Le Pare-tempêtes
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Messages : 171
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Mer 29 Jan 2020 - 21:12
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Messages : 171
Date d'inscription : 16/08/2018

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Mer 29 Jan 2020 - 21:45
Hoche la tête, essuie le nez, fais semblant d'être triste.
Ils s'attendent à ce que je sois triste
Pourquoi donc ne le suis-je pas ? Ils sont plus désolés que moi.
Le cousin et ses sanglots incontrôlables m'agacent
En fait j'ai très envie de lui en mettre une
Je baisse les yeux et crispe la main sur mon mouchoir.
L'ex pose sa main sur mon épaule. Il y croit, lui...
Quelle vaste blague
Allez-vous arrêter de faire autant semblant que moi ?
Drôle de soirée, franchement.
Pourquoi en allant me coucher je ne ressens toujours pas que mon fils est mort ?
Drôles de matins, aussi.

Ce réflexe d'aller dans sa chambre pour le réveiller et rester à fixer la chambre vide pendant dix minutes

Oh mon fils tu as une drôle de mère. Je pense à ça en grignotant mes toasts dans le nouveau silence.

Porque te vas
S'endormiront
Toutes les heures qu'il restera à vivre
Et attendront
Petit soleil blond
Que tu reviennes
Entre mes bras.

Ta guitare me manque. Nos engueulades aussi. Et tes potes immatures qui te faisaient sans doute fumer. Quand j'y pense ça me donne envie de fumer. Je fume clope sur clope punaise.
Je te revois quand je t'habillais pour le football. Quand je te conduisais au collège et puis ensuite au lycée de M... Et quand t'avais trois ans et que tu me disais comment faire les crêpes. Quand t'étais bébé et que j'en avais marre de toi parfois. Punaise je t'aurais jeté par la fenêtre à certains moments. Puis quand tu me disais que tu allais te barrer de la maison. Et la fois où tu m'as fait un bisou en rentrant et j'ai jamais compris pourquoi.

Sous la sombre frange de mes yeux
S'endormiront
Toutes les heures que tu n'auras pas vécues
Un tatouage
La peau nacrée de cette peau diaphane, si pâle, si frêle, se laisse marquer sans résistance
Un tatouage couleur du coeur
Disparaîtra quand je te reverrai
Nimbés de lumière tous deux
Sourires et embrassades
Mon fils nous aurons la peau fraîche
Pourra le corps pourrir en fosse aux yeux creusés
A la bouche sèche
La bouche sèche d'émotion, devant ton petit visage
Qui était si froid qui reste si chaud
En m'attendant entre les mains du Seigneur notre Dieu
Il te réchauffe de son souffle
Contre son Coeur
Bientôt je serai là pour te serrer contre mon coeur
Fils, fils mien je t'aimerai à nouveau
Attends-moi entre Ses bras, je viens

Seigneur prends mon âme
Je t'attends
A chaque coin de rue, le regard vide
Je suis là. Prends-moi.
Enlève-moi de cette Terre

Chaque voiture qui passe est une écharde qui se plante
Qui sait si ce sont les secondes qui sont interminables
Les heures qui passent trop vite
Si je suis devenue un meuble de ma maison.

Je peux sentir mes membres se rigidifier
A quoi bon sortir, les voitures ne me fauchent pas
Les gens ne m'agressent pas
Ne me voient même pas

Je peux sentir mon visage se rigidifier
La peau tombe depuis si longtemps maintenant
Elle reste en place, picote en se figeant
Devient solide
De plus en plus solide
Je soulève mon bras
Du plâtre
Je laisse retomber le bras
Oh à quoi bon
Je pose mon regard sur un coin de plinthe
Laisse se figer mon corps

Suis-je faite de bois ?





Si confortable




Ne plus être






Qu'un meuble









On ne m'a pas prise














Le Seigneur




N'a plus besoin




De meubles.
Pantouffe
Pantouffe
Messages : 833
Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 28

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Mer 29 Jan 2020 - 22:19
Rien qu'un joli visage, rien qu'un trésor à consommer. Une perle à sertir sur toutes les couronnes qui passent à sa portée. Une petite étincelle d'humanité, tout juste bonne à consommer.
C'était là, à saisir, une lueur dans l'orbite, joyau paumé qui crève d'ennui. U soleil qui tremblait- au fond de l’œil mouillé, la pupille éclatée. Dans la pupille il y'a un trou, un abîme où tomber- pour tous ceux qui oseront, et voudront regarder. Aucun lapins au fond, du noir qui broie. Mais n'ayez crainte, faîtes soulagement, car il est fort aisé de se fermer à la vision de ce vide. C'est un abîme incommodant qui fera des slaloms pour mieux vous éviter. Il est pudique, c'est de la dentelle de vide, du néant en napperon. Il volette hors de portée des doigts même quand on cherche à s'en saisir.
Il y a des chemins plus praticables sur le joli visage, des routes où trois fois rien vous conduiront sûrement. C'est facile d'y dégringoler, on vous ouvre la voie. Vous le saurez comme tous les autres le surent aussi avant votre arrivée.

C'était tout juste un baiser à cueillir, petite fleur de tendresse éclose entre les lèvres. Sans une épine, que du velours et de la crème, du miel et de l'épice. De la tendresse qui meurt jusqu'au prochain contact. Un camélia fané qui s'ouvrait dans la bouche, une aurore frémissante éclose contre sa langue- sous l'arc chaud, lové, de la langue ramassée contre les dents serrées. Juste là, un petit bourgeon d'aube, comme une plaie qui palpite, colorée et lascive... Facile de s'en saisir. Il suffit de se pencher, de se glisser dans la craquelure qui s'ouvre sur le joli visage- cette bouche qui ne sait pas parler.
Ce n'était rien qu'une fleur qui menait au jardin, rien qu'une fleur en frissons pour ouvrir le sentier.

Le jardin c'est son cœur. Petite bulle de forêt entre les ventricules, encerclée par les ronces, le brasier et le vide- une mangeoire à oiseaux pour les pilleurs d'amour. Tous les feux le signalent, toutes les routes s'y fracassent. C'est facile à piller un jardin de cette sorte. On fait vite d'y entrer quand on en trouve la porte, certains y mettent les pieds même sans pourtant chercher. Comme ça, sans s'en apercevoir. Et ils se contrefichent de tout y piétiner, leurs yeux sont ailleurs et ils vous foulent du pied. De la pointe du soulier ils se font meurtrier.

L'indifférence tue aussi bien que l'envie. L'indifférence des autres et l'envie qui est vôtre. L'envie vous creuse comme une grand sarcophage. L'indifférence y enferme une momie vivante. C'est une momie qui gratte, et tous ceux qui l’entendent et pourraient l'en sortir tourneront les talons sans l'ombre d'un regard.

Il en faut si peu pour tuer quelqu'un, vous savez. Suivez le courant, c'est suffisant : quelques coups de rames noieront un autre piégé dans les tumultes. La passion n'est pas à la mode, la vérité non plus. On veut du mouvement et un peu moins de dialogue. Les mots enlisent, les gestes vibrent- c'est plus facile d'être un tambour que de vivre en orchestre.

Alors venez à la curée, festoyez de sa chair ! L'oiseau bas est tombé et il aime la poussière. Il ne demande qu'à se vautrer dans un peu plus de cendre.

Arrachez lui la peau et pétez les os, utilisez les donc pour jouer au mikado. Qui fera s'effondrer en premier sa poitrine ? Qui lui fendra le dos et lui bouffera les ailes ? Dénudez et mordez, ça se mange cru l'oiseau... Rebondissez des hanches contre son cul osseux- il vous piaillera dans l'oreille ses jolies mélodies. Des qui font bander dur et font tout oublier. Une étreinte, un baiser pour se l'approprier ; à chaque saccade contre son corps, à chaque mouvement pour s’enterrer dans sa chair fraîche et tendre, en feignant de l'emplir vous creuserez un peu plus- vous émietterez ce que les autres n'ont pas su emporter.

Pilleurs d'oiseaux, je vous dis bienvenue ! Il y a encore à prendre, fondez lui sur le corps ! Pressez, pressez, avant que le banquet n'ait finit de pourrir. Tous les jolies visages finissent par se froisser. Toutes les fleurs finissent par arrêter d'éclore. Elles se lassent, à force, puis elles partent en voyage. Elles vont chercher d'autres jardins où propager leur blessure palpitante, leurs épices de désir. Venez donc vous repaitre avant qu'il ne se fane, car le jolie visage attend qu'on le profane- car le si joli corps n'attend plus que l'outrage- car le tout petit cœur demande qu'on le saccage. Les oiseaux n'échappent pas au compost de la pourriture. Certains s'y jettent pour durer moins longtemps.

C'est la guerre, tout est suie, tout est sang, dans l'ombre des absents les enlarmés pullulent. Ils se défroissent comme des gerbes d'orties, et ils vous griffent la paume en cherchant une caresse.

Vous ne pourriez leur faire de plus gentil cadeau que de les arracher à l'existence d'une torsion fatale. Si vous tendez l'oreille, dans leur dernier soupir vous entendrez un rire. Ils ne savent pas ce qu'ils manquent, mais ils savent parfaitement tout ce qu'ils laissent derrière. Croyez le ou non, ils ne le regrettent pas.

Il y a trop d'assassins sans lendemain qui aiment à se nourrir des jeunesses volatiles.

Il n'en a fallu qu'un plus silencieux et plus fort que les autres pour lui défaire le cœur. Cet oiseau là a dépassé le rire. Il ne vole pas ni ne se contorsionne dans sa poussière allouée.

Il flotte, moins lourd que l'air, car il ne reste rien dans sa carcasse vidée. Rien que du rien et des baisers volés.



Dernière édition par Pantouffe le Mer 29 Jan 2020 - 23:42, édité 2 fois
Silver Phoenix
Silver Phoenix
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Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 26

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Mer 29 Jan 2020 - 22:28
"The Little Angel"

Il assure le spectacle. Il le fait très bien, car son corps suffit pour émerveiller les clients.

"Le bonheur viendra pour tous ceux qui le regardent."

Il est beau. Il est aimé. Nu devant masse d'inconnus, ses longues ailes d'oiseau en guise de protection de son intimité. Pas besoin de vêtements quand on irradie de lumière.

Une myriade de murmures d'admiration chatouille ses oreilles. Sa tête est droite pour ravir le décor derrière lui. Un disque doré.

"On dirait qu'il est tombé du ciel..."

Ça ne durera pas.

Un jour, il ne sera plus humain. Un jour, il ébouriffera ses longues plumes d'une blancheur éclatante au lieu de sa chevelure d'or. Il aura un fin bec et non plus ses lèvres délicatement ourlées. Et surtout, il verra enfin le monde de ses grands yeux noirs. Plus un point fixé dans le vide.

Son regard percera partout où il sera posé. Il sentira la fraîcheur du vent et la chaleur du Soleil contre sa peau. Il brillera autant qu'un astre dans la nuit.

Un jour, il sera libre.

Et il rejoindra le ciel.
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