Le Pare-tempêtes
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Malnir
Malnir
Messages : 84
Date d'inscription : 18/09/2018

Alors, oui, euh… vous allez rire… Empty Alors, oui, euh… vous allez rire…

Lun 26 Sep 2022 - 22:55
Bonne merde !
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SolalCendre
Messages : 20
Date d'inscription : 16/05/2021

Alors, oui, euh… vous allez rire… Empty Re: Alors, oui, euh… vous allez rire…

Lun 26 Sep 2022 - 22:55
« Alors oui, euh... vous allez rire...

Mais ma grand-mère Geneviève ne riait pas du tout. Son poing s'était serré si fort sur sa fourchette en argent qu'elle l'avait tordue. Ses joues pleines de dinde aux marrons, bouffies soudain de colère et de surprise, faisaient deux promontoires à ses petits yeux bruns que les larmes débordaient déjà. Le silence autour de la table était total. Tous les yeux s'étaient baissés sur les assiettes. Le silence qui suivit ne dura pas une éternité, ce qui serait une pâle image de la réalité. Ce silence-là arrêta tout bonnement le temps. Il fut et pendant le temps qu'il dura, il me semblait que jamais nous n'en sortirions. Je ne le voyais pas, mais je le devinais, le Nicolas, dans son blouson râpé, avec son air mi-honteux mi-ça-va-passer-après-tout-je-suis-son-préféré. Je le voyais, empêtré dans son corps trop grand, les mains crispées sur sa casquette qu'il tordait comme Geneviève tordait sa fourchette. Mais à Nicolas, on ne lui avait jamais connu que cette main molle tout juste bonne à tordre les casquettes. À Geneviève, on ne lui avait jamais vue de main capable de tordre les fourchettes. Cette nouveauté terrible avait coupé le sifflet à tous, même à Jean-Marc qui n'en manquait pas une pour lancer une blague stupide. Geneviève ne riait pas. Elle ne parvenait pas à avaler et fixait Nicolas en laissant les larmes rouler sur ses joues. Cécile posa une main sur son bras mais la retira vivement sous la raideur de sa mère. La mienne, de mère, au moment où je voulais lever les yeux pour voir grand-mère pleurer – ce qui était de ces événements rares et terribles dont on ne peut pas s'empêcher de s'emplir tant ils semblent contenir quelque chose de la vérité de la vie – me jeta en coin un regard suffisamment dissuasif pour que je remette mon projet à plus tard.
Devant la longueur du silence, Nicolas crut qu'il pouvait s'asseoir à la table du réveillon avec nous, mais il ne pouvait pas commettre pire erreur. À peine avait-il avancé vers la table que Geneviève sursauta de fureur.
« Ah, non ! Certainement pas ! À la cuisine !
Nicolas hésita, inclina la tête pour dire « quand même, je suis ton petit-fils », mais Geneviève ne voulut rien entendre, et de nouveau glapit :
« Tu manges à la cuisine ! Je ne veux pas te voir !
Sa voix était partie dans un aigu strident qui me retourna le cœur. Ma mère, à côté de moi, pleurait aussi, plus de voir sa mère dans cet état que de la situation elle-même, que tous auraient dû prévoir. Du haut de mes dix ans, je n'aurais pas dû la comprendre, ça aurait dû rester une histoire de grandes personnes, mais toute la famille s'y était tant investie que même les enfants ne pouvaient plus l'ignorer.
C'était la phrase favorite de Nicolas. Alors oui, mais euh... vous allez rire... C'était l'allocution habituelle des moments de prise en faute. Alors que n'importe quel gosse se serait tu ou aurait avoué la faute, bénigne ou grave, Nicolas se lançait, en pleine vergogne, dans une tentative d'explication de ce qui s'était réellement passé. Sa mère, Catherine, le giflait avant qu'il ait fini de la prononcer et l'envoyait dans sa chambre pour qu'il n'en sorte plus de la journée. Ma mère, désespérée de le voir battu, s'était mis en tête de l'écouter avec patience, mais même elle parfois la perdait, la patience. Ma grand-mère Geneviève avait trouvé le bon moyen d'empêcher mon cousin de tomber dans sa logorrhée : elle lui tendait une bêche, un râteau, n'importe quoi qui pouvait lui occuper les mains, et l'envoyait dans le jardin. Cela ne le faisait pas taire, mais ça l'occupait, et une fois dans le parc, il expliquait tout aux pruniers. Les pruniers devaient bien rire. Moi, il me faisait rire, Nicolas. D'ailleurs, ce soir de réveillon, j'eus un mal de chien à me retenir quand je l'ai entendu commencer sa phrase.
Nicolas n'est pas comme les autres. Il n'est pas comme le reste de mes cousins. Il ne comprend pas tout mais fait tout comme. Plutôt crever que d'avouer qu'il n'arrive pas à suivre le rythme effréné des jeux de la cousinade, des discussions des adultes que je commence à comprendre alors que j'ai treize ans de moins que lui. Sa mère le trimballe comme une chaude-pisse, alors c'est Geneviève qui l'élève, lentement et patiemment, avec l'idée que ce n'est pas en le traitant comme un enfant différent qu'on l'aidera à grandir. Mais Nicolas porte sa différence en diadème sur son front et pose sur tout un œil rêveur et légèrement craintif, et au fond de lui, il se répète que ça passe, que ça passera.
Quand sa mère Catherine l'a mis dehors de chez elle à coups de mots d'alcool et de bouche édentée parce qu'elle n'arrivait plus à comprendre ce fils demeuré, ce jean-foutre, ce bercé-trop-près-du -mur, ce bâtard, parce qu'elle n'arrivait plus à l'exploiter tant elle n'avait pas su voir qu'il avait fini par comprendre qu'elle le manipulait, Nicolas s'est précipité chez Geneviève. C'était un soir de dîner d'été sur la terrasse. Nicolas a ouvert la grille du jardin pour le dessert. Il a regardé ma grand-mère, des larmes plein les yeux et lui a seulement dit :  « tu vas rire... » mais elle ne l'avait pas laissé terminer et l'avait serré fort dans ses bras, comme elle savait le faire pour rassembler nos morceaux dispersés.
Nicolas, à vingt-trois ans, peu avant le réveillon fatidique, avait été retrouvé inconscient dans son appartement par les pompiers. Le voisin, alerté par la puanteur, n'avait plus tenu. Nicolas était camé jusqu'à l'os, mais vivant. Nicolas était bu jusqu'au sang mais il était vivant. Pour rattraper le miraculé, Geneviève a mis les bouchées doubles, et ma famille l'a suivie. Il fallait trouver à Nicolas un travail, un appartement, lui ouvrir un compte en banque, et ce dès sa sortie d'hôpital. Pendant trois mois, tout n'a plus tourné qu'autour de Nicolas. Toutes les pensées et les corps de ma famille étaient tendus dans ce seul but : sortir Nicolas de la fange où il s'était plongé. Mais je savais, moi, du haut de mes dix ans, qu'ils se fourraient le doigt dans l’œil. Non pas que leur plan ne marcheraient pas. Nicolas mordrait peut-être à l'hameçon. Mais Nicolas était l'imprévisible par excellence. Il suffisait d'une situation qu'il avait jamais affrontée, d'une phrase mal comprise pour que tout s'effondre. Et, immanquablement, c'est ce qui arriva.
Mon oncle Jean-Marc avait trouvé à Nicolas un travail sans qualifications dans une usine de conditionnement des sardines. Le patron l'avait embauché deux semaines avant Noël, avec toutes les oeillades rillardes et torves qui allaient bien. Nicolas devait travailler à temps plein et surtout, Nicolas devait travailler le soir du réveillon, Nicolas ne devait pas être là au dîner. Mais Nicolas était là. Et à le voir, Geneviève avait tout compris. Elle pleurait les efforts perdus, sa colère de n'arriver à rien avec ce môme qui était bien plus le sien que celui de sa mère, sa détresse de constater son impuissance. Dans son deuil, Geneviève ne riait pas du tout.
Malnir
Malnir
Messages : 84
Date d'inscription : 18/09/2018

Alors, oui, euh… vous allez rire… Empty Re: Alors, oui, euh… vous allez rire…

Lun 26 Sep 2022 - 22:57
« Alors, oui, euh… vous allez rire… »
C’était en ces mots que l’on accueillit ma question. Bon sang, j’étais pas d’humeur ce matin. Je tirais sur ma cigarette et bu une lampée de café. Infect. Le jour où cette brasserie serait capable d’en servir un correct, les vaches pondront des œufs. J’ai regardé mon indic dans les yeux.
« Mais encore. »
« J’ai perdu leur trace à hauteur du canal. Vous comprenez, j’ai été bousculé, le temps que je les retrouve du regard ils étaient de l’autre côté, et ont disparu dans la circulation… »
Mouais. Je savais pertinemment, et il savait pertinemment que je savais pertinemment, que la vraie raison pour laquelle il avait perdu leur trace en cet endroit précis était que, juste avant le pont, un bordel faisait l’angle, et que mon indic, appelons-le Tom, n’étais pas spécialement du genre à résister à une paire de nichons quand il en voyait une. Surtout avec trois grammes dans le tarin, vu comme il empestait.
« C’est bon c’est bon, j’ai compris. »
Je lui ai tendu un billet de vingt dollars, le plus dégueulasse de mon portefeuille, et le jeta négligemment sur le verre de la table.
« Pour ta peine, Tom. Et si tu veux un conseil, te présente plus jamais devant moi, sauf avec du lourd. Du très lourd. »
Je me suis levé, et je suis sorti. J’ai rejoins Miles End, où j’avais garé ma voiture, un solide utilitaire tout éraflé. Un jour, il faudrait bien que je lui mette un coup de polish, mais pas de suite. J’avais peu d’économies et beaucoup à faire. J’ai réglé mon autoradio sur une chaîne d’info, j’ai démarré et me suis engagé dans Wilkins street. Le canal de Ridges Waters miroitait à quelques distance, et le Taylor Bridge se découpait dans la grisaille. Là où cet abruti de Tom s’était laissé détourner de la mission pour laquelle je l’avais payé d’avance trois-cents dollars. Ah, il les avait vite réinvesti.
Et bien ma foi, heureusement que j’avais travaillé de mon côté.

Les Andrews s’étaient carapatés aussi vite qu’ils avaient compris que j’étais à leurs trousses. Ils m’ont bien fais cavaler, de la Nouvelle Orléans à Bridgmore, en passant par Menphis, là où j’avais chopé leur plus jeune fils et lui avais fais craché tout ce qu’il savait, Saint-Louis, où ils m’ont échappé à 5 minutes près, dans leur miteux motel de Maryland Heights. Ils ont essayé de me semer dans l’Illinois, dix jours à les filer à travers les petites routes défoncées. A Tower Hill, une fois encore, j’ai bien cru leur mettre le grappin dessus mais des truands des Effingham me sont tombé dessus et j’ai dû battre en retraite. Maintenant, à deux pas de Louisville, je pensais bien que c’était la fin de leur petite aventure. Taylor Bridge ne mène qu’à une seule destination : la petite ville minable de Muldraugh, en passant par Hog Wallow. Et il se trouvait que, là bas, et je le savais de longue date, bien avant d’entamer cette traque, se trouvait une vieille tante au couple. La « Mome » Derkins.

Tout en quittant la bourgade de Bridgemore et en m’enfonçant dans les bois, au volant de ma voiture, je fumais ma cigarette et repassais en boucle les différents éléments du dossier.
La police n’avait rien pu tirer des décombres calcinés de la maison Andrews, à Springfield’s Lane. J’avais écouté attentivement les radios et télés nationales, ils n’avaient pas retrouvé la moindre trace sur place. De toute façon, ils n’avaient aucune chance d’en trouver, j’avais fais ce qu’il fallait pour. A Menphis, on avait retrouvé un corps dans le Mississippi, mais il n’avait pas encore été identifié. Mon chapeau que c’était le ptit Donald. J’aurai pas manqué d’être repéré alors que je me débarrassais du corps, et on l’aurait jamais retrouvé. Mais bon. Ce sont les aléas de la vie. Aucun risque là encore de me relier à ça. Quant à la radio locale de l’Illinois, elle faisait ses choux gras de la fusillade de Tower Hill, entre un gang d’Effingham et un « individu non identifié ». Ah ! La belle affaire.

Bref, cette histoire me fatiguait, j’avais hâte de coincé le père Andrews, de le faire parler. Où avait-il planqué son magot ? Pas chez lui, sûr de sûr. J’avais tout retourné. Mais, dans les années 90, Joseph Andrew, qui portait encore le nom de Bob Richard, avait été propriétaire d’une sorte de ferme à quelques minutes de Cedar Rapids. On avait fini par avoir des doutes sur l’origine de ses revenus, mais l’ensemble avait brûlé juste avant l’arrivée de la police. Je le soupçonnais d’avoir planqué les lingots sur les berges de Coralville Lake, où il avait un pied à terre cosy. Mais ça, je voulais en être sûr. Je savais qu’il avait pris un certain nombre d’avions, après avoir repris une vie bien rangée comme le respectable Dr. Andrew, toujours à direction de Des Moines, puis pris la route dans cette direction. Mais voilà, il n’était pas assez discret pour quelqu’un de mon talent. J’avais retourné tous les décombres de sa ferme à Cedar Rapids, en vain.

Ironiquement, c’était par la famille qu’il se trahissait. Je n’aurai jamais remonté jusqu’à lui s’il n’avait pas continué à fréquenter la Derkins, sa bonne grande tante ; eh oui, j’avais regardé du côté des proches de Bob Richard, et j’étais même allé fouiner chez chacun d’eux. La Derkins, j’étais déjà venu lui rendre visite il y a quelques années, comme démarcheur publicitaire. Elle reçoit bien, ses cheesecake sont à tomber. Et sa petite maison est si mignonnette, avec sa vieille porte à la serrure fragile.

Bref, du gâteau. Bientôt, à moi les lingots, et il était temps ! Je claque des dents de satisfaction. Ça passe Highway to hell à la radio, et je monte le son.
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Date d'inscription : 09/09/2021

Alors, oui, euh… vous allez rire… Empty Re: Alors, oui, euh… vous allez rire…

Lun 26 Sep 2022 - 22:58
215 : Alors, oui, euh… vous allez rire…

- Alors oui, euh… vous allez rire… J’y suis allé au distrib’ nucléaire 215, j’vous jure, j’ai utilisé la clef, comme vous m’avez ordonné, mais y’a pas d’café qu’est sorti. J’me suis dis faut insister un peu, j’l’ai secouée, mais ça a activé la sécurité, du coup l’techos est arrivé, furax, vous savez comment ils sont ceux là, toujours à péter un plomb dès qu’on secoue un peu d’la ferraille, j’lui dis « ouais mais c’est ta machine là, elle fait n’importe quoi, donc j’essaye de lui remettre les idées en place en fait, à la machine pas au techos, quoique lui aussi j’aurais pu l’secoué pour l’accélérer, puis ça aurait été marrant, fin sur le coup pas vraiment, mais il avait pas l’air de comprendre c’que je voulais, ou alors c’le problème qu’il comprenait pas sur le coup, mais en fait c’était juste le thermocondensateur qui s’était mis en sécurité parce que y’avait plus de grains, vous imaginez un peu ? Ces trucs crash jamais d’hab avec le refilleur, donc le gars me dit qu’il faut attendre son Epto, Eddie qu’il s’appelle j’crois, et qu’il devrait être là d’ici une heure, mais j’savais que vous aviez pas le temps, et j’lui ai dis « tu sais, le commandant il aime pas attendre, et tu sais comment il est quand il a pas sa dose, il devient tout Qlurr, genre, vraiment bien Qlurr comme un Xorron, sauf que le gars, il savait pas ce que c’était un Xorron, fin je pense, parce qu’il a pas réagit, il est juste retourné dans son bureau, ou dans l’atelier, j’connais pas trop cette partie du vaisseau, en même temps on y va jamais dans l’aile trib’, c’dommage, m’enfin c’que mon avis, j’voudrais pas vous commander commandant, c’juste c’que je me disais en allant chercher des grains, parce que du coup, j’me suis dis « Ma ptite Lucille, c’est ton moment, le com’ il compte sur toi, va chercher ces grains, même si je savais pas à ce moment là comment j’allais faire pour les porter, parce que j’me disais qu’à tout les coups devait y en avoir pour au moins 300 haz, et moi, au développé, j’pense j’en atteint même pas la moitié, fin je pense parce qu’en vrai j’vais jamais au gym mais comme moi même j’pèse genre 700 et quelques, selon les vêtements, j’dis ça parce que des fois j’met des méga boots qui pèsent plus lourd qu’un korgon, et vous savez combien ça pèse un korgon ? Les gens se rendent pas compte vous savez, souvent on m’dit « non mais c’est tout ptit ça peut pas peser tant que ça, puis ça graille que d’la végétation, mais justement en fait, ça bouffe que du bois et ça évacue jamais, du coup j’me demandais comment de si ptite créatures peuvent contenir autant de fibre toute leur vie sans jamais crotter quoi, ou alors ils se cachent, comme une de mes epto quand j’étais petite, elle voulait pas qu’on sache qu’elle crottait elle aussi, donc elle se cachait, et c’est là que j’ai capté, « Mais Lucille, comment tu vas savoir où il est l’autre gars avec ses grains, là, celui qu’est cop’ avec le techos, mais en fait j’savais plus son nom, j’savais plus si c’est parce qu’il me l’avait pas dis ou si c’parce que j’avais oublié, mais ça m’aurait étonné, j’aurais rarement des trucs, j’arrive super bien à me concentrer et enregistrer pleins de trucs alors que j’ai même pas d’augmentation pour ça,sauf que là c’était pas une question de mémoire, donc j’me suis mise à analyser tout ceux que j’croisais, mais c’était pas la peine, vu que je cherchais un gars avec au moins 300 haz de grains, et c’genre de chose ça s’loupe pas, fin’ à ce moment là j’en étais pas sûr vu que j’avais jamais vu autant de grains, puis ça m’est apparu comme une évidence « Je peux pas avoir vu autant de grains parce que personne ne se baladerait avec autant de grains ce serait trop lourd, sauf s’il utilisait un tracto-droit, comme ceux que vous avez en zone verte, mais la zone verte était pas de ce côté, mais ça vous l’savez j’vous apprends rien, donc j’me suis dis, à tout les coups j’pars dans un sens vers les stockages, parce que c’était par là que j’allais au départ, ça me semblait le plus logique, y’a que là-bas que y’a du grain, mais en fait le problème c’était pas le grain, parce que les 300 haz c’était une hypothèse, ptêtre que le thermo il en avait besoin que d’un poignée, donc j’ai fais demi tour, j’suis retourné à la machine, et j’ai vu le gars, et il avait une étiquette qui disait « Eddie », c’était son nom en fait, et j’me suis souvenu que le techos me l’avais dis, mais ça m’est revenu que quand j’l’ai vu là, sur la machine, le gars que je cherchais pour réparer la machine, j’vous jure, le coup de chance, donc j’lui dis « Je t’ai cherché partout sur le vaisseau, enfin pas partout sinon je t’aurai trouvé avant, et pas que maintenant, puis j’avais pas eu le temps de faire vraiment tout le vaisseau, parce qu’au final j’suis parti quoi, quelques minutes, et c’est vraiment pas de pot qu’en quelques minutes où vous attendiez votre café, ce soit le moment où la machine soit à court de grain quoi, non mais vraiment, c’pas ma faute là commandant… J’sais que d’habitude vous me trouvez tête en l’air et du coup j’foire des trucs mais là c’était un coup du destin, c’est obligé, même si y’a pleins de gens qui y croient pas, qui pensent que c’qu’un délire de Cyberfatigué sans nanotech, mais comment ce serait possible autrem...
- Mais du coup Lucille, il est où mon skrep de café ?!
- Alors oui, euh, vous allez rire...
Silver Phoenix
Silver Phoenix
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Alors, oui, euh… vous allez rire… Empty Re: Alors, oui, euh… vous allez rire…

Lun 26 Sep 2022 - 23:36
Tic. Tac.

Le claquement imperturbable de l’horloge alourdit le silence entre les deux. Ses doigts ne peuvent s’empêcher de jouer avec le capuchon de son stylo. Les mots dans sa tête s’emmêlent, échouant à créer un minimum de sens. Seul un rictus nerveux déforme ses lèvres en un sourire bizarre.

‘’Alors, oui, euh…’’

Ses dents mordent l’intérieur de sa joue.

Les yeux de son chef s’assombrissent. Les bouts de phrases construits dans sa tête s’éclipsent puis reviennent en boucle.

Comment expliquer ce qui vient de se passer, là ?!

‘’… vous allez rire…’’

Il croit percevoir un soupir, mais il ressent surtout son regard dur comme de l’acier. Il sait que c’est perdu d’avance.

‘’Alors, vous voyez, euhhh…’’

spoiler:
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