Trio de conspirateurs, La Grande Duchesse (svp)

Proposition de Malnir ~

Le présent extrait est tiré de la Duchesse de Gerolstein, dont je vous avais partagé un autre air il y a quelques semaines :



Suite au visionnage de tout ou partie de la vidéo présente, faites un portrait (forme au choix (ça peut être un vrai portrait, une satire, un portrait racontant sa vie, une définition de dictionnaire, etc ...) d'un des personnages évoqués ou présents (ils sont donc cinq : le trio présent : Général Boum, Prince Paul et Baron Puck, mais aussi : Conte Max Sedlitz de Calembourg, et enfin la Duchesse de Gerolstein, l'amante dudit Max)
OU
Racontez quelque chose mettant en scène au moins un de ces personnages, si ce n'est plusieurs !

BOUM : Vous savez, Puck...
PUCK : Qu'y a-t-il, Boum ?
BOUM : Ce petit Paul...
PUCK : Ce petit Paul...
BOUM : Ce petit Paul, ce petit Paul...
PUCK : Ce petit Paul mais qu'a-t-il donc, ce petit Paul ?
BOUM : Ne trouvez-vous pas qu'il est fort arrogant ?
PUCK : Fort arrogant ?
BOUM : Assurément !
PUCK : Eh bien cher Boum je dirais qu'il a de l'argent
BOUM : Beaucoup d'argent !
PUCK : Assurément.
BOUM : Et des manières de diva
PUCK : C'est vrai qu'il marche un peu comme ça...
BOUM : Que diriez-vous de nous l'occire ?
PUCK : De nous l'occire ? Voyons, messire !
BOUM : Réfléchissez, le voyez-vous garder un secret avec nous ?
PUCK : Certes non !
BOUM : Il dit « non » !
PUCK : Qui plus est, il ne manquera à persoonne !
BOUM : Tout à fait. Ses grands airs de matador,
PUCK : Ses souliers aux boucles en or,
BOUM : Et les gesticulations
PUCK : Qu'il fait dans la direction de la ducheesse !
BOUM, soudain méfiant : … Oui... Certes...
PUCK : Nous l'occirons !
BOUM : Nous l'occirons.
PUCK : Nous le passerons
BOUM : L'expédierons
PUCK : Le liquiderons
BOUM : Le truciderons
PUCK : Ce laideron
BOUM : Ron
PUCK : Ron
BOUM : Ron
PUCK : Ron
BOUM : Ron
ENSEMBLE : Ronronnn !

PUCK : Dès que l'affaire est conclue,
Boum, on la lui met
à l'envers ! Ce couloir en aura vu,
des macchabées !

BOUM : Oh tu n'as pas idée... (PUCK s'en va.) méfiance, mon ami... Car la duchesse a plus d'un prétendant ! Oh que tous ces galants m'exaspèrent, cette nuit sera looonguee ! Mais long est mon poignard.
Je les occirai,
Les truciderai,
Les liquiderai,
Expédierai,
Les passeraiii !

Agitons nos mouchoirs !

Il fallait les voir, sinistres et ridicules à la fois. Le petit Puck et le petit Boum, toujours dans leurs costumes d’opérette. Boum, fils d’officier, ne venait jamais à l’école qu’avec son costume tiré à quatre épingles de micro-général. Quant à Puck, son complice de toujours, était constamment empêtré dans un manteau trop grand et marronasse. Puck, maigrelet, triste comme un prêtre, les cheveux rares et le teint cireux, Boum, coupe en brosse et visage lupin. À la récré, les voilà à comploter dans leur coin, les pieds dans la boue ou sur le bitume à lancer des regards de côté au reste des enfants. Bien sûr, Paul, d’un an leur cadet, venait les rejoindre, sa face lunaire et grassouillette emplie d’admiration pour ses deux seuls amis. Alors il les suivaient dans leurs folles aventures, à marcher en équilibre sur les margelles des trottoirs de la cour. D’autre fois à imaginer quelques idées sophistiquées pour se venger des brimades de leurs camarades.

Les brimades, il n’en manquaient pas. À la piscine, Puck, le corps maigre et tremblotant, était si raide qu’à peine il pouvait nager. Ses parents ayant fait un mot à la maîtresse, il attendait chaque semaine au bord du bassin, seul et mal à l’aise. Un jour, le grand Max, le garçon populaire qu’on trouve dans toute classe, profita que les surveillants aient le dos tourné pour le pousser dans le bassin. Puck buvait la tasse depuis déjà trente secondes quand le maître nageur atteignit la piscine et plongea le sauver. Évidemment Max fit la Sainte-Nitouche, et comme on lui passait tout, il s’en tira sans peine. Puck, réprimandé de s’être trop rapproché du bord et d’accuser injustement ses camarades, écopa d’un mot dans le carnet. Humilié, il resta mutique jusqu’à la sortie du gymnase.

À midi, Boum, assis en face de son ami, tint un conciliabule avec son ami, et en bon stratège, vint détailla un projet complexe à l’aide d’un plan tracé à la fourchette dans sa purée. Paul, arrivant dans la foulée, écouta beaucoup et hocha de la tête. Puck grandiloquait, Boum organisait, Paul approuvait. Ils se séparèrent alors, Paul et Puck prenant la route de la cour de récréation, Boum restant en arrière.

Premier acte de la vengeance, pure et mesquine, Boum, usant de sa cuiller comme d’une catapulte, pilonna les positions ennemies, nappant les cheveux de Max dans une purée mélangée au ketchup. Une fois fait, il se replia, abrité derrière son plateau ; son plan fonctionnait à la perfection, l’ennemi en proie à la confusion s’engageait dans une coûteuse opération de bombardement au yaourt de la tablée voisine qu’il pensait coupable. Le temps que la situation soit calmée par les surveillants qui accouraient, Puck et Paul auraient le temps de jouer leur rôle. Il sortit pour se positionner à l’angle entre les toilettes et la marelle pour avoir un point de vue dégagé sur la cour. Puck se précipitait à l’infirmerie et Paul vers la salle des profs, conformément au plan.

(cépafini)