j'ai l'école triste (avec sensualité)

Malheureux mais... sexy u_u

lost in your eyes...
drowning in blue
I'm addicted to youu !

Mes yeux te poursuivent quand ton rang est parti
Devinent à quel moment tu passeras devant la fenêtre du premier étage
Fouillent les têtes pour trouver un éclat de cheveux
Si mon rang part avant cela, je rage.

Les cours sont un couteau parmi mes copies
Qui transperce mon oreiller. Je hais le matin

Un sourire aux lèvres, je rêve
Que je me transforme, que je brise la vitre, que je pars
Que je meurs
Que c'est bientôt la pause et que je vais te revoir
Ecouter tes musiques
Peut-être
Peut-être
Peut-être que tu m'inviteras chez toi pour quelque jours et nous pourrions écouter des musiques et partager un film, peut-être que tu vas toucher ma main pour m'aider à grimper sur le rebord ou même qu'on va jouer et que tu nous prendras en vidéo,
je noircis les carreaux de ma feuille
Pour passer
La voix de la prof de SVT
Passer l'heure d'après
Plus que trente minutes avant la sonnerie
Me dire que j'aurais dû te dire de m'attendre pour déjeuner
Tu es sûrement en train de t'amuser en cours
Vous pouvez dessiner ensemble



C'est si bizarre comme ton pyjama
Te va bien
Avec ses vieux trous

CA BRUINE

c'est une douce journée de pluie, il fait froid mais rester dehors sous la pluie reste agréable, et puis ça fait un moment qu'on étouffe enfermé dans la salle, il va être bon de sortir.
Y'a pas grand monde aujourd'hui, on décide de sortir, elle c'est surtout pour fumer. J'aime bien sa présence, elle me rassure, m'apaise. Je l'aime bien alors je la suis sous cette pluie. On va se poser sous les arbres, c'est un petit coin qu'on a aménagé, une toile en hauteur pour rester des heures, se protéger du soleil, de la pluie, faire de l'ombre, de la fraîcheur.
Tout est humide, on s'est assis sur des chaises qui traînaient là. Elle fume pas tant que ça en ce moment. Je ne sais pas pourquoi je me récupère toujours sa fumée dans la gueule ! Elle se fou de ma gueule... en ce moment elle me tape sur l'épaule vraiment fréquemment, les contacts physique me rendent bizarre, je suis pas à l'aise avec ça, mais comme un clebs ou un chat j'aime bien, ça me fait du bien, c'est rassurant d'avoir quelqu'un qui vous touche, un contact protecteur, amicale, une touche comme ça dans une conversation, ça fait du bien, ça rend vivant.

Des visages feuillus décorent le fronton au milieu de la façade de l’école, juste au dessus du grand portail. On peut l’observer depuis les lucarnes et les fenêtres du pensionnat et du dispensaire. On regarde les hautes vitres derrière lesquelles sont les classes, depuis nos lits aux draps blancs et froids. On trace dans la buée sur le verre des motifs tourmentés. Il y a une douceur satinée dans les murs de lambris peints en blanc. Nos yeux sont doucement bercés dans les nuages gris qui défilent dans. Il y a des secrets dans les lignes de nos cahiers de papier secs aux encres noires et métalliques. Dans les pattes de mouches calligraphiées. Un désir rampant au travers de nos chairs et nos jeunesses … Il transpire dans les lignes que nous traçons. Et elles restent cachées à nos professeurs. Ils ne sauront jamais ce qui coure entre nos doigts fins. Jamais.

Une suite de notes éthérées au piano.

Cela lui suffit à l’extirper de son sommeil. Elle avait déjà oublié son rêve.

Cette musique est censée la calmer et la relaxer, mais là, elle n’a pas envie d’en écouter du tout. Le bras, lourd et patraque, se tend vers le téléphone portable pour éteindre l’alarme. Ses gestes sont si maladroits et approximatifs qu’elle doit s’y prendre à au moins trois fois pour couper la musique. La ligne de basse avait même fait son entrée, mais c’était comme un choc contre les parois de son crâne.

Silence.

Le voile du sommeil ne se déchire pas devant ses yeux, mais ses pensées s’éclaircissent peu à peu. Sa bouche est pâteuse. Elle déglutit, mais c’est comme avaler du plomb. Elle… sent quelque chose, diffus dans tout son corps. Des picotements, des tremblements, et cette sorte de masse contre son estomac. Et elle a froid, aussi.

Les nuages grisâtres, mornes, au-dessus de sa tête. Le vent glacial de fin d’automne. Les grillages d’un vert bouteille. Les quatre murs, les voix criardes, les gens, les stylos glissant sur le papier, les… ce… cette sorte de… honte ?

Elle soupire. Se roule dans sa couverture, dans une tentative désespérée de se réchauffer. Le tissu épouse désormais les courbes de son corps, dont elle retrouve finalement de la vigueur.

Inspire.

Expire.

Elle a mal à la tête. D’un coup, elle s’imagine tout en bleu. Un bleu terne, glauque. Qui l’apaise, pourtant. C’est mieux que le gris.

Mais ce n’est pas assez.

Cette masse dans ses entrailles, cette douleur dans son crâne…

Ses cuisses se pressent l’une contre l’autre. D’abord, c’est doux, presque tendre, puis plus fort. C’est purement instinctif. La friction s’intensifie, la cadence des mouvements s’accélère. Cette chaleur croît graduellement dans son bas-ventre, indifférente aux frottements du tissu enroulant son corps presque fébrile. Ses tempes brûlent. Son souffle est court, irrégulier, rapide. La bouche sèche, la peau humide. Elle rabat ses paupières, mais pas pour dormir.
La couverture la protège, la contient. Une bulle incandescente.

La tension se rompt enfin et, un instant, elle ne pense à rien. Il n’y a que cette sensation, forte, assez agréable. Puis, un vide.

Ses muscles se détendent. Son souffle se stabilise.

Elle aimerait rester comme ça toute sa vie.

Un coup d’œil vers la fenêtre. Gris. Encore ce foutu gris. Elle va en voir partout, comme d’habitude. Dans le ciel, sur les murs, les vêtements. Entre autres. Ce spectre la hante dès qu’elle y va.

(inachevé)