Balade septentrionale télévisée

Balade septentrionale + contrainte : c'est une émission télévisée

Bieeeeeeeenvenue à cette nouvelle, exceptionnelle et grandiose édition de la balade septentrional !!!!
l'impitoyable triathlon miracle qui promet monts et merveilles à cellui et celleux qui survivront à cette traversée abyssale ! de l'enfer à la folie lunaire, qui donc surplombera le toit du monde ?!!!

Accueillons dès à présent les être choisis par la causalité !! …............................................................ …..........................................« RRRHAAAAAAOOHMMM » ….....................................................
Par cet acte de prière, à jamais vous serez !!! et que l'avenir vous préserve !!!!!!!

La nuit est noire d’encre et l’écran de ma petite télé blanc de neige. Plus rien ne capte, comme souvent. Maudites aurores boréales. C’est ce que je pense en me levant en m’étirant et en me grattant le ventre, avant d’aller me servir un café que je garde bien au chaud sur le poêle. Je le bois en rajustant mon plaid sur mes épaules. Enfin. Maudites aurores boréales. Je dis ça parce que je ne les regarde pas en cet instant. Si j’étais dehors (et je serais dehors s’il ne faisait pas -20 et que ma porte n’était pas bloquée par une congère), je tiendrais un autre discours. En fait je ne dirais rien, je regarderais simplement ces longues ondulations colorées, paresseuses, comme de fins rideaux de lumière. De toute façon, il n’y avait rien d’intéressant à la télé, un bête documentaire animalier « Vendel l’ours blanc et Lugansk le phoque » un truc du genre. En plus les ours blanc j’en vois quand je veux (et croyez moi j’évite de les voir si je peux : c'est mignon mais de loin).

Mon café est noir, chaud et fort. Il me réveille un peu et je m’ébroue. Un regard au téléviseur me suffit ; les bandes de neige crépitantes continuent de défiler comme des mouches derrière le verre de l’écran. Je devrais l’éteindre, ce serait réglé. Un coup d’œil à l’horloge ; deux heures du matin. Il pourrait aussi bien être deux heures de l’après midi, en cette saison l’effet serait le même. C’est faux en vrai, autour de midi le monde n’est plus dans les ténèbres mais dans une sorte d’ombre violacée, une vague luminescence. Peut-être devrais-je me coucher et faire une sortie en traîneau tout à l’heure ? Ou plutôt je aller glander dans mon sauna (mon chalet à quatre pièces ; une salle à vivre, un garde-manger, une douche avec les toilettes, et le sauna). Finalement non, je vais rester dans le canapé à mater l’écran neigeux, couverture rabattue jusqu’au nez. Je m’ennuie alors j’invente un documentaire que j’aurai pu être en train de regarder à l’instant.
« L’ours blanc est un animal solitaire. Regardez le nager et pêcher ce saumon gras avec sa machoire puissante. »
Ouais bof.
« Oh non ours-sensei, yamete ! »
« Ohohoh phoque-san … »
Bof bof bof.
« Jean-Marc Inuit est vit dans la région depuis des décennies. Il a vu le paysage changer : « Ah bah oui j’ai vu le paysage changer hein » »

Ouais, faire des dialogues de documentaires imaginaires c’est rigolo qu’un temps.

Sauna du coup ?
Sauna.



« Le sauna est un animal farouche de Scandinavie … »

Lorsque les sourires
Fleurissent dans mes têtes
Des mille-pattes dans le ventre
Caressent l'extérieur
Des longs doigts bleutés
Un cil sur sa joue
Un souffle et Abracadabra
Nous ne sommes plus