CC N° viande sauce coco avec balsamique doux

Pour le roy.

Un anneau d’or, aux longs éclats et aux ombres épaisses dans ses replis épineux. Un or jaune généreux, comme les blés qui dorent au soleil et qui nourrissent ton royaume ; des ombres rousses comme la croûte du pain qui nous manque, sire.

Nous t’avons offert un cercle de blé changé en noble métal, sire, et l’avons déposé sur ta noble et haute tête. Nous te l’avons offert comme nous l’avons offert à ton père et à son père avant lui.

Vois ses reflets puissants et lumineux, comme ils jouent dans la lumière, plus intenses que lorsque nous avons extrait son métal de tes mine, encore davantage que lorsque nous l’avons façonné avec l’amour et le savoir des artisans.

Tu nous éblouissait et ta majesté, sire, nous laissait en admiration ; nous buvions la lumière qui tombait de toi et étions heureux de demeurer dans sa pénombre. Tu nous éblouissait oui, mais tu ne nous éblouis plus.

Plus qu’une couronne, nous t’avons offert nos cœurs et avec la terre que nous labourons ; vois ces socs qui la creusent pour que nos tables soient garnies, vois ces milliers de mains qui l’ont hérissés de nos belles villes, vois cette terre, vois cette noble et bonne terre grasse et généreuse, plus généreuse que toi.

Prends garde, sire. Nous t’avons offert une couronne faites de nos mains, celles là qui participent à ta gloire. Mais nous avons aussi des ventres, qui sont vides, et nous avons aussi des dents, et tu verras leur éclat d’ivoire plus que tu ne le souhaiterais si tu n’y remédie pas.

Prends garde, sire. Vraiment ce cercle d’or, tu le regretteras quand nous lui substituerons deux autres de fer forgés, froids et gris, que nous fermerons sur tes bras et tes jambes.

Tu le regretteras encore plus lorsque nous t’offrirons un cercle, de chanvre entremêlé en une corde solide et rêche. Nos mains savent faire les couronnes, elles savent tresser les cordes, et elles savent défaire les mauvais seigneurs.

Prends garde, sire, nous avons faim, nos faux ne peuvent faucher un blé qui n’est pas, mais elles sauront mieux servir. Ouvres tes greniers, donnes-nous du pain.

Nos crochets et nos coutelas ne peuvent découper des porcs qui ne sont plus, mais ils peuvent encore servir. Ouvres tes celliers, donne nous du lard et tes gras jambons.

Si tu reste là, assis à nous regarder avec dédain, en croyant que gouverner un royaume c’est gouverner tes soldats, tu te rendras vite compte qu’eux aussi on faim. Faute de jambon, c’est toi qui sera suspendu par les pieds.

Sur la place du marché, les enfants te montrerons, et demandant qui tu étais, leurs parents leurs répondront :
« Un porc, le dernier et le plus gros de tous. »
Alors nourris nous, où tu ne recevras de notre part plus de cercles d’or, plus de belles bottes ou de brocards brillants, plus de chevaux rapides ou de siège de bois sculpté, plus d’autre présent si ce ne sont nos fers froids et tranchants.

"Discours du couronnement du Roi Hàr d'Uxari, solstice d'été, où Sorya est à son zénith"

Peuple uxar !

Peuple culminant Eri !

Brillant sous l'éclatante lumière de Sorya !

Proche par la belle Meria bleutée !

En ce solstice, célébrons notre grandeur ! Recueillons la puissance et la bénédiction de toutes les étoiles de l'Univers !

En ce jour, moi, Hàr, cinquante-sixième Roi du Haut Pays, Roi d'Uxari, je me porte garant de représenter Sorya sur Eri, de représenter notre divin héritage, de vous faire honneur !

Uxars, perchés sur les plus hautes montagnes, modelés de poussière d'étoile...

(inachevé de ouf)

Lor el diem daj volum
Et u elibert licsom vur
Muri la polesie fad
Lok ram asi lamer.

In the remains of the castle
Of filth

Aema lun dare

Stood the Tyrant
Gazing upon

Bleüd aker anile
Louva lat mori

Death.


a sanguine

RrrLesst
eRRAst

Breath
from
the few remaining

LeUM ecLO
FisEll

lights finally
left
the ina
nimate
bo
dy

o
f

tHe eNemi
ofF tHH Cr°wn

En numere di, Hom
Cunta a Mor
Cunta a Hei
Cunta a ABömIn

Ta amo

The Tyrant declared
« I shall drink
b l e ü d
of



En numere di, Lov
my eNnEeamy

Cunta Vio
F°r it IiiSS tHe

Cunta Dazer
tRerue neaeeacta'aaAer

Cunta ABömIn
Of the King. »



t a   s h e r i o










e n    t o   d i ,   A B ö m I n

t   e      o   d   i

Lucette se remet lentement de ses émotions. Sanglotant, elle crispe ses petits poings sur ses genoux et dit : « Je... Je voulais seulement... -hic- je voulais seulement offrir un... Un cadeau à Wulfric... Bouuhouhouh !»
Je lui tapote l'épaule avec compatissance.

Pendant ce temps, le fluribeux Wulfric flotte dans les airs, caressant un orbe d'un doigt distrait.
Bonjour. Je suis le Narrateur.
Wulfric porte sa couronne comme un Roi, c'est-à-dire bien droit sur sa tête, pas comme son frère... Les quelques tresses qui ornent se cheveux blonds sont ramenées en arrière avec le reste de la chevelure par un charme, ce qui le rend fort élégant et étrangement masculin.
Epaulettes, col en V, tissus légers et précieux. De petites boules volettent autour de lui en décrivant des courbes. Tout indique sa prééminence. Ses sourcils n'y sont pas pour rien, non plus.
Bien, ôtez vos yeux de là. Son garde n'est pas mal non plus. Non, arrêtez de, mais vous n'êtes pas possible ! Reprenons, Lecteuris. Et s'il vous plaît, cessez de m'embarrasser.
Wulfric est plus qu'agacé par le présent de Lucette. En vérité, il aurait préféré qu'elle n'offre rien du tout. Maintenant, il va devoir porter ce calicot du plus mauvais goût pour honorer un présent dont il n'a que faire. Son image ne peut qu'en pâtir. Ou il ne le portera pas, et il sera dit que le Roi n'honore pas ses présents. Des murmures se soulèveraient. Ô Rage ! N'est-il donc pas de bonne solution ?
Caresser l'orbe occupe une partie de ses pensées, qui convergent vers un point affligeant : il semblerait que ce soit la fin d'une ère. On offre aux Rois des calicots et ils ne peuvent que les porter. C'est la fin de la Terreur, de la Mystique, de la Grandeur et peut-être bientôt des épaulettes.
Le Roi soupire. (Il est vraiment très beau.) Il repose l'orbe sur son bureau et ses pieds sur le sol. Il se dirige vers la porte de son garde et lui lance : « Qu'on ne me dérange pas ! » avant de passer la porte et la claquer à peine. Dans la chambre, son frère est alangui, un livre entre les mains. « Des nouvelles, jeune homme ? »
Wulfric grogne. « Si au moins c'était à toi qu'on l'avait offert... Ton image ne craint rien, à peu près ! »
« Pardon ! » Le frère en question se redresse. « Ce n'est pas parce que Monsieur préfère les bottines qu'il doit déprécier mon style ! Cela dit, tu as raison sur un point. Ma grâce innée me permet de porter n'importe quoi et d'honorer dignement le vêtement, sans trembler comme un couard approchant du billot du Style. » Wulfric s'empourpre.
« Et tu oses !! Ah, ne commence pas ! Si tu veux qu'on reparle de ce que tu portais à la cérémonie du couronnement, je te... »
« Eh bien ! Eh bien quoi, Wulfric ? Tu devras bien admettre un jour que ces dentelles me réhaussaient le teint ! La prestance se fiche de ton sens limité ! Et ta honte d'être dans mon ombre n'altérera jamais l'éclat de mon génie. » Il baisse les yeux avec modestie. Sa pose est légèrement efféminée car il a jeté ses jambes au hasard sur le lit avant d'en replier les genoux. Wulfric ne va pas tarder à exploser comme une cocotte-minute (une image que je rêvais d'utiliser depuis longtemps mais personne ne la comprend ici à cause de l'anachronisme).
Le garde est resté derrière la porte. Concentrons-nous sur ce qu'il fait de sa solitude en attendant que s'éteignent les éclats de voix qui tonitruent à travers le battant.
Il a commencé par garder une posture digne quelque instants, et puis il a tendu l'oreille discrètement vers l'intérieur de la salle, constaté que ça parlait et en a profité pour pousser un gros soupir. Il le retenait depuis un bon moment. La colère et la réflexion de Wulfric lui ont pesé. Trop d'empathie. Ensuite, il s'est gratté la tête, puis le bras, et le nez. A la réflexion (et après avoir vérifié qu'il y avait du bruit dans la chambre) il vient de sortir un mouchoir et s'en sert pour farfouiller dans son nez sans tacher ses jolis gants de garde. L'orbe qui tournoie autour de sa tête le gêne par moments. Il n'est pas trop habitué, il n'est pas à ce poste depuis longtemps et la petite boule venait avec. Au cas où tu ne le saurais pas, Lecteuris, c'est un signe de luxe ici. De statut, même. Les gardes du palais en ont autour de la tête, la garde rapprochée des Rois autour de la cheville ou du poignet... Enfin, les courbes de ces petits machins sont aléatoires, c'est bien ce qui fait leur beauté.
En parlant de beauté, je vous ai décrit ce garde ? Non ? Vraiment, c'est dommage.