Se connecter pour répondre
Leer- Messages : 171
Date d'inscription : 16/08/2018
Dernier CC avant la fin du monde
Lun 16 Mar 2020 - 21:12
- Leer
- Messages : 171
Date d'inscription : 16/08/2018
Re: Dernier CC avant la fin du monde
Lun 16 Mar 2020 - 21:22
Le robot de pluie avançait sur la lande.
Les lépreux léchaient le sol avidement.
Brondemor Bronze de mort Putréfaction Aride
Les enrhumés sifflent dans les entrailles.
CE SERA TOUT POUR MOI MERCI AU REVOIR /
Les lépreux léchaient le sol avidement.
Brondemor Bronze de mort Putréfaction Aride
Les enrhumés sifflent dans les entrailles.
CE SERA TOUT POUR MOI MERCI AU REVOIR /
- Leer
- Messages : 171
Date d'inscription : 16/08/2018
Re: Dernier CC avant la fin du monde
Lun 16 Mar 2020 - 22:13
Laissez-moi vous raconter une histoire.
Cette petite fille avait un devoir à faire.
Mais son papa lui avait parlé gentiment le matin
Et maintenant elle se sentait vraiment très mal
La petite fille se sentait vraiment très mal en pensant à ces mots gentils
Et puis elle ne savait pas pourquoi des mots gentils la feraient se sentir mal,
Alors elle se sentait encore pire.
Alors la petite fille restait devant son devoir avec la tête dans le matin
Dans la main
Comme elle se sentait trop mal et qu'elle voulait hurler,
Cette petite fille s'est mise à dessiner furieusement
Des gros traits noirs sur une feuille
Jusqu'à tout déchirer.
Elle serrait ses petits poings sur ses jambes
Et refoulait les larmes qui étaient encore plus fortes
Et ne comprenait toujours pas
Elle a décidé que la musique et la lecture la calmaient d'habitude
Alors elle a enclenché son CD
Et elle a lu furieusement pendant une heure entière
Mais à la fin de l'heure, elle n'avait toujours pas fait son devoir
Peut-être attendait-elle d'être rabrouée et frappée
Pour remettre les choses dans l'ordre ?
Même lire elle ne l'avait pas bien fait.
Cette petite fille avait un devoir à faire.
Mais son papa lui avait parlé gentiment le matin
Et maintenant elle se sentait vraiment très mal
La petite fille se sentait vraiment très mal en pensant à ces mots gentils
Et puis elle ne savait pas pourquoi des mots gentils la feraient se sentir mal,
Alors elle se sentait encore pire.
Alors la petite fille restait devant son devoir avec la tête dans le matin
Dans la main
Comme elle se sentait trop mal et qu'elle voulait hurler,
Cette petite fille s'est mise à dessiner furieusement
Des gros traits noirs sur une feuille
Jusqu'à tout déchirer.
Elle serrait ses petits poings sur ses jambes
Et refoulait les larmes qui étaient encore plus fortes
Et ne comprenait toujours pas
Elle a décidé que la musique et la lecture la calmaient d'habitude
Alors elle a enclenché son CD
Et elle a lu furieusement pendant une heure entière
Mais à la fin de l'heure, elle n'avait toujours pas fait son devoir
Peut-être attendait-elle d'être rabrouée et frappée
Pour remettre les choses dans l'ordre ?
Même lire elle ne l'avait pas bien fait.
Pantouffe- Messages : 833
Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 28
Re: Dernier CC avant la fin du monde
Lun 16 Mar 2020 - 22:17
Madame pluie sort vêtu de guirlandes et de colliers de perles.
C'est presque tout. Elle a aussi un jupon fait de nuages en loques. Un long poncho de lumière grise. Et ses pieds sont chaussés de sabots à la semelle de plomb.
Ses souliers d’airain claquent dans la rue en affolant les flaques, brouillant le ciel et ses reflets. Ils ne se réconcilient pas après qu'elle soit passé : le ciel n'a plus jamais aucun reflet sur l'eau. C'est fini pour toujours. On y voit exclusivement la toile badiné de goudron où des breloques d'étoiles ont été accrochées- ce qu'il y a au-dessus du ciel, léger film bleuté. Une peau de panthère percée de ferraille. Ça tinte d'un soleil d'argent à l'autre, là haut. On y danse sur la pointe des ballerines en faisant de grands gestes de paon. Pour ceux qui peuvent se targuer d'habiter la peau de panthère et ses replis de moires, les quelques puces chanceuses, les tiques enflammées qui là-bas se gorgent de liqueurs obscures. Madame pluie n'est pas de leurs. Elle n'a que faire de leurs affaires. Rien ne la concerne là-dedans, peu lui importe qui danse au firmament, quelle étoile brille plus intensément qu'une autre, de quel gaz raffiné se nourrit la combustion d'un astre plus en vu que ses pairs, avec quelle élégance tournoie telle lune, à quelle planète s'accouple tel satellite. Toutes les histoires qui se tissent dans la peau de panthère lui sont indifférentes. Ce qui l'intéresse est ailleurs. Sous ses pieds, devant ses yeux.
Le toit des villes qu'il faut faire crépiter, les forêts douces qu'il lui faut humecter, les rivières qu'elle se doit de gorger. Des veines boueuses qui se gonflent quand elle leur fait l'honneur de son passage, des cœurs enfouis qui se remplissent de cristal liquide, prêts à être pompés. Les colliers de perles se forment et se défont autour des membres de madame pluie- ils ricochent en un solfège de verre et de mercure. Les gouttières tremblent. Les égouts rotent. Des fougères se déploient en poudroyant, tendres comme des cœurs vert, secrètes comme eux. Madame pluie leur souffle doucement dans la spirale. Elle a les faveurs d’alizée, zéphyr et d’aquilon. Ils l'aident à bondir au-dessus des villes, à disperser partout ses bijoux de cristal. Ils dégringolent comme du caviar d'une coupe renversée. Chacun transporte l'espérance d'une floraison ou d'une inondation. Il y a l’œuf d'un torrent dans chaque goutte, ou bien encore le pépin d'un orage, ou le noyau huileux d'une prairie froissée.
Les torrents sont des serpents habillés de dentelles. Les orages sont des arbres pyrotechniques découpés par les cutters du vent. Les prairies sont des marchés pour les fées couturières.
Madame pluie les sème tous, elle les cajole puis les piétine. Elle extrait le parfum de chaque chose et les dilue dans l'air en un brouillard de rose. De lilas, de lavande et de volubilis. Quand elle a finit de courir et de s'alanguir, elle retourne se coucher dans son nid suspendu. Coton gris, scories de nuit, coagulums ambrés de lumière pris dans des nœuds de vent, du duvet d'aube, tout frémissant, sur un tapis de cendres tièdes. Très douces.
Elle s'y enroule en ricanant, prête à germer d'autres colliers de perles. Madame pluie aime les bombardements ; ils lui chatouillent le ventre comme d'autres pour l'amour. Elle ne dort bien qu'en sachant qu'elle a pu être ivre à travers toute la terre.
Silver Phoenix- Messages : 134
Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 26
Re: Dernier CC avant la fin du monde
Lun 16 Mar 2020 - 22:43
Hey. Connaissez-vous la légende de l'Endeuillée ?
Je demande cela car c'est une légende bien de chez moi, j'ignore si elle s'est répandue dans d'autres contrées, si elle s'est ancrée dans la culture, "l'inconscient collectif".
Peut-être n'est-elle pas si légendaire que cela, finalement...
Mais on dit souvent que les légendes ont toujours un fond de vérité, n'est-ce pas ?
Bon, si vous ne connaissez pas son histoire, je vais vous la raconter. Avec une pluie battante en bruit de fond, et le parfum du pétrichor bloqué dans vos narines.
Il était une fois, une jeune femme, dont la beauté n'avait d'égal que sa bonté. Elle s'amusait à apporter du bonheur à tous, débordait d'une joie de vivre si communicative qu'on disait d'elle qu'elle pouvait vous guérir de la mélancolie d'un simple regard, éclatant de pureté et d'énergie.
Tout le village l'aimait, des enfants qui la considéraient presque comme leur mère, aux adultes qui la voyaient comme une vraie déesse. Car oui, elle leur semblait presque irréelle.
Mais, un jour, un villageois mourut soudainement d'une maladie inconnue. Un jeune père d'un unique enfant.
Et l'enfant, tordu de douleur à la perte de son papa, pleurait, se lamentait, avec sa mère désormais veuve. La jeune femme s'en alla les voir, mais se rendit compte qu'elle était incapable de les rendre de nouveau heureux. Malgré ses belles paroles, son regard magnétique et son aura chaleureuse.
Alors, elle eut une idée.
"Permettez-moi de recueillir votre douleur."
Et elle le fit.
Et pour la première fois de sa vie, elle ressentit de la tristesse. Elle sentait son cœur se déchirer, son visage s'humidifier de larmes, ses jambes se dérober. Mais à travers ces larmes de malheur, elle pouvait voir la veuve et l'orphelin soulagés de leur peine.
Elle se disait alors que cela en valait la peine.
Elle retrouva peu à peu sa joie de vivre qui la caractérisait tant. Bien que cette douleur, qu'elle sut désormais être du deuil, pressait toujours sa poitrine.
Mais le village fut frappé par un grand malheur.
Un orage s'était abattu, brûlant, détruisant, dévastant tout sur son passage. La foudre embrasait le ciel nocturne, puis les immenses arbres qui abritaient le village.
Un orage aussi bref que puissant.
Des corps calcinés jonchaient le sol craquelé. Les arbres étaient désormais des squelettes noirs qui tenaient rudement sur leurs racines. L'odeur de brûlé envahissait les lieux, et rendait nauséeux les survivants, dont certains avaient la peau marquée de figures étranges, traversée par les éclairs.
La jeune femme ressentit alors de plein fouet ce déchirement. Cette lourdeur dans sa poitrine. Tout le monde pleurait, comme pour atténuer désespérément cette odeur de brûlé. Tous laissaient le chagrin les marteler, les torturer.
Et, encore une fois, la généreuse jeune femme ne put assister qu'à son impuissance...
Elle ne supportait pas de voir tout le monde comme cela.
Alors, elle dit ces paroles qui scellèrent son destin.
"Permettez-moi de recueillir votre douleur."
Et elle subit cette douleur à pleine force.
Elle se sentit déchirée de toutes parts, étourdie de milliers de sensations si intenses qu'elle en perdit littéralement la raison.
Son visage se figea. Et ses yeux étaient bien trop petit pour faire couler toutes ces larmes.
Un nuage, lourd de mélancolie, de désespoir, se forma autour de sa tête, éteignant pour toujours son aura de bonheur. Et les larmes qu'elle put désormais couler s'abattirent sur le sol en une pluie salée.
L'odeur de brûlé fut recouverte par celle de l'eau.
Les dernières flammes s'éteignirent.
Tout comme la joie de vivre de cette jeune femme.
Qui se fit alors appeler l'Endeuillée.
Triste histoire, n'est-ce pas ? En tout cas, c'est pour cela que les funérailles chez nous se font toujours lors des jours de pluie. Ne serait-ce que pour honorer sa mémoire. Elle est considérée comme une sorte de figure héroïque, ici. Même si je ne suis pas d'accord, honnêtement.
(inachevé)
Je demande cela car c'est une légende bien de chez moi, j'ignore si elle s'est répandue dans d'autres contrées, si elle s'est ancrée dans la culture, "l'inconscient collectif".
Peut-être n'est-elle pas si légendaire que cela, finalement...
Mais on dit souvent que les légendes ont toujours un fond de vérité, n'est-ce pas ?
Bon, si vous ne connaissez pas son histoire, je vais vous la raconter. Avec une pluie battante en bruit de fond, et le parfum du pétrichor bloqué dans vos narines.
Il était une fois, une jeune femme, dont la beauté n'avait d'égal que sa bonté. Elle s'amusait à apporter du bonheur à tous, débordait d'une joie de vivre si communicative qu'on disait d'elle qu'elle pouvait vous guérir de la mélancolie d'un simple regard, éclatant de pureté et d'énergie.
Tout le village l'aimait, des enfants qui la considéraient presque comme leur mère, aux adultes qui la voyaient comme une vraie déesse. Car oui, elle leur semblait presque irréelle.
Mais, un jour, un villageois mourut soudainement d'une maladie inconnue. Un jeune père d'un unique enfant.
Et l'enfant, tordu de douleur à la perte de son papa, pleurait, se lamentait, avec sa mère désormais veuve. La jeune femme s'en alla les voir, mais se rendit compte qu'elle était incapable de les rendre de nouveau heureux. Malgré ses belles paroles, son regard magnétique et son aura chaleureuse.
Alors, elle eut une idée.
"Permettez-moi de recueillir votre douleur."
Et elle le fit.
Et pour la première fois de sa vie, elle ressentit de la tristesse. Elle sentait son cœur se déchirer, son visage s'humidifier de larmes, ses jambes se dérober. Mais à travers ces larmes de malheur, elle pouvait voir la veuve et l'orphelin soulagés de leur peine.
Elle se disait alors que cela en valait la peine.
Elle retrouva peu à peu sa joie de vivre qui la caractérisait tant. Bien que cette douleur, qu'elle sut désormais être du deuil, pressait toujours sa poitrine.
Mais le village fut frappé par un grand malheur.
Un orage s'était abattu, brûlant, détruisant, dévastant tout sur son passage. La foudre embrasait le ciel nocturne, puis les immenses arbres qui abritaient le village.
Un orage aussi bref que puissant.
Des corps calcinés jonchaient le sol craquelé. Les arbres étaient désormais des squelettes noirs qui tenaient rudement sur leurs racines. L'odeur de brûlé envahissait les lieux, et rendait nauséeux les survivants, dont certains avaient la peau marquée de figures étranges, traversée par les éclairs.
La jeune femme ressentit alors de plein fouet ce déchirement. Cette lourdeur dans sa poitrine. Tout le monde pleurait, comme pour atténuer désespérément cette odeur de brûlé. Tous laissaient le chagrin les marteler, les torturer.
Et, encore une fois, la généreuse jeune femme ne put assister qu'à son impuissance...
Elle ne supportait pas de voir tout le monde comme cela.
Alors, elle dit ces paroles qui scellèrent son destin.
"Permettez-moi de recueillir votre douleur."
Et elle subit cette douleur à pleine force.
Elle se sentit déchirée de toutes parts, étourdie de milliers de sensations si intenses qu'elle en perdit littéralement la raison.
Son visage se figea. Et ses yeux étaient bien trop petit pour faire couler toutes ces larmes.
Un nuage, lourd de mélancolie, de désespoir, se forma autour de sa tête, éteignant pour toujours son aura de bonheur. Et les larmes qu'elle put désormais couler s'abattirent sur le sol en une pluie salée.
L'odeur de brûlé fut recouverte par celle de l'eau.
Les dernières flammes s'éteignirent.
Tout comme la joie de vivre de cette jeune femme.
Qui se fit alors appeler l'Endeuillée.
Triste histoire, n'est-ce pas ? En tout cas, c'est pour cela que les funérailles chez nous se font toujours lors des jours de pluie. Ne serait-ce que pour honorer sa mémoire. Elle est considérée comme une sorte de figure héroïque, ici. Même si je ne suis pas d'accord, honnêtement.
(inachevé)
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum|
|
|