Le Pare-tempêtes
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Pantouffe
Pantouffe
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CC couleur des îles à la glue de coco Empty CC couleur des îles à la glue de coco

Sam 29 Aoû 2020 - 18:49
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Malnir
Malnir
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CC couleur des îles à la glue de coco Empty Re: CC couleur des îles à la glue de coco

Sam 29 Aoû 2020 - 19:59
Le soleil jouait à cache-cache avec les nuages, et l’allée de céramique multicolore était mouillée de pluie. Elle serpentait au milieu d’un jardin extravagant, mélange improbable entre le jardin japonais et le jardin à l’anglaise. Et tout au bout, derrière un énième bosquet, coincée entre un ginkgo-biloba et un saule-pleureur, se blottissait une petite maisonnette, une sorte de chalet. L’inspecteur manqua de glisser une nouvelle fois sur les dalles colorées de l’allée, et arriva à la porte vitrée qui permettait d’entrer. Un agent de police et le médecin légiste l’y attendaient, la mine déconfite.
« Bonjour docteur, bonjour … Qu’avons-nous là ? »
« Plus rien, inspecteur. On a retrouvé Martin Vermorier étalé là, dans le vestibule, le crâne ouvert. Mais un agent du Parti et des miliciens sont arrivés il n’y a pas cinq minute. Alors plus rien. On peut tous rentrer, il y a plus rien à voir. C’était un artiste vous savez … »
Le médecin eut un petit sifflement en jetant un œil sur la tache rouge sur le parquer, là où aurait dû se trouver le corps.
« Désolé que vous vous soyez déplacé pour rien. »
L’inspecteur suivit son regard, constata que le corps n’était plus là.
« Où sont-ils ? »
« Euh … Ils ont mis le corps dans la caisse, je crois qu’ils sont dans l’atelier … Mais … »
« Merci. »
L’inspecteur se fraya un passage entre le médecin et le policier, traversa en deux enjambées pas le vestibule, avisa la porte entrouverte d’où s’échappaient des filets de voix et entra.
« Bonjour messieurs. »
Les quatre hommes se retournèrent d’un seul bloc. Trois en costumes paramilitaires gris, pantalon bouffant glissé dans des bottes et veste retenue par une ceinture de cuir où pendait matraque et revolver. Le dernière en complet veston gris rayé de noir. Tous arboraient un brassard d’un rouge vif.
« Inspecteur. On ne vous a pas dis que vous n’aviez plus rien à faire ici ? Le Parti prend la relève. »
« Oh, pas de problème monsieur le commissaire politique. Pas de problème. Je tenais juste à vous faire part de mon embarras. »
Il jeta un œil à la pièce ; un mur occupé par une longue verrière donnant sur le jardin, des tables jonchées de dessins et de statues d’argile, un bric-à-brac improbable d’objets divers. Des trucs d’artistes quoi.
« Voyez-vous, que vous éliminiez un petit artiste subversif me dérange pas le moins du monde. Par contre, il faudrait que celui que vous envoyez faire le boulot soit signalé au poste, que l’on ne lance pas des procédures pour rien. »
Il avança avec un flegme calculé jusqu’au commissaire.
« Non parce que là j’ai remplis un formulaire d’ouverture d’enquête, le tribunal judiciaire attend un rapport et un suspect ou un coupable, je me suis déplacé en voiture de fonction, ce qui demande d’autres formulaires, puis je me suis fais chier à traverser ce jardin merdeux – savez vous que j’ai faillis me casser la gueule sur ce dallage glissant dégueulasse ? Tout ça pour rien, c’est assez fatiguant. Alors si vous pouviez faire que ça aille dans la bonne oreille ? »
Il posa la main sur le bureau comme pour s’y appuyer, puis plongea son regard dans celui du commissaire furieux.
« C’est une remarque qu’on prendra en compte inspecteur. Mais si vous voulez bien nous laisser faire notre travail, ça serait bien. »
« C’est parfait alors. Bonne journée, messieurs. »
Et il leur tourna le dos et sortit.
Leer
Leer
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Sam 29 Aoû 2020 - 20:06
Précision:


Les abeilles voletaient paisiblement autour du chemin pavé.
Brûle et Brise tapotaient le sol de leurs pieds pour en entendre le bruit.
Brûle dit : « Brise- »
Brise regardait le sol.
« Brise- »
Brûle se rapprocha de lui pour se rendre plus visible
« Brise, tu crois que tu existes pour de vrai aussi ? »
Brise leva le nez et le rebaissa.
« Je sais pas, pourquoi tu me demandes ça toi ? »
« Ben, des fois j'ai l'impression que je suis pas complètement sûr, comme ça avec les gens qui me parlent pas toujours. Enfin, c'est comme si je parlais mais que personne entendait. (il regarda Brise et hésita) Enfin... »
« Tu dis n'importe quoi. »
Brûle baissa le nez.
Brise leva le sien « Peut-être que si tu t'imposais un peu plus les gens te répondraient aussi. C'est facile de dire qu'on existe pas. »
Brûle fit bouger sa bouche et haussa les épaules.
Quelqu'un était dans la véranda, on entendait des verres et des chaises. Des adultes.
Brûle frappa une mouche qui avait voulu se poser sur son bras, et se mit à remuer des choses avec son pied. Il fouillait la terre et retournait les cailloux au bord du chemin.
« Arrête de faire ça, tu vas déranger. » sermonna Brise.
Brûle lui lança un regard de feu, mais Brise s'en fichait.
Il se promenait et commençait à considérer l'idée d'arracher les mauvaises herbes pour en faire un bouquet.
Brûle traîna son cœur blessé comme s'il tirait un chien réticent en laisse. Il était boudeur, rageur, grognon. Il avait envie de tirer la langue à Brise, de le blesser. De le tuer, peut-être. Il se dirigea vers les adultes dans l'espoir de se distraire. Ca discutait. C'étaient des adultes. Ils avaient servi le thé et étaient presque tous installés. Ils éclataient de rire bruyamment une fois de temps en temps. Brûle s'ennuyait et se sentait seul, à errer à côté de la table.

« Ca paraissait plus grand, à l'époque » se remémora Brûle.
Brise ne dit rien. Il souriait. Leur thé fumait paisiblement dans leurs tasses.

Brûle le plaqua au sol et l'embrassa violemment. Ils roulèrent tous deux et se cognèrent à un coin, mais leurs mains serraient au corps, leurs corps serrés appuyait leur gaule, grognaient et s'embrassaient comme des sangliers. Les cheveux de Brise étaient une aura blanche, les yeux de Brûle n'étaient qu'un éclat. Leurs mains circulaient d'un épaule à une hanche, leurs hanches ondulaient leurs souffles percutaient et leurs poils dressés n'en finissaient pas de soulever leurs vêtements. Un baiser plus humide que les autres décida Brûle à rejeter Brise. Il agrippa son T-shirt et le retira, arracha presque son bas. Brise se penchait sur lui, commençait à faire de même mais Brûle retira ses vêtements comme on se débarrasse d'un obstacle. Il procéda ensuite à allonger Brise sur le dos et à s'appuyer sur lui de tout le long de son corps embrasé. Il plaqua et piqua et glissa des bisous jusqu'à ce que le cou de Brise gémisse au supplice. Ecrasé sous ce poids, il ne pouvait que tortiller et caresser tout ce qui tombait sous ses mains prises de fièvre. La panique gagna ses jambes engourdies, ses épaules, ses poignets. Il serrait, relâchait et caressait, erratique, tapant parfois ses pieds contre le sol. Brûle le caressa et lui fit affoler ses gestes dans un crescendo insupportable de délice. Il se serrait si fort contre sa proie que ses hanches devaient blanchir.


Dernière édition par Leer le Sam 29 Aoû 2020 - 21:24, édité 1 fois
Pantouffe
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Sam 29 Aoû 2020 - 20:13
En suspension dans la lumière du soir, le monde s’affaissait sur un dernier soupir. La maison de la sorcière grelottait dans un replis du vallon.
Les toiles d'araignée frémissaient sur ses poutres, la rosée cristallisée du soir menaçait d'éclater d'un instant à l'autre comme le collier de perles d'une dame malmenée par la foule- celle des vents et des intempéries, pressée contre ses murs. Et la bicoque, frileuse, ramassée sur elle même, s'essayait tant bien que mal, dans un concert de grincements nocturnes, à rétrécir l'étendue de ses fenêtres, sans pouvoir néanmoins empêcher l'humidité vespérale de gorger les fibres trop sensibles de son bois. Les herbes alentours ne suffisaient pas à la réchauffer et aucune main ne lui avait tissé de couvertures avec les feuilles des arbres ni les fleurs du sol. Les feuilles étaient aux écureuils et les fleurs aux abeilles.
Mais tout ce qui bourdonnait, couinait et s'agitait sur des pattes dans le replis du vallon appartenait à la sorcière. Toutes les bêtes à chitines, à fourrures et écailles la craignaient. Elles vivaient dans la peur qu'un rayon de lune laisse apparaître au-dessus d'eux ses mains prédatrices aux longs doigts de roseaux. Elles sortaient la nuit dans le jardin, grandes formes blanches qui planaient en silence pardessus les herbes hautes, s'élevaient doucement vers les branches des arbres comme deux ailes orphelines, et elles froissaient les petits corps velus, broyaient les pommes de pin, étouffaient les insectes entre leurs paumes d'albâtre. Lisses, douces comme des morceaux de craie... Les mains volaient sans bruit à travers le vallon, auscultatrices, vives et sensibles. Elles étaient bien plus que seulement tactiles.
Leur duvet se hérissaient à la moindre vibration. Le son le plus léger pouvait leur parvenir, une respiration seule leur suffisait à capter une présence. Très peu, c'était assez. Car tout le vallon baignait dans les enchantements propices de la sorcière. Et là-bas, ses mains agissaient pendant qu'elle sommeillait, et elles faisaient office d'oreille, et d'yeux, quand les oreilles étaient sourdes momentanément, que les yeux s'étaient tournés vers l'intérieur, roulées de l'autre côté de l'orbite pour observer les rêves.


Les vrais yeux et les vraies oreilles de la sorcière étaient bien pires encore. Ils étaient infaillibles : elle connaissait par cœur tous les échos et toutes les ombres du vallon, alors rien ne pouvait espérer s'y cacher. C'était ce qu'elle avait demandé au moment de son pacte : un lieu à elle qu'elle connaîtrait parfaitement, complètement, dans ses moins recoins. Un lieu qui soit comme le creux de sa main. Alors on lui avait donné le vallon, un petit creux au sein de la terre, et elle le connaissait dans toute sa largeur, dans toute sa hauteur et toute sa profondeur. Elle pouvait dire avec exactitude jusqu'à quelle strate du ciel, l'air, les nuages, étaient encore ceux du vallon. Elle pouvait compter les verres de terre dans le sol, au jour le jour, et tenir une généalogie de leurs descendances. Elle connaissait les limites précises de ce lieu, le millième de millimètre où il devenait un autre, car ces limites étaient aussi les siennes.


D'une certaine façon, si l'on parlait du vallon de la sorcière ou de sa maison, il fallait le faire comme on aurait parlé d'un membre ou d'un organe, plutôt que d'un simple lieu. Ce n'aurait pas eu le moindre sens pour elle de les décrire autrement que comme des composants de son corps.


C'était la raison de sa fureur ce soir là.


- PARDON ? Hurla t'elle de sa voix plus la plus tonnante. COMMENT CA LES TRAVAUX NE SERONT PAS FINIS AVANT SIX JOURS ?


- C'est cela, madame la sorcière du vallon...


-JE VOUS AIS DÉJÀ DIS DE NE PAS M'APPELER AINSI. JE VOUS L'AI EXPLIQUE BON SANG DE BOIS. VOUS APPELLERIEZ VOTRE PÈRE "MON PAPOUNET BERTRAND DU CORPS DE BERTRAND" ? CA N'A PAS DE SENS PHILLIPE.


- Certes en effet, pardonnez moi madame.


- LA SORCIERE DU VALLON EST LE NOM QUE M'ONT DONNE LES POUILLEUX DE LA LANDE. VOUS VOULEZ VRAIMENT LAISSER DES POUILLEUX VOUS DICTER VOTRE MANIÈRE DE PARLER PHILIPPE ?


- Non madame, certainement pas madame, répondit le lutin en s'inclinant doucement, tenant son monocle entre le pouce et l'index pour s'assurer qu'il resterait en place


- ALORS FAÎTES EN LA PREUVE. ET RÉPONDEZ DONC POUR MES TRAVAUX QUE DIABLE.


- Oui madame, bien sûr madame répondit Philippe en se lissant les moustaches. Voyez vous, les astres concassés et le juteux extrait de rêve que nous utilisons pour ces mosaïques sont très délicats à se procurer en ces temps de crise, et...


- ET J'AI PAYE POUR VOTRE ARTISANAT FOUTRE D'ÂNE BATTE. PARDONNEZ MON LANGAGE PHILIPPE, MAIS CE N'EST PAS A MOI DE ME SORTIR LES DOIGTS DU CUL. D'AUTANT QUE D'UNE CERTAINE MANIÈRE, NOUS SOMMES DANS LE MIEN EN CE MOMENT MÊME.


- C'est bel et bien véridiquement juste madame, très justifiablement attesté par notre contrat. Soyez certaine que nous saurons compenser ces délais par...


- JE NE VEUX AUCUNE COMPENSATION ! JE RÊVE MON PETIT BONHOMME ?! PARDONNEZ MOI, MAIS VOUS ÊTES TRÈS PETIT. ET JE NE PENSE PAS QUE JE RÊVE, CE QUI EST DE MAUVAISE AUGURE POUR MOI, CERTES BIEN EN EFFET, MAIS POUR VOUS EGALEMENT MON PETIT PÈRE DES INDES. AH OUI, JE PEUX VOUS LE DIRE. VOUS SAVEZ POUR QUELLE RAISON J'AI FAIS APPEL A VOUS N'EST-CE PAS ?


- Évidemment Madame que oui, indiscutablement certes oui c'est certain, vous avez jugé que seuls les meilleurs artisans étaient capables de...


- CE N'EST PAS CE QUE JE VEUX DIRE PHILLIPE ET VOUS LE SAVEZ TRÈS BIEN. PAS DE CES MANŒUVRES COMMERCIALES ENTRE NOUS VOULEZ VOUS.


- Oui bien entendu

ceci est mon corps


Dernière édition par Pantouffe le Sam 29 Aoû 2020 - 23:10, édité 4 fois
Silver Phoenix
Silver Phoenix
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Sam 29 Aoû 2020 - 20:50
Le petit Ethan se sent comme happé dans un maelström de sensations.

L'odeur humide de mille plantes taquine son nez.

L'air frais et les rayons de lumière caressent son visage, pourtant couvert d'une écharpe en laine.

Le bruit de ses chaussures claque contre le sol carrelé du jardin, comme accompagnant le chant des quelques passereaux.

Mais... son regard ne se détache pas de ce qui se trouve juste devant lui.

Des couleurs. Il y en a plein. A foison. Ça explose sous ses yeux d'enfant, ça éblouit comme des feux d'artifice. Même les formes, carrées, rondes, précises, peinent à les emprisonner entre leurs traits.

Elles jurent. Bariolent. Surprennent tant elles lui semblent imprévisibles. Les stries de soleil entre les nuages grisâtres suffisent à les faire flamboyer.

C'est étrange. Ça lui rappelle l'école. Les coloriages bavants de ses camarades accrochés aux murs. Il en a même presque l'odeur des feutres ou des crayons de couleur dans ses narines, en plus de celui des plantes.

Finalement, Ethan ferme ses yeux. Les spectres de ces carrelages le hantent encore quelques secondes sous ses paupières, avant de laisser place à du noir, bien plus reposant.

Penser à l'école ? La veille de Noël ?! N'importe quoi.

Il devrait plutôt penser aux cadeaux ou à la bûche de ce soir, non ? Pas à ce fichu mal de crâne qui risque de gâcher sa fête. Pas aux devoirs, pas à la maîtresse.

Une main se pose doucement sur son épaule.

"Bah, viens Ethan !" lui dit sa mère.

Ses lèvres se retroussent en une moue boudeuse. Il n'a même pas le luxe d'avancer aveuglément, le chemin n'est même pas droit !

Ethan rouvre alors ses yeux. Se force à fixer la porte-fenêtre. Marche résolument.

Ne pas regarder les formes par terre. C'est qu'ils sont hypnotiques, tous ces criards dessins !

Dommage. Les fleurs à côté ont l'air pourtant jolies. Du moins, elles ne semblaient pas brûler ses rétines à première vue.

"Salut !"

Tonton Chris. Bien content de les recevoir.

Ethan sourit. Lui aussi il est content.

(inachevé)
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