Le Pare-tempêtes
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Pantouffe
Pantouffe
Messages : 837
Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 28

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Lun 24 Avr 2023 - 22:20
What a Face
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SolalCendre
Messages : 20
Date d'inscription : 16/05/2021

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Lun 24 Avr 2023 - 22:54
Sans personne.

Sans personne pour voir, personne pour l'entendre, qui dira que le mélèze est tombé ce soir ? Qui dira les tractions rêches du vent pour arracher les dernières racines des rocailles rudes ? Qui dira comme il a chuté tout libre porté par les embruns ? Comme la mer s'est dressée soudain pour le prendre et l'emballer dans le sein de ses vagues toujours intranquilles ?

Cela même existe-il sans personne pour le voir ? Sans personne pour pleurer son port de vieillard agrippé aux rochers, sans personne pour voir dans ses branches des bras malheureux, sans personne pour lire l'homme dans l'arbre.

Sans personne, cela existe-t-il ?
Sans personne pour entendre, dans le grincement du bois fêlé du mélèze qui tord son dernier nœud, la voix d'un agonisant. Sans personne pour coller sur cette chute la métaphore prévisible de la fin du genre humain, ou pour pleurer plus subtilement en soi-même une mort passée que la chute du mélèze viendrait soudain rappeler.

Un mélèze qui chute n'est-il qu'un mélèze qui chute ? À n'être point vu ou entendu est-il certainement plus pleinement mélèze pleinement occupé à sa chute infinitésimale dans la béance du cosmos.

Malnir
Malnir
Messages : 88
Date d'inscription : 18/09/2018

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Lun 24 Avr 2023 - 23:02
Défis personnel : le texte ne doit contenir AUCUNE références à une entité assimilable à un personnage. Vierge de toute trace de personnage et de tout ce que peut produire un personnage.

Le ciel est mauve, pâle et infini au dessus des sommets dénudés. Des étoiles froides transpercent l’immensité, flammes cristallines. Les vents qui soulèvent les sables de la surface se muent, à de prodigieuses altitudes, en orages pourpres et boursoufflés, gonflés de foudre et luisant d’éclats fuligineux et de reflets opalescents. Leurs averses fumantes frappent les dunes d’éclats d’argent et de feu. De longues stries scintillent sous les rayons du soleil gonflé et ardent. Son éclat dur s’instille dans chaque anfractuosité de la roche rousse. Là, au bord du fleuve pétrifié, de fines bandes de métal rubané ondoient dans le grès. Une efflorescence crue et vive d’argent doré qui s’écoule des flancs des collines stériles. La poussière d’albâtre tourbillonne lentement dans l’air.

Les flots même du fleuve sont rutilants, une masse monolithique coulée dans le fond de la vallée qui s’étire en larges méandres de mercure. Il existe, tout là-bas, au couchant, un chiasme obscur, sans fond, une déchirure hérissée de pics sombres arrachés au basalte même du monde. Là bas, le ruban vitreux se déverse en une cataracte scintillante, moirée d’impossibles crépuscules, et disparaît, engloutie dans les profondeurs de l’abîme. Une trombe sans chaleur, sans froideur, s’en exhale sans fin en une vibration basse, unique et absolue. Si l’éternité était, elle serait ce son.


Dernière édition par Malnir le Lun 24 Avr 2023 - 23:43, édité 1 fois
Pantouffe
Pantouffe
Messages : 837
Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 28

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Lun 24 Avr 2023 - 23:25
Le vrai texte du soir (pas finis oui encore)
Un vent d'aurore frisottant les brins d'herbe, une louche de pluie versée sur les bourrasques- et le matin s'enroule paresseusement à travers les pelouses. L'ambre et la rose versées sur les toitures dégoulinent en coulis sur les trottoirs humides, la mousse et le lichen s'humectent du matin distillé par guttules ; un tout petit matin qui frissonne dans la brise, bavouillant les prémices d'un azur oxydé. Un matin qui s'écroule sous le voile de l'ondée, qui s'allonge et s'étend, dans l'atmosphère criblée délicatement de pluie.
Lumière perle en étincelles au long des canalisations, diapre la bruine d'arcs versicolores. Le goudron frais croustille sous la semelle, le gravier se bouscule comme au fond d'une rivière ; la terre exhale une respiration, un souffle d'éveil qui remue dans l'air clair. L'arabesque légère de son parfum s'étiole. Le fouillis et les folies nocturnes s'en retournent se blottir en fange.

LA TRICHE.


Il était une fois une maison ramassée sur elle même, dont les miroirs ne reflétaient personne. Ses portes closes qui avaient autrefois connu l'agitation ne cédaient plus l'entrée à qui que ce soit. Plus personne n'empruntaient ses couloirs silencieux traversés de raies de lumières ondulantes, tordues entre deux autoroutes de poussière. Il n'y avait personne pour regarder le jardin roussie à travers ses fenêtres. Il n'y avait personne pour imprimer au canapé la forme de son corps. Il n'y avait, dans le ruban géométrique de ses escaliers, personne qui fasse grincer les marches. Personne à faire grésiller les ampoules rendue velues par la poussière. Personne à tirer un grondement de déluge aux canalisations. Personne en somme, qui puisse refuser au silence droit de cité. Alors il s'était installé partout, à peine grignoté par le bourdonnement des appareils électriques assoupis, simple bruit éreinté, en sourdine. Il y'avait tant d'espace laissé au silence qu'il avait pris des proportions énormes, allant se lover au moindre recoin de chaque pièce, faisant de chaque dessous de meuble une niche où se vautrer. Il ne comptait pourtant dans la maison, pour rien. Sans personne pour en jauger la profondeur ou la texture, il avait tout gardé de sa grande légèreté. En dépit de son omniprésence, il ne pesait d'aucun poids dans l'atmosphère des lieux.

Le silence était là en simple observateur, en sondeur anonyme. Tout seul à pouvoir témoigner des changements qui s'opéraient au sein de la maison. Car il avait suffit qu'on la laisse là, toute seule, pour qu'y grandisse un frémissement bestiale. Qu'on la laisse exsangue d'humanité, sans personne pour déranger son lent trajet vers la conscience.

Sans main pour titiller les poignées de ses portes d'un grincement et d'un claquement à l'autre, pour les empêcher de battre au gré des courants d'air, juguler à la guise des petits désirs humains sa respiration fluctuante, naissante, afin de la garder disparate, étouffée et proche de l'agonie. Sans pieds pour tenir le carrelage bien en place sous la semelle ou la plante nue, l'empêcher de se soulever à l'envie, de laisser respirer ce qui se trouvait dessous. Sans balais ni aspirateur pour lui ôter son pelage anthracite, fourrure crépitante à toute saison gonflant dans les recoins, qui transformait les ampoules froides en globes duveteux, à mi-chemin entre le cocon et la mamelle soyeuse. Sans poids tapageurs pour faire craquer les marches de son escalier. Sans traces de doigts pour opacifier la membrane translucide de ses fenêtres, rideaux, stores et volets libérés des volontés humaines. Sans meubles traînés maladroitement pour rayer son parquet, lustré d'après-midis radieuses réduites en gelée d'or. Sans ustensiles ni machines électriques tétant aux câbles qui truffaient sa carcasse de plâtre et de jeune bois repeint, se goinfrant de la tension électrique dont elle seule aurait dû avoir le privilège d'user. Sans éviers et baignoires constamment emplis et désemplis pour la saigner à blanc. Sans la conversation bourdonnante des appareils dont la cacophonie l’assommait indéfiniment, avant. Sans reflets ou mouvements perpétuels pour polluer ses miroirs, sans lumières intempestives brûlant à ses entrailles, sans corps frileux pour s'accaparer la tendre multitude de ses couvertures, sans plus de fils arrachés à la trame fébrile de ses tapis, sans personne pour gratter à ses murs... Percer la gangue de peinture, racler le papier peint, dévoiler et poncer ses muqueuses asséchées, pendre plus de fatras aux cloisons travesties, les alourdir de plus de bruits, de souffles et d'émotions emmagasinés qu'il n'avait jamais été nécessaire pour une maison d'en avoir. Toute la mixture humaine fourrée de force à l'intérieur de ses parois, toute cette aura maladive dont elle n'avait jamais voulu.

Elle se désagrégeait maintenant au ralentis, s'écoulait hors d'elle en filets minces, en suintements brefs qui formaient une pellicule huileuse, à peine visible, semblable à celle habillant les crapauds. Libérait l'espace à sa seule gloire, lui rendait finalement la souveraineté des pièces, à chaque semaine qui passait hors du joug des anciens occupants. Les souvenirs prisonniers dans les rainures des poutres, les sentiments englués dans les murs, l'humidité des respirations qui empoissait les vitres, montait jusqu'au plafond pourrir dans les recoins, les rêves qui créaient des caillots quasi-palpables à certaines heures à travers les couloirs... Tout cela disparaissait. Le jardin parasitaire se fânait.
Et débarrassée de cette moisissure invisible, la maison subrepticement s'éveillait à elle même.
Un lointain grincement après l'autre, dans le quartier abandonné. Dans le silence estivale comme au-dessous d'une cloche, tassée sagement auprès d'autres demeures repliées elles aussi sur leurs pattes de ciment. Ce lent changement s’opèrerait sans rien pour le troubler.

La maison était vide. Mais la maison s'emplissait. Toute seule.

Certains jours, elle entrouvrait une paupière. Les portes s'animaient au ralentis d'un bout à l'autre de ses pièces figées, livrant le passage aux bourrasques, capturant l'air à l'extérieur, l'aspirant en son sein. Une succion à peine perceptible avait lieu alentour, qui faisait frémir la pelouse du jardin. A l'intérieur il n'y avait plus aucune porte qui soit tout à fait fermée, toutes étaient entrebâillées pour laisser place aux flux des vents. Alors sous l'effet de l'inspiration les couloirs se dilataient, emmagasinaient les brises un filet après l'autre, les tressaient en torrents dont les oscillations secouaient les meubles, brutalisaient les rideaux ; ils faisaient courir l'air au travers de l'architecture, s'enflaient de sa présence. Parcourus par le souffle, ils ouvraient la voie au mouvement, transfusaient une force vive au sein de la bâtisse. L'espace de quelques heures, la maison se mettait à respirer. Les couloirs se faisaient artères pulsantes, les portes jugulaient et dirigeaient les bourrasques, oxygènent les pièces de la demeure. Seulement alors celles-ci se réanimaient. L'odeur de renfermé était balayée, dissoute ; car c'était l'odeur d'une maison endormie, d'une maison qui mourrait. Celle qui renaissait dans les pièces baignée d'air avait de légères fragrances de sève, d'infimes soupçons de bois gorgé, tout à la fois fraîche et subtilement poisseuse. L'atmosphère acquièrait une nouvelle texture, moins lourde et néanmoins chargée. La pesanteur cédait place à la complexité, au frissonnement des sens.

Si il y'avait eu quelqu'un pour frissonner, bien sûr. Mais il n'y avait que le maison qui ne remuait pas encore dans son demi-sommeil. Qui ne remuait pas mais pourrait bien le faire, une aube, un soir prochain.

Il y'avait les marches de son escalier qui tendaient imperceptiblement à se réorienter, se réalignaient comme des vertèbres qui ont trop peinés, un cliquetis de bois après l'autre. Le carrelage dont les froides écailles se soulevaient parfois, frémissaient en s'inclinant, laissant passer par leurs noires interstices une tiède exhalaison semblable à la chaleur irradiée par un corps. Les fenêtres débarrassées de la cataracte que des doigts poisseux et des souffles moites lui avaient imposés, attentives même la nuit au monde les entourant, sans rien pour désormais entraver leurs regards. Il y'avait les canalisations anciennement surmenées dont le réseau se réarrangeait péniblement sous le sol et à l'abris des murs ; l'eau redirigée en minces filets pour imprégner le bois de la structure, la chaleur emmagasinée par les tuiles roussoyantes, stockée en vagues ondulantes dans le grenier, acheminées en flots sirupeux à travers les fentes du parquet, l'espace entre les murs... Les poutres proches de l'éclosion, qui ne tarderaient plus à porter leur tout premier bourgeon. L'ossature d'arbres morts quasi-imputrescible qui se métamorphosait en une structure tiède, bourdonnante et poisseuse. La lumière capturée par les murs, le toit, les reflets glissant sur les fenêtres, son parcours dans les minuscules alvéoles qui vérolaient la matière agglomérée, dont la masse auparavant amorphe constituait la chair et les os de la maison. Un milliard d'étincelles et d'aiguilles translucides voyageant au plus profond des cloisons et du sol, sans que nul œil ne puisse l’apercevoir.

La chaudière s’enfiévrait sporadiquement, soufflant furieusement par à coups sans pour l'instant trouver son rythme, l'essentielle forme de constance qui lui aurait permis de garder à jamais vibrants ses radiateurs. Les turbulences thermiques qui la parcouraient peinaient à muer leurs saccades en ces tranquilles fluctuations qui eussent fait toute la différence. Le flux continu de chaleur lui échappait, la laissant perpétuellement valser entre fièvres et extinction totale. Mais d'une tentative à l'autre la chaudière apprenait à palpiter sur la bonne partition. Approchait la régularité qui ferait toute la différence.


C'est ainsi, un détail après l'autre, par petits rapts, par conquêtes discrètes, que la maison s'emplit. S'enfle et bouillonne de sa propre présence. C'est ainsi qu'elle prend conscience de sa forme et la réaménage, que se module son architecture autrefois pensée pour le confort humain. La bulle protectrice dans laquelle flottait la maison, dans laquelle elle dérivait sans trêve, se tord et frémit jusqu'au jour fatidique où elle éclatera enfin. C'est un film plastique asphyxiant qui se déchire pour révéler une gesticulation comateuse, un souffle irrégulier de grosse bête assoupie. Il ne s'agit plus d'un terrier, d'un cocon protecteur ; la demeure interagit maintenant avec le monde, lui réclame son air, sa lumière, son eau, exige une part de l'abondance offerte aux organiques. Une place dans la grande chaîne.

Peut-être même lui viendra t'il le goût de la viande, peut-être se mettra t'elle à renifler dans la brise la douce odeur de la chair vive rissolée de sueur. Vengeresse et prédatrice elle s'en ira picorer les noctambules errant sur les trottoirs, défoncera les voitures sur le bord de la route pour en extraire les conducteurs hurlants macérant à leur siège. Aspirera à la sortie des bars une pleine brassée de corps bouillants. Apprendra à tirer de la viande et du sang le nécessaire pour maintenir ses pièces en leur état de grâce. Ou bien mâchera t'elle les arbres par paquets, fouillera t'elle aux décharges pour faire provision de métal tordu, de plastique en fragments ? Ira t'elle éventrer d'autres maisons endormies pour colmater ses brèches en se goinfrant de leur plâtre ? Une bouchée de laine de verre après l'autre, dans un grincement cataclysmique, penchée sur les décombres poussiéreuses pour y cueillir la moelle de mousse jaunâtre, le rembourrage isolant, le frétillement des câbles électriques encore parcourus d'énergie. Moisson d'étincelles et de gaines en caoutchouc, grande plâtrée de tuyaux en pagaille. Elle partirait alors à l'assaut des maisons de campagne, des résidences d'été, perchée sur ses longues pattes, oscillant à travers les champs... On la verrait se dandiner de loin à la recherche de proies vulnérables, les bâtisses isolées, encore dormantes. On la suivrait sans peine, à ses lourds piétinements, à la vapeur qui s'échapperait parfois de ses fenêtres, aux lumières désynchrones palpitant d'une pièce à l'autre, messages en morse dénués du moindre sens. Elle laisserait de grandes traces à travers les collines, des arbres abattus, des champs boueux, un paysage d'échardes et de fossés. Bois éclatés et balafres terreuses témoignant de sa maladroite errance, ruines dépiautées attestant de sa faim. Qu'adviendrait-il si elle croisait l'une de ses semblables au gré de ses voyages ? Se mettraient-elles à danser, perchées sur leurs gambettes graciles, oscillant deçi-delà dans un fracas de meubles projetés contre les murs ? Comment les maisons se saluent elles entre elles ? Echangeraient-elles une bouffée d'odeurs remontée de leur cave pour mieux se renifler ? Feraient elles même des créatures grégaires ? Probablement. Les villages deviendraient alors des troupeaux, les villes, des hordes. On entendrait à des kilomètres à la ronde les baraques ronfler sur leurs pattes, grandes formes sombres agglutinées en quartiers menaçants. On les entendrait aspirer goulument les bourrasques autour d'elles, en appels d'air qui piégeraient les insectes par milliers en leur sein, avant de les expectorer en grêlons de mouches et d'éphémères froissés, par une autre fenêtre, une autre porte ou bien une cheminée. Certaines maisons respireraient comme des baleines, d'autres comme vous et moi. Il y'en aurait des dociles qui se laisseraient apprivoisées, et des sauvages grinçant au fond des bois. De sages petites cabanes et de méchants manoirs.

Il suffirait qu'on les laisse là, sans personne, pour qu'elles se rendent compte de leur propre existence. Il suffirait de s'effacer un peu à leur profit. De cesser le vacarme, de tendre l'oreille et de guetter les signes discrets de leur éveil. De laisser au silence la mainmise. Il suffirait d'accepter, pour un temps, ne plus être en soi même.

Alors viendrait le temps des maisons vides et pourtant pleines, le temps fou des demeures en maraude, où l'on aurait pour tout foyer les gens autour de soi et sa propre carcasse.
Silver Phoenix
Silver Phoenix
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Date d'inscription : 27/08/2018
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Lun 24 Avr 2023 - 23:28
Le ciel se charge de fumée, si épaisse, si sombre, qu’elle bloque même les rayons les plus perçants du soleil. Elle étreint l’immense forêt condamnée à se noyer dans un océan de flammes. Le puissant souffle brûlant étouffe les cris des animaux dans un bruit blanc assourdissant. Les arbres se consument, dévorés sans pitié. Engouffré dans la brume asphyxiante, sous la lumière aveuglante du feu, tout n’est plus qu’une boule incandescente.

Nuits et jours s’alternent indifféremment, jusqu’à ce que de colossales voiles d’eau mettent enfin un terme à cette interminable agonie. Le silence revient.

La fumée subsiste au-dessus du paysage désolé, tel un linceul noir. Quelques feuilles et bouts de bois calciné jonchent la terre noircie, seuls vestiges de gigantesques arbres millénaires. La cendre ressemble à de la neige.

Les racines se nourrissent, poussent à travers le humus. Des éclats de feuillage allument le sol.

Couronnée par une nouvelle aube, la forêt renaît.

*texte incomplet*
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