Le Pare-tempêtes
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Aller en bas
Leer
Leer
Messages : 171
Date d'inscription : 16/08/2018

Seize aoûûût 2020 Empty Seize aoûûût 2020

Dim 16 Aoû 2020 - 23:19
bonsouér
Malnir
Malnir
Messages : 84
Date d'inscription : 18/09/2018

Seize aoûûût 2020 Empty Re: Seize aoûûût 2020

Dim 16 Aoû 2020 - 23:22
Suite du Chronochallenge sur thème musical.

« Je prends la garde, je roupillerai sur ma selle ! Mais tu sais, j’ai hâte qu’on soit dans une bonne auberge avec un vrai bon repas ! Ça me manque ! Une bonne truite grillée avec du lard, en papillote, ça, ça me ferait vraiment plaisir ! Puis un bon hypocras ou un vin de cerise, ça serait mieux que notre piquette … »
« C’est bien de rêver. »
Il ne répondit pas à la pique. S’enroulant dans sa cape, il s’assit contre l’entrée, son coutelas sur ses genoux. La lune se levait dans le ciel piqueté d’étoile, il faisait toujours bon. Ils avaient passé la frontière, il était confiant.


Derrière lui, il entendait son compagnon s’activer vaguement, puis ses légers ronflements, presque couverts par le crépitement du feux, lui indiquèrent qu’il s’était endormi. Il se retourna, considéra un instant la touffe en bataille de cheveux noirs qui dépassait des couvertures, s’amusa de deviner comment Olben s’était recroquevillé comme en position fœtal pour tenir entre la parois de la grotte et le feu. C’était qu’Olben était grand, très grand même ! Il faisait pas moins d’une tête de plus que Arbiôn, qui était déjà plus grand que la plupart, certains le surnommaient « le géant », mais il détestait ça. Ce qui avait fais que Arbiôn, taquin, l’avait appelé sans cesse « Très-grand ». Tous deux ne s’étaient pas entendu pendant longtemps, jusqu’à leur adolescence en fait. Ç’avait été l’apogée de leur rivalité, quand ils avaient tous deux voulus séduire la même fille : la Lyson.

Ils s’étaient battus dans les champs, puis au vu de tous dans le village, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’ils se défient « comme des chevaliers », armés de solides bâtons, ils étaient prêts à en découdre, mais la Lyson était arrivée et avait déclaré qu’elle choisirait elle même le vainqueur ; elle les avait choisi tous deux. Ainsi s’acheva leur mésentente et ainsi découvrirent-ils les femmes.

[…]

Solipsane élevait ses remparts à l’horizon, et Arbiôn en piaffait presque d’impatience. Ils y étaient enfin ! Ils en voyaient les dômes dorés, les remparts sombres, les flèches scintillantes. Solipsane l’orgueilleuse ! L’une des plus vieilles villes du continent, la grande rivale des Cités d’Hercynée, Darschiva et Itlûm. C’était elle, qui leur tendait les bras, dont on chantait le labyrinthe de rues, les marchés sentant l’épice venue de Silice et d’Ambre, les soldats aux armures étincelantes, les seigneurs raffinés, les îles de verdures où s’enlaçaient les amants ! La paix enfin une terre paisible ou être à l’abri et refaire sa vie. La population était bigarrée et cosmopolite, venue des Cinq Couronnes, du nord du Couchant, de l’Ambre, de Silice, parfois même plus à l’Est encore. Il était temps qu’ils arrivent, leurs bourses étaient presque vides, à peine quelques pièces de bronze qui tintaient pour rappeler à quel point ils ne possédaient rien. Olben lui sentait l’angoisse poindre depuis plusieurs jours. Et s’ils se retrouvaient réduits à la mendicité ? Il valait mieux être pauvre dans la campagne que pauvre en ville, et ils n’avaient rien que leurs bras et leur tête, tout était à construire. Une partie de lui, le paysan qu’il restait, espérait être obligé de partir ailleurs, pourquoi pas vers les campagnes chaudes de l’Ambre ou les montagnes d’Hercynée, et espérait que Arbiôn perdrait cet enthousiasme enfantin et l’y suivrait.

Mais son compagnons ne tarissait plus, le soir, de ce qu’il fantasmait de faire une fois arrivé dans cette ville dont il rêvait depuis longtemps ; goûter aux liqueurs des fontaines ivres ; monter à bord d’une des nacelles qui flottaient dans le ciel comme des lanternes, leurs vastes panses de papier tendu sur des tiges de métal illuminées par le feu solipsan qui les maintenaient dans les airs ; visiter les plus somptueux lupanars, les plus secrètes fumeries, se baigner dans les thermes les plus monumentaux, où les murs et les sols sont tapissés de marbres et les coupoles de mosaïques dorées, et ainsi de suite. Il rêvait tout haut, à chaque mot ses yeux brillaient de joie et de gourmandise. Olben n’avait pas osé l’interrompre et lui rappeler que toutes ces choses demandaient de l’or, et qu’ils n’en avaient plus ; ils étaient sales et poussiéreux, leurs provisions presque achevées, leurs bourses à plat, leurs chevaux fatigués … Mais il s’était contenté de sourire et de le laisser imaginer une vie qu’ils n’auraient pas.
Pantouffe
Pantouffe
Messages : 833
Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 28

Seize aoûûût 2020 Empty Re: Seize aoûûût 2020

Dim 16 Aoû 2020 - 23:34
L'eau était presque aussi claire que l'air. Plus claire que les yeux de Peter, plus claire que les vitres de la voiture.

Il y avait collé ses doigts trop de fois durant le trajet, occupé à faire galoper son index et son majeure à travers les forêts qui bordaient le fleuve d'asphalte de la route, à dessiner des yeux grands ouverts et des bouches tordues dans la buée échappée d'entre ses lèvres fébriles. Les lèvres d'un enfant pressé d'arriver à destination, et dont les pensées allaient trop vite pour lui ; bien plus rapides que la voiture qui avalait les kilomètres, il le sentait, tant elles se bousculaient, tant elles étaient furtives, vives et déliquescentes. Toutes promptes à naître et à s'évanouir comme dans un seule mouvement, un même jaillissement qui contenait à la fois l'élévation puis la chute. Innombrables battements d'ailes dans le crâne juvénile, volière d'images zigzagantes, toujours proches de se suspendre dans un rayon de lumière ou à se déliter dans les ténèbres de l’inconscient. Mais toutes tourbillonnant autour d'un même fil rouge : la forêt qui n'en finissant plus, le visage qu'il lui donnait dans la buée de la vitre. Songeant que les yeux étaient ceux des arbres qui défilaient en face de lui en rideaux épineux, que les bouches étaient celles de la sylve qui cherchait à lui délivrer son message sibyllin.

Écoutant sans rien entendre d'autre que la friction de l'air sur la voiture, que la musique orientale dans l'habitacle, et parfois les paroles susurrées par sa mère, au diapason d'un chant qu'il ne comprenait pas. Les bruits de bouche de son père, ses déglutitions quand il prenait une gorgée de café de la bouteille thermos, l'occasionnel craquement de sa nuque, le pianotement irrégulier de ses doigts. Le souffle serein d'Orcynie sur le siège d'à côté, l'occasionnel tintement de son hochet. Rien qui vienne de la sylve, rien qui ne ressemble à une révélation. Rien que l'ébullition de ses pensées, les discours éclatées qui germaient dans son crâne- les mots qu'il mettait dans la bouche des arbres, les regards qu'il s'échinait à leur tracer, dans l'espoir que là, au bout de ses doigts, à portée de son souffle, quelque chose prenne vie soudain. Le désir ardent d'une réponse à la question qui ne cessait plus de résonner en lui.

Pourquoi on peut devenir des animaux alors que les autres non ?

Une question à laquelle aucun adulte n'avait été capable de lui donner de réponse satisfaisante. Une vérité qu'on lui avait ordonné de cacher à tout prix. C'était l'une des premières chose qu'on lui avait apprise avant de rejoindre l'école : ne surtout pas parler de la magie. Ne jamais s'en vanter. Ne jamais même seulement en plaisanter, ne jamais l'inclure à aucun jeu, ne faire aucun dessin qui puisse même sembler y faire référence. Éviter de montrer un intérêt trop important envers la nature. Garder le secret pour soi. Vivre sans jamais y faire la moindre allusion, sauf parmi les siens. Ne pas l'évoquer en dehors, ne pas en discuter, même à voix basse, quand on était dehors de chez soi. Pas dans la rue, pas au restaurant, au cinéma, dans les cabines de la piscine, dans la cour de récréation- aucun lieu au monde qui ne soit pas la maison. La tanière. Nul part, jamais, sauf entouré d'autres membres du peuple. Quel peuple ? Personne n'avait pu le lui dire. Ils venaient des quatre coins du monde. Leurs racines se perdaient dans un brouillard d'exodes, de persécutions et de mystères- c'est ce qu'il avait cru comprendre. Les adultes étaient taiseux sur le sujet. Aucune des légendes dont on lui avait rapporté les bribes ne l'avait convaincu. Aucun haussement d'épaule ne l'avait satisfait.
Bartel avait huit ans. Mais il avait parfois l'impression que son corps était sur le point d'exploser- sans avoir aucune idée que cette sensation était la fruit d'une nervosité extrême, inhabituelle pour un enfant de son âge, et non pas le prix à payer pour un jour entreprendre sa toute première Métamorphose. C'était l'histoire en laquelle il croyait, parmi d'autres, au nombre sans cesse croissant.

Son esprit était emplis de questions, son cœur débordait d'émotions, et tout ce qui tombait dans son oreille ou passait sous ses yeux se mettait ensuite à vivre dans son crâne en une prolifération tumultueuse d'idées entrechoquées. Une cohue qui menaçait à tout instant de s'emparer de sa bouche ou de ses mains. Et il craignait d'un jour ne plus parvenir à retenir ce déferlement. Il avait peur d'exprimer quelque chose qu'il aurait mieux fait de taire. Parfois, il avait le sentiment d'être seul face à un monde si vaste et si indifférent qu'il aurait pu y disparaître au gré d'une simple brise, sans provoquer nul part la moindre réaction. Si entraîné à faire silence qu'il ne songerait même pas à crier. Alors il s'essayer à faire parler la forêt, à communiquer par échos avec lui même ; puisque ses parents ne pouvaient pas étancher sa curiosité, il cherchait des réponses ailleurs. Une vérité. Un sens.

En arrivant en vue du lac, une immensité aqueuse striée par le soleil que cernait un cortège d'arbres gigantesques qui semblaient inhaler l'azur lui même, il sut instantanément qu'il trouverait quelque chose ce jour là. Puis quand Peter sortit de son chalet engoncé dans un pull en cachemire qui ressemblait à un tapis de grand mère tout en les gratifiant d'un grand geste du bras, il comprit que cela aurait quelque chose à voir avec cet homme.
C'était un étrange animal à la gestuelle infiniment ample et posée. Un escogriffe à l'allure affable perché sur deux grandes jambes revêtues de velours, sorte de chimère entre la biche, l'oiseau et l'ours. Une épaisse barbe rousse dévorait son visage encadré de cheveux blonds en bataille, et un sourire indolent perçait sous sa moustache touffue. Malgré sa minceur de bouleau et ses jambes légèrement arquées, il affichait des épaules carrées et des mains qui semblaient trop grandes pour ses poignées graciles. Bartel le trouva instantanément sympathique et il se demanda comment cet homme pouvait être un ami de ses parents.

Peter semblait être un modèle rustique de son père, sorte de version échevelée de lui qui n'aurait jamais approché de coiffeur à plus de trois cent mètres. Tous deux étaient grands et blonds ; mais là où Peter cultivait une certaine ressemblance avec un joyeux épouvantail costumé, Braham paraissait avoir pris vie entre les pages de papier glacé d'un magazine de mode. Cheveux impeccablement coiffés, faciès acéré toujours rasé de frais, nez aquilin, lèvres sculptées, et mise parfaitement sobre, qui ne dénotait ni avec sa pâleur d'opale ni avec avec le bleu glaciale de ses yeux implacables. Ceux de Peter étaient limpides, vastes et humides sous leurs lourdes paupières striées de veines bleutées, comme ceux d'un lémurien percuté d'insomnies. On y lisait mille rêveries suspendues ; il n'y avait dans ceux de Braham que de grandes certitudes. Que ces deux hommes puissent être liés ne faisait aucun sens pour Bartel.

Il aurait pu comprendre que Peter soit un ami de sa mère. Elle était taillée d'un tout autre bois que son père ; un bois plus souple et parfumé, capable de plier. Un Peter n'aurait pas dénoté dans son entourage, car elle aurait su se nourrir de sa présence sans la laisser devenir envahissante. Elle aurait su ne tirer que le meilleur de lui, s’accommoder de sa personnalité en s'assurant que celle-ci ne devienne jamais un fardeau à ses yeux. Braham n'aurait pas toléré une once de cette fraîcheur acatène malgré tout les bonnes choses que Peter aurait pu lui apporter par ailleurs. Du moins, Bartel l'aurait juré.

Mais le fait est que c'est vers son père que se dirigea d'abord l'épouvantail monté sur ses échasses, avec un pas élastique et des bras grands ouverts. Puis à la plus complète surprise de Bartel, qui ne l'avait jamais vu accepter ce type de proximité physique ni de familiarité, ils se prirent mutuellement dans les bras. Braham avec un petit geste mesuré, quelques tapes tranquilles et rythmées dans le dos ; Peter avec une plénitude absolue du mouvement qui le fit poser sa tête barbue et souriante sur l'épaule de son père. Ils maintinrent le contact quelques secondes avant que l'étrange personnage ne s'éloigne en gazouillant quelques paroles d'une voix légèrement rauque, ses mots noyés dans un sourire. Quand il se tourna finalement vers sa mère, il lui réserva un accueil tout aussi chaleureux. Bartel n'en fut qu'un peu plus confus encore, incapable de déterminer ce que cet homme pouvait représenter pour ses parents et se demandant s'il ne s'agissait pas d'un oncle ou d'un cousin dont on ne lui avait jamais parlé. Il s'attendait presque à recevoir le même traitement, mais quand Peter s'approcha de lui, ce fut pour l'accueillir d'un grand sourire qui remontait jusqu'à ses yeux  où ils s'y dissolvait en un chaud pétillement, et d'un salut cordial qui laissa voir l'usure légère de ses paumes. Il se présenta comme un ami de la famille en plaisantant lui même de son aspect débraillé. Il n'eut aucun geste invasif à son encontre et se contenta de l'inclure au sein du cercle de chaleur qu'il semblait être apte à créer de par sa seule présence. Il prit même la peine de remarquer Orcynie et s'accroupit pour lui parler.

-Ah, et là c'est la petite sœur ! Bienvenue à toi aussi ! J'espère que tu oseras te baigner avec les grands malgré la fraîcheur de l'eau ! Elle est glacée, mais elle est pure, c'est comme rentrer dans de la soie liquide.

Bien sûr, Orcynie ne se donna pas la peine de lui répondre. Mutique, elle se contenta de lui décocher un regard indéchiffrable en persistant à secouer son hochet sur un rythme monocorde. Néanmoins, Peter ne détourna pas les yeux. Il la regarda vraiment, avec franchise, avec une attention réelle, sans chercher à se détourner ni à porter ses yeux ailleurs comme si elle n'avait été qu'un simple objet. Bartel s'en sentit instantanément réchauffé et emplis de gratitude. Il avait parfois le sentiment d'être le seule à faire ce genre de chose ; les adultes prenaient rarement le temps de regarder Orcynie. Ses parents eux même ne le faisaient pas. Mais Peter prit la peine de lui laisser quelques secondes afin de répondre, en lui accordant son attention entière. Quand il comprit qu'il n'obtiendrait aucune réaction de la part d'Orcynie, il se contenta d'élargir son sourire, de hocher la tête, et se releva d'un mouvement souple. Puis il se retourna vers leurs parents sans pour autant les exclure de la conversation, les enjoignant avec toujours la même chaleur à se diriger vers sa petite maison qui semblait sortir tout droit d'une décoration de bûche de noël.

L'intérieur était aussi cosy qu'on pouvait s'y attendre, entièrement sculpté de formes douces. On y trouvait des dizaines de tapis et de poufs dont les couleurs un peu usées se mariaient étrangement bien à la teinte brune et velouté du bois.

A partir de cet instant, Bartel cessa de s'étonner pour simplement apprécier l'atmosphère inhabituelle dans laquelle plongeait doucement cette journée qui avait pourtant commencé par un long voyage en voiture. L'intuition qui l'avait saisi à la vue du lac ne fit que se renforcer. Quelque chose flottait dans l'air. Quelque chose qui semblait annoncer un changement. Le temps de la magie et des métamorphoses.
Leer
Leer
Messages : 171
Date d'inscription : 16/08/2018

Seize aoûûût 2020 Empty Re: Seize aoûûût 2020

Dim 16 Aoû 2020 - 23:44
Cher méchant loup,

Je rêve de vous la nuit. Feuilles qui bruissent et peaux qui frémissent. Etreignons-nous.
Les étoiles brillent et vos yeux aussi.
Mon front se couvre de transpiration quand je traverse la forêt, mon petit panier tremble dans ma main.

Je serre sa poignée si fort, à blanchir mes doigts. Pardonnez mon audace.
Savez-vous qu'un orage se prépare qui est prévu pour la lune noire ? Je serai chez ma mère-grand, à nuit tombée. Il fera si froid, vous pourriez profiter de l'âtre pour sécher votre abondante fourrure. Je crois que vous n'avez jamais encore goûté mes galettes au beurre. Elles sont si moelleuses qu'elles vous fondent sur la langue. Entrez, ce sera ouvert.
La porte a tendance à crier. Il faudra penser à l'oindre d'huile. Allez-y doucement, mais tournez bien la bobinette.

J'ai hâte d'entendre les branches craquer sous vos pattes et votre souffle par-dessus mon épaule.
Bien à vous,

Votre chaperon culotté
Silver Phoenix
Silver Phoenix
Messages : 134
Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 26

Seize aoûûût 2020 Empty Re: Seize aoûûût 2020

Dim 16 Aoû 2020 - 23:48
MAJ du CC "Par-delà le bleu et le mal"

Son œil bleu la contemple.

Bris de glace fendant une mer irisée.

Intense. Magnétique.

Brûlant.

Sa main sur sa poitrine apaise son cœur douloureux. Allume une myriade d'incendies sur sa peau. Caresse avec une tendresse infinie son âme bouillonnant d'excitation.

Ses lèvres dans son cou. Son corps contre le sien. Elle sent son amour partout autour d'elle, tous ses sens sont délicieusement accaparés.

Elle encadre son visage de ses propres mains graciles pour contempler sa beauté androgyne. Cet œil céruléen digne des cieux de nuit d'été, aux froids éclats d'opale ; cette lueur de désir dansant dans sa prunelle.

Un autre frisson parcourt son échine.

Sa main caresse toujours sa poitrine. Caresse son cœur à travers la chair. De l'inquiétude se reflète dans son regard. Mais aussitôt, elle étire ses lèvres en un sourire rassurant. Hoche doucement la tête.

''Je t'aime, Mell.''

Mell frissonne aussi. Ses doigts fins se referment avec délicatesse sur un de ses seins nus, l'enveloppant d'une subtile onde de chaleur. Ses lèvres grâcieusement ourlées se posent contre les siennes, et elle se sent s'embraser de l'intérieur. Leurs souffles s'entremêlent.

''Moi aussi, Lynn...''

Lynn explore alors le corps de Mell de ses mains.

D'abord ses bras. Puis ses épaules. Son dos. Sa nuque.

Ses cheveux de jais.

Tout autant de grisants chocs électriques à travers sa peau dorée.

Mell embrasse la poitrine de Lynn. Son bas-ventre se tord lorsqu'elle gémit sous ses lèvres. Elle fait perdre en réponse ses pâles doigts dans sa chevelure comme fendant une mer d'encre. Des baisers doux, légers tels des plumes. Des caresses telles une apaisante brise. Des soupirs chantant un amour passionné mais délicat.

Les baisers sont plus intenses. Les sons plus sensuels.

Mell taquine le mamelon dressé de Lynn de sa langue. Ses mains tiennent doucement sa taille alors qu'elle se cambre de plaisir. Les siennes se serrent davantage sur ses mèches lâches. Mell alterne baisers humides et coups de langue. Son souffle est tel une flamme courant sur du papier. Dans les veines de Lynn semblent déferler des torrents de lave. Elle regarde Mell, ne résiste pas à la vue de sa chair rosée si sensible dans sa bouche.

(inachevé pour l'instant)
Contenu sponsorisé

Seize aoûûût 2020 Empty Re: Seize aoûûût 2020

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum