. Je l'avoue, je suis sale, et je goûte à l'exquise déréliction qui coule à travers ton texte comme un ruisseau boueux. Ton texte me fait penser à une fanfare triste avançant lourdement sur chemin de gadoue. Non mais tu vois ce que tu me fais écrire..... ? C'est n'importe quoi.

J'ai relevé une répétition à occire.

" Sous un ciel d’ardoise, les champs dépérirent à leurs tour, pour ne plus laisser que des champs de boue. "

L'image des survivants hantant les décombres de la capitale alors que des soldats morts continuent à faire leur jogging est particulièrement glaçante. D'ailleurs, j'aime beaucoup le passage qui se concentre sur la ville de manière générale. Le texte m'a vraiment saisis dans son étreinte goulu peu avant le quatrième paragraphe. C'est le moment où son câlin goudronneux, lentement amorcé, s'est finalement refermé sur moi. Et j'aime pas les câlins. Mais là ok parce-que c'est tout fangeux. Et au cas où mes textes n'auraient pas rendu ça suffisamment clairs, j'adoooore les descriptions glaiseuses et le concept de mollesse malléable qui submerge, d'ignoble tendresse, d'onctuosité bien crade. JE VIS POUR CA. Un peu. Dans une certaine mesure. (appelez vite des gens qui peuvent m'aider)
Bref, c'est terrible. Ton texte est voluptueusement morbide, pesamment sinistre, et la putréfaction que tu y décris, pour horrifiante qu'elle soit, a quelque chose de languide. C'est emphatique comme une chanson très lente d'orchestre de cuivres au ralentis, qui vibre bien dans le ventre.

C'était trop dark pour moi du coup je fais des commentaires bizarres voilà, T'ES CONTENT DE TOI ?
Pantouffe
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Ven 21 Sep 2018 - 0:34
CC N°18



Mélodie

Peintre, j'aime beaucoup ton texte ! Tout le début est une description fidèle et cependant personnelle de l'image, c'est habile et agréable. A partir de "Au sol dans les ombres", je ne sais pas pourquoi j'ai eu l'impression que le style changeait et j'ai un peu décroché, notamment pour la dernière phrase de ce paragraphe que je ne comprends pas. L'image qui suit avec la répétition de "Tic, tic, tic" m'évoque une plaisante divagation d'écrivain, c'est moins rigoureux que le début, plus aléatoire... Un peu simple aussi, c'est pourquoi je préférais la première partie.

L'ensemble me laisse (paradoxalement ?) la sensation d'avoir pris une bouffée d'air frais. Quel joli petit texte !


Silver Phoenix, dès les premières phrases je me sens obligée de te contredire. Ton vocabulaire est riche, tes images évocatrices, le choix
des mots est poétique. Je ne lis que depuis quelques lignes et c'est déjà beau.
Fin du texte et je n'ose pas décrire. Je crois que je me ferais seulement honte à essayer de vanter ton style x) Tu as un talent pour mélanger les univers et apporter une touche de couleur, à plusieurs moments je me suis même surprise à m'arrêter sur le choix d'un mot pour l'admirer, comme dans les commentaires littéraires du lycée ! x)

Il n'y a pas un seul mot qui m'ait paru maladroit dans ton texte. C'était superbe.
Je sais qu'on ne fait plus de vote pour désigner le "gagnant du CC", mais sans avoir lu les suivants je crois bien que tu aurais ma voix aujourd'hui. Tu as gagné une fan.

Hellenika, voilà une adorable interprétation sur ce thème. Comment t'est venue l'idée ?
J'ai eu du mal à accrocher au début, mais j'ai persévéré et j'ai trouvé ce petit voyage, somme toute, plaisant. J'aime le fait que tu te sois "permise" de transformer l'image à ta manière avec la peinture, le fusain, et de la montrer en construction : le geste du peintre qui estompe les visages en réfléchissant à sa décision, c'est très vivant. Et le lit dans l'atelier, ça donne envie d'avoir la même chose à la maison !

Kalopratis, ALORS IL FAUT QUE JE TE DISE. Cette première phrase m'a puissamment ramenée aux poèmes saturniens de Verlaine. En particulier le chapitre "Paysages tristes", qui est plein de soirs d'été tièdes et mélancoliques.
Ce premier paragraphe est terriblement évocateur, il m'a directement reliée à des vécus précis. C'est comme quand je lis Murakami : tes images font naître la sensation intime de connaître ce sentiment. Il faut que tu m'apprennes, c'est un truc que je rêve de faire mais dont je ne comprends pas le secret. Il y a du level. Et à la fin, tu t'esquives avec un petit trait lyrique (les bulles de champagne). Elegant !

Mes commentaires suivants sont en vrac :
Je dois dire que la musique apporte réellement quelque chose au texte.
Tu utilises beaucoup les parfums et ça m'aide à voyager.
Le nom Cyliane est très joli.
Encore une fois, les sensations sont décrites avec une précision intime (quand elle dort et revient à la conscience par exemple) et OH.
Le mot "opalin". Je vais défaillir. J'aime ce mot !!!

L'avant-dernier paragraphe m'évoque un CD de Pépito Mattéo (conteur) "Pola, un polar sans en avoir l'R". Il y a une image récurrente de jeune fille dans la rue, et une ambiance qui se trouve, comme là, entre le rêve et l'éveil.
C'est également au cours de ce paragraphe que j'ai je ne sais pourquoi placé mentalement ton texte comme se déroulant en Espagne. Va savoir.

Dernier paragraphe : petite répétition de "l'un vers l'autre", j'ignore si c'est exprès.
... J'ai vraiment cru qu'il allait la tuer. Avec l'ambiance d'insécurité que tu instilles à l'intention du lecteur, et le fait que la ruelle soit isolée, j'ai cru qu'elle allait y passer ! Ouahh. Ben, je suis soulagée pour elle. Et en même temps perplexe de cette conclusion. Je pense un instant au film "Your name" où il y a un instant semblable vers la fin, deux personnages qui se croisent alors qu'on s'attend à ce qu'ils s'arrêtent et se parlent, ou se prennent dans les bras enfin n'importe quoi mais quelque chose ! Ici aussi, j'ai eu ce temps de frustration dubitative face au comportement des personnages.
La phrase de dénouement... Est à méditer.

Rétrospectivement, je dois avouer qu'au long de ton texte, je n'ai pas imaginé une seule fois l'image-thème. Les mots et la musique faisaient naître des images en moi qui se suffisaient et n'avaient pas grand-chose à voir avec xD
Félicitations pour ce texte !

Horemakhet, je m'avoue vaincue. Je suis trop fatiguée pour lire des phrases aussi élaborées. Je vais essayer mais je ne promets pas de prolonger ce commentaire dès cette nuit x'D
--> Finalement, si. Bien que frêle, voici mon commentaire ensommeillé.
J'ai apprécié la description de la lutte pour marcher sur le trottoir en se faisant bousculer par une foule de gens pressés. Le "qui pourrait être moi s'il n'était personne" m'a amusée.
Ah, ce troisième paragraphe qui fleure bon la grève des métros parisiens ! Ça me rappelle que je vais bientôt en goûter les joies ! xD
A partir de ce moment, j'ai commencé à me sentir moins appesantie par la lourdeur de ton style et à m'y glisser pour profiter de l'humour caricatural qui s'en dégage. J'ai été amusée par ces vérités de tous les jours que tu jettes comme des absurdités comiques, et j'ai franchement ri de moi-même au dernier paragraphe qui me représente avec une fidélité tranchante.
CEPENDAAAAAANT......... Que diable vient faire Landerneau dans ton texte ? <(" )

Malnir

Peintre
Ton texte est plaisant ; effectivement, tu reprends finalement assez fidèlement, mais quoique avec élégance, l’aspect de l’image qui nous servait de thème ce soir. Tu y ajoute le bruit et l’odeur (pour ne pas citer un certain homme politique), et c’est bel et bon. Tu ajoutes par ailleurs un petit aspect acerbe, osons, misanthrope. En tout cas critique. Qui est donc en résonance avec le monde contemporain.
Tu as, comme le soulignait justement Mel, deux logiques différentes entre tes moitiés de textes. La seconde, avec ses « tic tic tic » (le nom de cette construction littéraire m’échappe pour l’instant) me semble correspondre à un procéder de conteur. Ils me semblent procéder d’une oralisation de ton texte. Je ne saurais dire si c’est particulièrement heureux ou non. Je pense que ça fonctionne, en tout cas.
Dernier point ; l’adresse directe au lecteur, procédé que généralement je n’apprécie guère car il peut, à mon sens, devenir vite maladroit. Ici il est maîtrisé, et donc, efficace.
En gros j’ai apprécié ton texte ^^

Silver
Ton texte est bon,ne t’en déplaise !
Tu as une bonne richesse dans ton lexique, tes constructions sont bonnes aussi. Rien à dire. Tu as osé, par ailleurs, une écriture qui t’es personnelle et qui fonctionne tout à fait. Je me permettrais une seule remarque sur ta partie « descriptive » ; premier paragraphe, tu écris « de très hauts bâtiments semblaient percer ». Je te déconseille, pour avoir longtemps connu ce travers, d’employer le terme « sembler », sauf s’il est pleinement justifié -donc plutôt pour une intrigue, exprimer le doute d’un personnage, ce genre de chose- ou pour construire une métaphore/image (ex : les lampadaires semblaient des lucioles). Dans une description qui, comme la tienne, semble (tiens je l’utilise) vouloir plutôt mettre l’accent sur l’impression, le ressenti, que la précision stricte, les marques exprimant le doutes sont contre-productives car elles font momentanément sortir du texte. Du moins le risquent-elles. La seconde moitié de ton texte est un dialogue, ce qui est… toujours délicat à mon avis ; c’est probablement l’un des exercices les plus dur que de transcrire un échange oral à l’écrit, sans qu’il ne paraisse artificiel. Tu y es parfaitement arrivé, donc bravo.
Encore une réserve, sur la fin de ton texte ; j’aime beaucoup l’image de l’aquarelle, mais par contre je trouve qu’en faisant intervenir une « incantation mystique » et ta dernière phrase, cela vient un peu casser le côté suggéré qu’avait ton texte ; et en gardant le suggéré, on gardait aussi, je crois, un côté plus aérien et touchant. Une fois de plus, et ça rejoint la remarque précédente, ça vient sortir de l’émotion que tu réussissais à déployer, en étant trop directe.
Malgré ces deux remarques que je développe vachement, ton texte me plaît bien, et c’est pour ça que je suis d’autant plus sensible à ce qui m’a fais « sortir » du texte

Hellenika
J’avoue avoir un peu de mal à commenter ton texte. Il m’a enthousiasmé de façon assez général, car il traite du processus de création, et de façon assez évocatrice et intelligente. Je pourrais m’appesantir là dessus, mais ce serait une longue suite de « j’aime bien ça », « j’adore ceci » et « ce que tu as dis ici me paraît particulièrement juste ». Donc je vais pas le faire, et, parce que je suis un monstre, je vais essayer d’exprimer ce qui m’a un peu moins convaincu. Bien que ce soit très personnel. Il me semble qu’il s’agit là encore de la tentation d’être (trop) précise, c’est à dire de craindre que le lecteur n’ai pas compris telle allusion, et donc de l’accentuer. C’est un travers qui est plus que répandu, il est très dur de l’éviter (et je suis le premier à mettre les deux pieds dedans).
En fait, ici, je crois que ça tiens à peu de choses, deux expressions en particulier « d’après ce qu’elle lui avait dit » dans ton huitième paragraphe, et qui (même punition que plus haut pour le « semblait ») vient exprimer un doute qui n’a pas sa place, à mon sens, d’autant que tu n’as pas encore explicité de façon abrupte que « elle est enceinte », ce que d’une certaine façon tu fais paragraphe suivant avec « euphorie de la naissance ». J’avoue ne pas savoir comment tu pourrait exprimer ça différemment, et c’est une remarque similaire à ce que j’ai dis plus haut ; le problème venant probablement que tu t’applique à ne pas expliciter ce qu’il se passe, pour au final le faire sans que la situation ait réellement évoluée (tu pourrais te le permettre quand par exemple dans une scène une silhouette se précise et après l’avoir évoqué et fait monter la tension, celle-ci est clairement visible par le protagoniste, et après dans les actions qui s’écoulent après tu le désigne sous une dénomination claire). De fait, après avoir délicatement, et donc émotionnellement, contourné le sujet, tu mets les pieds dedans, et donc « casse » ton effet.
Je crois.
Dernier détail (je suis d’humeur vétilleuse ce soir on dirait) ; le « wow » paraît légèrement décalé par rapport à la façon dont les pensées de l’artiste sont décrites le reste du temps. On s’attend presque qu’un « il en avait trop pris » suive ^^
Pour finir, j’ai beaucoup aimé ton texte, même si j’ai passé tout mon développement à critiquer comme un porc. La triple thématique (processus de création / révélation d’une future et attendue naissance / nostalgie ou dépression chronique (l’artiste maudit) du protagoniste) permettent de créer un texte à la fois touchant et équilibré entre ces différentes préoccupations. Ce qui explique que j’insiste sur les instants où à mon sens tu brise un peu ton effet.

Mel
Déjà rassures toi,j’ai vu le rapport avec le thème ^^
Cette fois-ci, je vais quand même me pencher sur deux points positifs parce qu’à mon sens ils ressortent clairement ; le premier c’est l’ouverture du texte, tout simplement. Je crois qu’elle est particulièrement efficace, dynamique, et m’évoque de façon assez précise le tango dans son côté hautement sensuel. Il est possible que ce soit une pool dance mais je suis d’humeur romantique ce soir alors je vais me laisser croire que non ^^ La façon dont tu conclues ton texte est très intelligente, à mon sens, et fonctionne très bien
Le court partie ou la petite fille met la carte avec « les autres gens » m’a beaucoup plu, car on sent que c’est un enfant, avec sa part d’innocence, et ça désamorce les jugements qu’on pourrait vouloir lui porter. De façon générale, la partie où on est en point de vue interne avec la petite fille fonctionne très bien. Astucieuse est la mise en page avec le jeu d’espace, qui traduit visuellement l’ennui.  Maintenant je fais deux remarques négatives, sur deux petits détails ; il s’agit de la transition entre les personnages à chaque fois (entre Maria et Myriam, et entre Myriam et Sel). À ces deux endroits j’ai du relire le passage pour bien comprendre qu’on ne parlait plus du même personnage. Je crois que ça ne tient à rien ; simplement sauter une ligne, pour marquer d’avantage la séparation et ainsi faciliter la lecture ?
Bref, comme tu l’as compris, j’ai aimé ce texte. Et j’aime bien Sel, je la trouve étrangement attachante.

Horem
Comme souvent, dans tes textes, j’apprécie tes digressions, qui donnent une note humoristique, un peu grinçante, à ton texte, et bien évidemment, intellectuelle ou à tout le moins référencée. J’ai particulièrement apprécié cette phrase « Et notre protagoniste, qui pourrait être moi s’il n’était personne ». De façon générale, je note un caractère autobiographique, qui me fait même soupçonner que tu racontes là à posteriori une histoire vraie (la situation semblant vraisemblable).
Tu enchaînes bien tes idées, tu écris bien, ton texte file de façon équilibrer vers sa conclusion courte, mais pleine de cette même ironie grinçante qui colore ton texte. Tu manies avec adresse cet humour un peu tortueux. Peut être légèrement maladroit avec le « nous, on est » qui me semble sonner un peu faux, mais la construction que tu emplois en redoublant l’emploi de cette structure est parfaitement à sa place !
Bref, un quasi sans faute.  Je note que évidemment, tu aurais probablement pu intercaler quelques autres
paragraphes du même acabit, vu que nous sommes dans les pensées de ce malheureux dommage collatéral des grèves. Le bus pouvait encore patienter. Mais le temps manquait je suppose pour faire durer plus longtemps le plaisir.

Hellenika

Peintre : quel texte saisissant ! Un monde de bruit et de charivari au début, qui devient une musique symphonique à la fin, et un personnage qui a (presque) l'air de se droguer à cette atmosphère.Tellement réel et poétique en même temps, on arrive à avoir envie de  rejoindre le personnage sur la fin, alors que la description du début provoque la réaction inverse (enfin chez moi du moins ^^). Et l'image du tableau est bien palpable. 

Silver Phoenix : "ces arcs-en-ciel électriques", j'aime beaucoup ! Mais quelle fin ! On ne s'y attend pas ^^ ça me rappelle la petite fille aux allumettes. J'ai peur de demander ce qui est arrivé à cette enfant, je ne sais pas si tu y as réfléchit ? Elle a l'air plus âgée qu'il n'y parait quand elle s'exprime. En tout cas, ça change des visions de départ vers "l'au-delà" qu'on peut voir encore un peu trop partout, de gens qui s'en vont à travers un champ de lumière uniforme et éblouissant. Là c'est éblouissant, mais pas uniforme et c'est bien Smile Dommage qu'on en sache pas plus sur celui qui emmène la petite fille : le coup de l'incantation magique apporte des éléments sans en dire assez je trouve (j'aurai surtout voulu que le récit continue en fait XD).

Kalo : Le mot que j'emploierais est "paradoxal". Je n'avais jamais envisagé que le crime puisse être amour, autrement dit une cerise, je dois l'avouer ^^.  Cela rend l'horrible acceptable, et les gens insouciants, presque aveuglés par des parfums et une atmosphère particulière. Pour le reste, j'aime le passage détaillé et ralenti de ses déambulations en ville alors que le reste du récit se déroule à un rythme plus rapide. Je suis d'accord avec Mélodie pour l'effet "Your Name" de la fin ! Il ne manque le goût et ce CC aurait pu faire appel aux 5 sens au complet (à moins qu'il ne soit présent et que je l'ai loupé...). En tout cas j'aime cette atmosphère riche et sucrée, comme lorsque l'on suce un bonbon qui parfois libère un grain de sucre acide, vite recouvert par le parfum général de la sucrerie. Le désagréable devient attirant et plaisant.

Mélodie : On reste dans le paradoxal, mais c'est bon. Une petite fille pickpocket ? Un regard glaçant mais des envies de sensualité et de chaleur pour "quand elle sera grande" ? Elle est brouillée cette gamine, mais elle fait réfléchir. Je l'imagine sans mère, avec ce père qui ne l'aime pas et ne fait aucun effort pour s'en cacher, comme si elle était trop bête pour le comprendre (ce qui est tout le contraire).
La mise en page avec les espaces laisse deviner les instants qui passent lentement dans la vie de cette petite fille, et qui sont ennuyeux quand il ne s'agit pas de ce qu'elle aime faire : la danse et voler (non ?). Cette image de la fillette alliée à l'image du CC, et on imagine très vite ce qui peut passer par la tête de Sel quand elle est dans la rue avec toutes ces personnes qui marchent devant elle...

Horem : ton premier paragraphe mériterait de devenir une entrée en matière pour un cour sur l'histoire des villes ! Les analphabètes du volant ? Je vais la retenir celle-là ! XD Jusqu'à tes trois derniers paragraphes j'ai bien cru lire une partie de mes propres pensées concernant les trains absents et les bus en retard. Puis les trois derniers paragraphes arrivent, et le récit change de ton, devient philosophique ? Ce penseur refait le monde, aspire à mieux, à tout changer, se fait l'écho de choses qu'on pense tous, une fois encore. Avant de revenir "dans le droit chemin" si on peut dire, et de monter dans son bus, remettant de l'ordre dans ses priorités morales. C'est très ironique, et j'aime l'ironie ^^.
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Ven 21 Sep 2018 - 0:41
CC N°19




Pantouffe



Comme TOUJOURS, je commence par Kalo, ordre chronologique oblige. Et comme toujours, je salue le choix de la musique, qui se marrie bien avec le texte, puisqu'elle lui ajoute en texture- renforçant autant les évocations qui en émanent qu'elle me semble se glisser à même sa structure. Un peu comme si le texte était brodé sur un ruban épais et fluide. Ce qui m'a néanmoins le plus marqué, c'est avant tout l'abondance de détails invoquant la participation des sens. Ces temps-ci, je suis particulièrement sensible à toute évocation d'odeurs/de goût (mais surtout d'odeurs) ; je n'ai aucune idée de POURQUOI, mais dés que je lis la description d'une odeur mon nez s'en gorge comme si on me remplissait les narines d'un espèce de machin onctueux, C'EST PERTURBANT OUI. De fait, quand tu me parles senteurs sucrées, d'encens, de résines et de miel (je vous ais déjà dis que le miel fait partie de mes bugs littéraires persistants ? J'aime écrire avec le mot miel, j'aime le lire, J'AIME SENTIR LE MOT), c'est un peu le bordel dans mon nez et je me retrouve tout shooté par un tourbillon capiteux. (Et du coup maintenant j'ai faim, merci rhalala) J'ai été particulièrement sensible à tout l'aspect sensuel du texte, à toutes les évocations que tu y glisses et au plaisir évident que tu prends à décrire la nourriture, les marchandises et les couleurs. Plaisir que je partage à la lecture, car j'ai bizarrement un faible littéraire pour les descriptions de ce genre, et plus particulièrement quand on case le facteur "voyage" dedans U_U. Alors une caravane marchande qui monte le camp autour d'un feu, avec de l'appétissante description DE BOUFFE, je me laisse avoir, voilà. ( Oui j'ai des trips littéraires étrangement sélectifs des fois, je sais pas. ) ( Non mais en plus, quand on parle de caravanes ça me fait penser à Final Fantasy Crystal Chronicles sur Gamecube qui est au centre de ma vie imaginaire enfantine, et du coup je finis fatalement par penser à cette chanson > https://www.youtube.com/v/IfQ4DiRzd14&list=RDMMBJr-iFh1OZk&index=9 ) Il y a un certain effet d’accumulation qui ne va pas jusqu'à devenir lourd. Tu pousses le bouchon un peu loin avec la description du soleil en tant qu'orange boursouflée- c'est trop de saveurs PARTOUUUT. Et j'adhère sans réserves. J'aime cette profusion de petites images graphiques/pincées d'odeurs et de goûts glissées dans le texte pour l'agrémenter comme un plat. Texte que je trouve par ailleurs très sensuel. Et que j'ai vécu comme une longue dégustation d'un met tiède, crémeux et épicé. ( Je pars loin dans mes afflux nerveux, c'est n'importe quoi bourdel. )
Par ailleurs, je trouve que tu te rattaches élégamment au thème avec le mythe qui clôt le texte, et j'aime beaucoup l'idée des dieux décomposés qui donnent naissance au monde- ça me rappelle la mythologie nordique, et au-delà de ça, c'est quelque chose d'assez ancré dans mon imaginaire aussi. Qui plus est, ça ajoute encore à l'aspect charnel du texte.
NÉANMOINS. Un point noir à mes yeux. Si j'ai apprécié les descriptions et me suis laissé conduire, je les trouve parfois trop peu subtiles ; les images sont amenées, mais pas aussi délicatement que le nécessiterait l'atmosphère langoureuse et suave. PAR EXEMPLE.

"Elles se dressent là, deux hautes tours courbées et bombées comme deux mandibules titanesques, couronnant une falaise lisse d’où elles naissent. Leur roche est dorée, et forme des surfaces polies comme des miroirs, qui soudain s’interrompent en arêtes vives. Les feux d’un ciel mauve viennent glisser dessus en longues traînées fraîches et luisantes, se refléter dans les eaux du lac qui enserre ses flancs escarpés." > Dans ce passage, je visualise aisément l'environnement que tu décris, et il y a un jeu de couleurs facilement évocateurs qui instaure vite une certaine ambiance (doré, mauve) un jeu avec les textures agréable également (roche lisse, lumière fraîche et luisante)(note que j'aime particulièrement ce rapprochement entre la lumière et la fraîcheur, ça évoque de la peinture et un type particulier de lumière, plus une sorte de pénombre lumineuse et humide en fait, ou une lumière liquide)
Cependant, il y a quelque chose dans la formulation de ces phrases qui crée pour moi le sentiment d'un manque de délicatesse, comme si tu avais saisis ces impressions au vol pour ne pas les perdre, mais sans prendre le temps de les retravailler pour en tirer le meilleur partie. C'est très léger et je n'arrive pas à mette le doigt sur ce qui, lexicalement, dans la pur logique de la construction des phrases, me donne cette impression, mais ça m'a gêné un peu.

"Quelques guerriers emmitouflés dans des manteaux de laine s’immobilisent pour monter une garde impassible dans le froid de la nuit, alors que leurs compagnons s’en vont se rouler dans des couvertures de douces fourrures." > Ici rien à voir avec ce que je disais plus haut, je trouve simplement que la formulation "se rouler dans des couvertures de douces fourrures" ne rend pas honneur à la scène, qu'elle n'est pas suffisamment SENSUELLE, qu'elle manque de ce petit quelque chose qui lui donnerait une réelle force évocatrice, ce petit mot qui casé à la place de "rouler" aurait conféré plus d'intensité à la scène/créer une continuité plus charnelle de la description attrayante de ce repas au moment où les personnages vont se coucher. ( Et s'ébattre u_u )

Ceci-dit, j'apprécie la conclusion- et je trouve que le texte se suffit à lui même, que la scène décrite ne souffre pas de carences. Et, ET C'EST TOUT MONSIEUR. Ce fut un très agréable moment.


COUCOU HOREM. Je te dois cette fois trois nouveaux mots : manducation, irrémissible et surnuméraire. ( Enfin je connaissais le dernier mais j'avais oublié son existence, donc ça revient au même. )
J'ai moins apprécié ce texte-ci que les précédents que j'ai pu lire de toi, principalement parce-que je trouve ta prose moins rigoureuse quoique toujours exigeante ; mais c'est une exigence peu harmonieuse qui ne lui rend pas tout à fait honneur, et les phrases ne s'enchaînent pas aussi bien entre elles qu'elles le devraient. J'ai trouvé ta prose parfois trop démonstrative, trop distancée et froide ; en fait, parfois même trop joueuse, car on sent ta volonté d'exposer des idées, des images, certaines tournures de phrases particulières qui mettent l'agilité d'esprit en exergue, mais malheureusement au détriment de l'harmonie du tout, notamment du rythme musicale. (Alors que ces "trop" en font la force dans d'autres textes.) Parfois, je pense que ça tient à des idées/bouts de phrases enchaînés trop vites, qui mériteraient d'être introduis un peu plus longuement ou d'avoir des petits mots entre pour les connecter ; d'autre fois, c'est dû à cette impression d'exposé qui me tient personnellement un peu à l’écart ; et ce dés le tout début, avec la manière dont tu présentes le personnage ("héros", "nommons le")
ET C'EST DOMMAGE. Car tu tenais toi aussi une idée ancrée dans une période historique bien précise (si j'ai bien compris), et tu te permets des parallèles intéressants (à la toute fin par exemple, canine d'or, molaires de plomb, mais plus généralement quand tu parles de la bouche, de la faim) ; tout le passage de la comparaison de la mâchoire à la ligne Maginot est surprenant et cool.
QUELQUES CITATIONS

"Parfois, une révolution rebat parfois les cartes." > Répétition de parfois.

"Elle était pavée, mais à la fin du jour, gavée de neige plus vaseuse que froide. " > *d'une neige me semble plus mélodieux, mieux accordé à la phrase.

"Et comme toute forme d'érotisme, il a souffrir de l'hypocrisie des impuissants lucides, les sens-dents intellectuels, les édentés qui réprouve et jalouse le licheur." > *a à souffrir, *sans-dents, *réprouvent et jalousent

"Et pourtant, cet esthète et homme vraiment l'homme libre," > Je ne comprends pas ce passage é_è. Je pense qu'il manque un mot.

" Qui est indispensable, irremplaçable, qui est la clef de la voûte de cette nef d'albâtre, le nombril buccale de la coupole marmoréenne ? " *la clé de voûte fonctionne aussi, et ça allège la phrase Very Happy.Et je trouve cette DOUBLE MÉTAPHORE très jolie par ailleurs.

Toujours est-il que, si je ne suis pas follement emballé, tu as su aller au bout de ton texte malgré la difficulté du thème, sans pour autant faire l'impasse sur ton exigence coutumière ; et c'est tout à ton honneur Very Happy. Et tiens je suis curieux. Si tu devais mettre une musique/chanson sur ce texte, laquelle serait-ce ?


Horemaketh

Kalopratis :

Tes descriptions s'améliorent, c’est indéniable ! En une heure, il est certes difficile de filer des métaphores parfaitement vierges jamais foulées par la plume du poète, mais tu parviens à suggérer une atmosphère d'une tendresse mordorée et cela avec une louable "économie de moyen" dans l'emphase. La preuve, le mot " mordoré" est sagement resté sur la touche, et cela n'a pas empêché le soleil qui "roule derrière les collines" d'éclabousser la poussière de ta route de la soie certainement nabatéenne, peut-être cappadocienne, en tout cas troglodytique.

C'est bien, j'ai de plus en plus tendance à croire que la grandiloquence est une munition spéciale qu'il faut savoir employer judicieusement.

Le rythme du texte est au l'aune du contenu : Quiétude, "luxe, calme et volupté" sans précipitation...mais sans prise de risque ! C'est toujours l'éternel écueil du chrono-challenge qui en poussant les participants dans leurs retranchement, les embastionne surtout dans leurs acquis.

Peut-être faudrait-il rajouter des contraintes, par exemple, "inclure un dialogue", "écrire au passé", "placer l'action dans le monde réel", "formuler une critique dialectique du capitalisme"...

S'il y a un point qui me paraît particulièrement réussi, c'est l’élégante rotondité, la circularité du récit. Assurément, compte tenu du sujet, ta production n'est pas gratuite. Le chrono-challenge n'a pas été utilisée-uniquement- comme prétexte pour s'exercer les phalanges et barbouiller du papier, et quand le sage pointe la montagne du doigt, le lecteur sait qu'il n'a pas été dupé.

Toutefois, cette circularité à un prix : une amorce de circumnavigation assez longue. Il y a une disproportion entre l'intrigue et l'amorce; avec 3 paragraphes consacré à pourlécher le décor, et tellement moins pour l'exploiter !

En fait, ce texte est un bon préambule à un nouvelle, et en cela il s'interrompt au moment opportun en laissant le lecteur sur sa faim, or, comme on dit, il ne faut pas quitter la table avec un sentiment complet de satiété, la frustration participe à la plénitude.

---

C'est un exercice délicat de commenter un style que l'on respecte, entre autre parce que l'on ne serait pas fâché de savoir l'imiter.

Les images induites par les métaphores sont d'une grande justesse, "[...]des carcasses émiettées plus fluides que l'aquarelle", celle-là va très loin, elle évoque le diaphane de la peinture, mais aussi le gâchage de la feuille détrempée malmenée par un pinceau angoissé ou malhabile.

Et ces images aqueuses, ondoyantes, s'offrent le luxe de porter la narration comme les vagues portent une frégate ; c'est plus "vériste" que picturale. Une description, même bien campée, tient du décor de théâtre, a la staticité du trompe-l’œil. Ici, il y a le souffle du mouvement, peut-être le secret c’est cette musicalité qui t'es chère ?

Une maladresse, cependant ! "[...]ce babil stupide et vain, aussi impuissant qu'une poignée de sable reléguée aux bourrasques- aussi désagréable, car une poignée suffit à vous faire crisser les gencives"

Il y a ces poignées siamoises ; délétères pour la compréhension d'une image dont la portée m'est apparu qu'après relecture. J'avais initialement dissocié le sens des deux mots, j'avais perdu la poignée de sable dans la bourrasque, et mes gencives ont crissés sur du vent.

Et, j'insiste, quoiqu'inachevé on sent qu'il y a de l'intrigue sous la quille, et du scénario dans les voiles. Ce n'est pas de l'art pour l'art poétique qui s'écoute écrire. Quelque chose va être raconté, c'est le début d'un voyage, pas d’une simple balade.



Malnir


Je vais faire de courtes critiques.

Poitou, j'ai bien aimé ton texte, pour court qu'il soit ; Horem m'a volé toutes les remarques que je voulais faire, car l'évocation des spectres m'a enthousiasmé, et on sent qu'il y a une intrigue à l'approche, un peu comme une ombre qui se projette sur tes lignes.
Par contre, les deux premières phrases m'ont été pénibles ; elles fonctionnent presque, mais paraissent une sorte de plainte étranglée, pondue par un cerveau embrumé par l'émotion, la peur ou quelque chose comme ça. Une ambience différente de la suite ; aussi j'ai presque tendance à voir celles-ci comme de trop... je ne sais.

Horemakhet, j'avoue, ton texte m'a ... perturbé.
Il a bien commencé, puis brusquement, j'ai eu l'impression que ton édifice s'effondrait, et que j'en contemplais des morceaux encore bel et bon au milieu de gravas mentaux. Car à partir du moment où tu commence à quitter la narration pure pour philosopher, c'est l'effondrement, et tellement brusque que j'ai du relire la jonction pour essayer de la trouver... en vain. Ton golem que tu évoqué s'est effiloché et ses coutures ont craqué... Toujours est il que l'on sens des idées, mais qui sont jetées ici ou là ; tu réussi à peu près à reprendre l'ascendant vers la fin, mais je crois que c'était trop tard ; en tout cas le texte était prometteur, par sa thématique, et son amorce. Mais le corps à craqué. Je soupçonne aussi une certaine fatigue, dans une forme de négligence syntaxique. Poitou les a déjà mentionnées, donc je ne vais pas le faire à nouveau.
Si tu comptes le reprendre je serai curieux de le relire ; le début m'avait tout à fais convaincu, et les thématiques que tu proposais aussi.
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Ven 21 Sep 2018 - 0:43
CC N°20

Mélodie

Kalo, je ne trouve pas ton texte si mauvais ! J'ai apprécié la lecture, et je trouve intéressant le fait que tu sois sorti de ta zone de confort avec un style plus prosaïque que d'habitude. Ma seule remarque concernerait les nombreux qualificatifs que tu emploies, je trouve que c'est un surplus notamment pour les "yeux écarquillés". Mis à part cette remarque mineure, j'admire la proposition que tu as trouvée pour coller au thème, une idée inventive, pleine de potentiel à développer en textes. Tu rends brillamment le sentiment d'incertitude du soldat, sa perte de repères, il est largué, on se demande vraiment ce qu'il va devenir ! Je t'encourage à reprendre cette idée quand tu te sentiras toi-même plus sûr de toi, parce que ça n'a rien de lamentable.
Alors oui, tu peux le comparer à des trucs époustouflants que tu as écrits, parce qu'il t'est arrivé de nous éblouir avec tes couleurs mais. Ce texte-là, ce n'est pas un paysage miroitant, c'est un champ de guerre sombre, un quidam qui essaye de survivre... De la matière à roman, quoi ! Évidemment que ça n'a rien à voir, et c'est tant mieux. Si écrire dans ce style te déplaît, eh bien maintenant tu le sais mais n'aie pas peur de sortir à nouveau des sentiers connus, l'écriture c'est aussi l'occasion de se surprendre et expérimenter. Wink

Silenuse, eh bien, je me suis sentie désorientée. Tout est fluide, et cependant j'avais le sentiment que certaines suites de mots n'avaient pas de sens, comme "un soupir affable" ou "l’ombre qui marchait en tétanisant sanglotait abondamment, laissent filer en secret les larmes sanguinolantes" (est-ce que tu voulais écrire "laissant", d'ailleurs ?). J'ai tout de même visualisé des images fugitives, comme une aquarelle délavée, ce n'était pas désagréable.

Moondo, il "s'assit" et non "s'asseya" ! J'ai ri. Bon texte, j'étais attendrie par la remarque "aussi timide que moi" et le fait qu'il souhaite revoir ce presqu'inconnu. J'ai peu de remarques à faire, je risque de dire des platitudes. Mais j'ai ressenti beaucoup de tendresse en te lisant. Merci d'avoir écrit ce petit texte !
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Ven 21 Sep 2018 - 0:49
CC N°21


Pantouffe

La première remarque qui me vient, outre ce que je t'ai déjà dis à propos du travail d'affinage à effectuer, c'est que le texte se marie bien avec la musique, en ce qu'il présente de ce paysage à la fois vaste, majestueux et un peu vide. Mais il s'accorde aussi bien au personnage lui même en fait ; dont on ne sait pas grand chose au final, si ce n'est qu'il a l'apparence d'un baroudeur fatigué. Ses motivations, ses sentiments, ses pensées ; on reste en surface sans le percer à jour.
Ca pourrait créer une distance gênante, mais par quelque sorcellerie, on se sent quand même glisser dans sa carcasse fourbue. C'est probablement dû à la manière rigoureuse de décrire ses sensations, au temps que tu prends pour développer son retour à l'éveil... Deux paragraphes mine de rien, ce qui fait une bonne partie du texte. Mais ce n'est pas longuet à un seul moment, et ça fourmille de détail sensoriels ou, ce n'est pas vraiment le mot que je cherche, mais "pittoresques" . (la confiture de sureau)
C'est le genre de détails qui me parlent. J'aime les textes qui me connectent à des choses simples. La faim, la soif, la fatigue ; le soulagement de ces maux. Le goût du café, vraiment dense, vraiment palpable ; non pas parce-que tu prends du temps pour le décrire, mais parce-que l'ambiance s'y prête.
C'est le fait de poser cette ambiance,  de créer une situation  où le personnage est dans l'inconfort de la fatigue physique, qui donne de la force à tous ces petits détails.
Toutes les actions qui s'enchaînent après son réveil sont décrites très clairement, du tac au tac, et elles s'enchaînent vite... Mais clairement.
BREF. Je crois qu'à ce stade c'est plutôt évident que j'aime beaucoup la première partie du texte, la lente introduction du personnage qui fourmille de détails, de sensations.
Malgré la clarté des actions, l'absence d'errances poétiques et psychologiques, il  y'a quelque chose d'assez onirique dans ce texte. Le fait que ce soit un paysage embrumé aux couleurs froides, l'immensité et le vide de la montage, du glacier, la maison où rôdent des présences invisibles ; ça crée une impression d'onirisme, légère, planante. Ca rend le texte doucement hypnotique, lénifiant même.
Et j'aime le fait que le texte commence avec le réveil du personnage, puis se termine avec son endormissement dans un endroit sobre, mais douillet. C'est tout bête comme progression, mais.... Satisfaisant.
Ca me fait un peu penser à ce que je ressens quand je lis du Robin Hobb. Et Robin Hobb est une de mes auteurs préférées. Mais vraiment. J'ai lu des milliers de pages écrites par elle, et plonger dans ses livres me donne l'impression de m'emmitoufler dans un couverture dont je n'ai aucune envie de sortir.
C'est même l'auteure que j'ai le plus lu à vrai dire x).
Y a un même attachement aux détails et aux choses simples chez Robin Hobb, le même sentiment de satisfaction quand un personnage fait quelque chose d'aussi con que de manger, dormir, ÊTRE EN VIE.
Une douceur un peu usée et lasse parfois, mais agréable.
Comme je te le disais mercredi, pour moi y a rien à redire sur la construction du texte, l'enchaînement du scène, le contenu et l'ambiance.
Mais ta prose fait des écarts ici et là, et ça mérite (j'insiste, ça MERTIE) d'être retravaillé.
(mais seulement une fois une suite écrite plz)
Exemple
"Il avait l’impression d’être dans un monde à peine défini, qu’un démiurge fainéant se contenterait de détailler qu’autour de lui." Je suis sûr qu'il y a un problème avec les temps ici.
Ca m'évoque ces moments où j'ai une idée à laquelle je tiens, que je veux la caser mais que je n'arrive pas à trouver la bonne manière de l'exprimer ; alors je l'écris quand même, mais après avoir tant cherché comment faire pour l'accoucher dans la beauté et la grâce, je me retrouve à faire des erreurs moches parce-que mon cerveau a fait des noeuds.
"il avait l'impression d'être dans un monde à peine défini, qu'un démiurge fainéant ne se serait contenté de détailler qu'autour de lui"
"La glace était alternait des bleu profond, des gris cendre, des marron crasseux, des blanc sale et tout un dégradé de teintes intermédiaires. " Petite coquille ici, tu as juste oublié d'effacer le "était" ; et des mots à accorder au pluriel aussi.
"Il pouvait voir son visage barbu et taillé à la serpe se refléter dans ses profondeurs, lui lancer un regard distant. " Ici c'est juste que le choix de "lancer" plutôt que de "lançant" me semble pertinent ; je trouve que ça alourdit la phrase. Donc en soi c'est correct, mais j'utilise le pouvoir de ma suprême subjectivité, nah.
Ou alors faudrait enlever la virgule.
"Les deux falaises bleu nuit des pics semblaient deux nuits, deux mondes vitreux et inquiétants, indifférents, et plus hauts leurs flèches aiguisées et inaccessibles le toisaient avec mépris." Il faut accorder "bleu" au féminin et au pluriel, mais je cite aussi ce passage là parce-que je l'aime bien et que je le trouve beau. C'est le fait d'avoir le personnage écrasé entre deux nuits, de transformer les parois des falaises en deux espèces d'écrans inquiétants vers des mondes obscurs qui se font face et VOILA JE VAIS PAS EXPLIQUER C'EST BEAU
"Quand il fit assez chaud, il retira son manteau, puis sortit de quoi manger ; du fromage, du pain, du lard qu’il fit frire et dont la graisse vint imbiber la mie." (je sais que tu savais parfaitement ce que tu faisais avec cette description qui donne faim, et je te dis que c'est mal, maaaal)
"Il lui aurait semblé, alors qu’il s’endormait doucement, que des êtres invisibles et impalpables rodaient autour de lui." Le choix du temps est étrange sur cette dernière phrase ; pourquoi "il lui aurait semblé" ? Ca invite à caser une information supplémentaire un "il lui aurait semblé, s'il avait été plus attentif/moins fatigué/random" qui étant absent, laisse une impression bizarre.
Et du coup, un "il lui sembla" me semble plus approprié.
(et ce texte a un côté "voyage romantique")
(que j'aime)


Mélodie

Un petit mot, Malnir, j'appuie encore une fois mes convictions. Ton écriture est imbattable. Je me faisais la réflexion, il y a un moment que c'est très beau d'observer un doigt à la loupe, observer toutes les rainures, la texture, tout... Et que c'est tellement beau dans le visuel, ça, que c'est quasiment impossible à retransmettre à l'écrit. Je réfléchissais à comment faire, quels mots, quelles tournures, et j'ai conclu que c'était strictement impossible de faire aussi bien.
Quand j'ai lu ton texte, ça m'a rappelé ça. Parce que ton perso, je me sentais dans sa peau, je sentais son odeur, sa sueur, ses cals, il y a cette extraordinaire description de ses sensations vers le début du texte, le fait que tu traces ce qu'on sait de son corps en quelques mots à la fois parfaitement placés et parfaitement ajustés. Tout est extrêmement réel. En couleurs, volumes, bruits, tout.  Ton texte, il est court en fait. Epoustouflant et j'en veux plus. Je veux savoir ce qu'il cherche, pourquoi il fait ça, qui sont les gens qu'il connaît, comment va se passer la journée du lendemain et si quoi que ce soit de surnaturel se passerait, je veux savoir et continuer à prendre connaissance.
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