Image de Sombre forêt dancefloor enguirlandée
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Image de Sombre forêt dancefloor enguirlandée
Lun 11 Avr 2022 - 21:41
TSUMARI MOTODORI MADE BYE BYE BYE~
(le sujet c'est ça : )
(le sujet c'est ça : )
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Re: Image de Sombre forêt dancefloor enguirlandée
Lun 11 Avr 2022 - 22:23
Sordides, les murs de la chambre se rapprochent sans bruit. La lumière demeure glauque. Elle éclaire les coulures de shampoing. Son bras pend lamentablement. Il geint. Il inspire. Il gémit. Il a froid. Sa peau se tend. Ses testicules rentrent dans leur coquille.
Lui aussi se recroqueville, mais son pied glisse, il tombe en avant, tend les bras, rentre la tête, avance l'autre pied... Il essaye de poser les orteils au sol, se rattraper mais la gravité, le rattrape avant lui et
il
court
il court
il court
il inspire
il expire, son souffle haché par ses talons. Son corps tombant sans cesse en avant, ses pieds cherchant toujours à le rattraper, les murs se sont éloignés et rapetissent au loin, derrière. Devant lui, la forêt. Immense, toujours plus haute, ses pins tressautent avec violence, comme une païenne danserait. Il croit voler, d'un vol douloureux qui broie tant son corps inhabitué. Ses poumons, compressés, s'embrasent du feu de l'emphase. Ses talons choqués martèlent sa liberté. Son dos lourd et ses bras qui ne savent où se mettre se désarticulent et disparaissent dans le vent. Il n'est qu'un centaure. Sa place a toujours été au milieu d'un vent grisant créé par ses propres sabots. Rouge, son visage tendu aux éléments se gonfle et se sculpte de nouveau. Il va où ? Où va-t-il ? Qu'est-ce que cette direction qu'il vient de prendre ? Pourquoi est-il sûr de lui ?
Sa poitrine le tire, effréné, il a obtenu une cible. Il heurte la ligne d'entrée au creux des bois. Elle éclate en mille morceaux et cède. Elle n'a jamais existé. Le centaure est chez lui, il sait : aller de l'avant, c'est aller vers. L'astre file au-dessus de lui qui file au-dessous et les arbres foisonnent comme de noirs marqueurs verticaux. Fougueuses, toutes les feuilles se jettent sous lui ; les buttes se font vagues qui soulèvent ; comme l'oiseau suivant le courant de l'air, il est.
Il court il sait il va il est...
Il court il sait il va il est.
Il court il sait il va il est.
Il court il sait il va il est.
Il court il sait il va il est.
Ferme les yeux, maintenant, toi qui rêves... Dors.
Lui aussi se recroqueville, mais son pied glisse, il tombe en avant, tend les bras, rentre la tête, avance l'autre pied... Il essaye de poser les orteils au sol, se rattraper mais la gravité, le rattrape avant lui et
il
court
il court
il court
il inspire
il expire, son souffle haché par ses talons. Son corps tombant sans cesse en avant, ses pieds cherchant toujours à le rattraper, les murs se sont éloignés et rapetissent au loin, derrière. Devant lui, la forêt. Immense, toujours plus haute, ses pins tressautent avec violence, comme une païenne danserait. Il croit voler, d'un vol douloureux qui broie tant son corps inhabitué. Ses poumons, compressés, s'embrasent du feu de l'emphase. Ses talons choqués martèlent sa liberté. Son dos lourd et ses bras qui ne savent où se mettre se désarticulent et disparaissent dans le vent. Il n'est qu'un centaure. Sa place a toujours été au milieu d'un vent grisant créé par ses propres sabots. Rouge, son visage tendu aux éléments se gonfle et se sculpte de nouveau. Il va où ? Où va-t-il ? Qu'est-ce que cette direction qu'il vient de prendre ? Pourquoi est-il sûr de lui ?
Sa poitrine le tire, effréné, il a obtenu une cible. Il heurte la ligne d'entrée au creux des bois. Elle éclate en mille morceaux et cède. Elle n'a jamais existé. Le centaure est chez lui, il sait : aller de l'avant, c'est aller vers. L'astre file au-dessus de lui qui file au-dessous et les arbres foisonnent comme de noirs marqueurs verticaux. Fougueuses, toutes les feuilles se jettent sous lui ; les buttes se font vagues qui soulèvent ; comme l'oiseau suivant le courant de l'air, il est.
Il court il sait il va il est...
Il court il sait il va il est.
Il court il sait il va il est.
Il court il sait il va il est.
Il court il sait il va il est.
Ferme les yeux, maintenant, toi qui rêves... Dors.
- Malnir
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Re: Image de Sombre forêt dancefloor enguirlandée
Lun 11 Avr 2022 - 22:24
Des pieds nus foulent l’herbe élastique, filant vers la clairière et ses myriades de lampions flottants. On s’assoit dans les coussins et sur les tapis, on se distribue gâteaux et sucreries, on se sert du vin épais de promesses. Le conversations vont bon train, fluides et joyeuses. La nuit ressert son poing tiède sur le petit groupe assemblé. Hors du cercle de lumière, on ne pourrait savoir ce qu’il se passe.
Les voix vibrantes d’un duo de conteurs modulent l’air, et voilà que la mosaïque de tapis colorés devient une petite île sur une mer d’huile ! Des orbes de feu doré dansent et tanguent au dessus des vagues lourdes. Une écume de nacre vient s’ourler jusqu’aux franges du radeau à la dérive alors que l’on sort ouvre, en conclusion du récit, une marmite pleine de riz vinaigré et de généreuses tranches de poisson grillé à point. On parle fruits de mer, un oursin ramassé par un enfant passe de mains en mains, puis on sort des flûtes de pan, une femme se met à parler d’un albatros qu’elle a vu un jour planer sur la mer. On l’écoute, et le conte de mer devient conte d’air. L’écume s’ourle et s’enfle sans cesses en masses toujours plus vastes, alors que, narguant le vide sur leur tapis volant, le groupe rit et chantonne. On sort des livres, on lit, le vent fait planer le groupe, le porte sur l’onde blanche d’un cumulonimbus, dont la silhouette se détache dans la vague clarté à l’horizon. Les voyageurs commencent à perdre en en vivacité. Certains se sont endormis. D’autres discutent calmement. Du thé circule, avec de petits biscuits bruns et parfumés. À l’horizon, le ciel s’empourpre doucement. C’est un vent frais et doux qui se lève, alors que les nuages enveloppent les veilleurs dans un brouillard cotonneux. L’herbe est à nouveau là, humide de rosée, tout autour d’eux. Les derniers à tenir s’endorment. La nuit est finie.
Les voix vibrantes d’un duo de conteurs modulent l’air, et voilà que la mosaïque de tapis colorés devient une petite île sur une mer d’huile ! Des orbes de feu doré dansent et tanguent au dessus des vagues lourdes. Une écume de nacre vient s’ourler jusqu’aux franges du radeau à la dérive alors que l’on sort ouvre, en conclusion du récit, une marmite pleine de riz vinaigré et de généreuses tranches de poisson grillé à point. On parle fruits de mer, un oursin ramassé par un enfant passe de mains en mains, puis on sort des flûtes de pan, une femme se met à parler d’un albatros qu’elle a vu un jour planer sur la mer. On l’écoute, et le conte de mer devient conte d’air. L’écume s’ourle et s’enfle sans cesses en masses toujours plus vastes, alors que, narguant le vide sur leur tapis volant, le groupe rit et chantonne. On sort des livres, on lit, le vent fait planer le groupe, le porte sur l’onde blanche d’un cumulonimbus, dont la silhouette se détache dans la vague clarté à l’horizon. Les voyageurs commencent à perdre en en vivacité. Certains se sont endormis. D’autres discutent calmement. Du thé circule, avec de petits biscuits bruns et parfumés. À l’horizon, le ciel s’empourpre doucement. C’est un vent frais et doux qui se lève, alors que les nuages enveloppent les veilleurs dans un brouillard cotonneux. L’herbe est à nouveau là, humide de rosée, tout autour d’eux. Les derniers à tenir s’endorment. La nuit est finie.
- SolalCendre
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Re: Image de Sombre forêt dancefloor enguirlandée
Lun 11 Avr 2022 - 22:33
Pieds au plancher
De la maison, on n'avait bâti que le plancher. Des planchettes de cagettes posées soigneusement en carrés ordonnés. Aussi ordonnés que la forme des planches le permettait : elles étaient parfois gondolées, vrillées, échardées. Mais Galou n'avait voulu en retrancher aucune. Embrassant d'un coup d'oeil toutes celles que nous avions amassées pour lui, pour qu'il puisse bâtir avec la maison dont nous rêvions tant, il avait décrété qu'il les utiliserait toutes. Et pendant toute une nuit, il avait trié, choisi, assemblé les planchettes par deux ou par trois. Enfin, avec des vieux clous que nous avions déniché je-ne-sais où, il les avait fixé, toujours patiemment.
C'était lui également qui avait trouvé la clairière où nous nous installerions. Selon ses dires, c'était même plutôt la clairière qui l'avait trouvé. Il se promenait comme à son habitude, sans bien savoir où il allait, les pieds et la barbe au ciel, quand soudain une bestiole lui était venue au visage, l'obligeant à baisser les yeux qu'il tenait levés vers la lune. C'était là qu'il l'avait vue. Elle était bordée de chênes verts dont les racines formaient à ras de pied une clôture naturelle tout autour. Liant les chênes entre eux, de la menthe sauvage, de l'ail des ours, des mûriers et de ce lierre sauvage qui sentait si bon en été.
Il nous y avait amenés une nuit de printemps, après le déplacement du camp. Nous étions perclus de sommeil, de courbatures et de colère, et aucun de nous n'avait voulu voir d'abord son large sourire et les plissures de ses yeux d'enfant. Il avait insisté, et, au coucher du soleil, armé d'une torche, nous nous étions mis en route. Le lieu avait plu immédiatement à tous, tant aux poètes comme moi, que la forêt avait enlacés comme une nouvelle mère, qu'aux pragmatiques, que l'éloignement de la route et des habitations avaient tout de suite rassurés. Sans attendre, nous avions établi un plan de bataille pour l'établissement de notre nouveau camp. La fatigue s'était évanouie aussitôt, nous ne sentions plus sur nos peaux nos habits lourds d'être trop portés et si peu lavés, nous ne sentions plus les plaies de nos pieds que les mauvaises chaussures ne couvraient plus. En une matinée, nous avions tondu le gazon haut, arraché orties, remblayé les trous. Notre maison était là, devant nous et nous tendait les bras.
Le plancher fut achevé l'après-midi du deuxième jour. Nous partîmes tous nous baigner à la rivière qui babillait en contrebas. Je vis du coin de l'oeil les enfants prendre notre place dans la clairière. Nous leur avions interdit d'approcher de peur qu'ils se blessent avec nos faux et nos cisailles rouillées, mais à présent, le lieu était le leur. Nous n'avions pas passé la clôture roncée que déjà leurs cris et leurs jeux riaient à nos oreilles. Nous-mêmes nous étions aspergés comme des mômes ce jour-là, nus, simples, heureux.
À notre retour, le plancher était bariolé. Tous les gosses avaient fui, sauf un. Le petit Tête-de-Fraise, qui, ne nous ayant pas vus, continuait, de ses doigts potelés, de couvrir de peinture les planchettes soigneusement clouées. Maria, retenant sa robe sur son corps trempé, en avait eu les larmes aux yeux. Où les enfants avaient trouvé ces couleurs, nous ne le sûmes jamais, et aucun d'entre nous ne songea à leur demander. À cette vue, transporté d'une joie subite, le vieux Gideon se précipita à sa carriole au toit troué et revint quelques minutes plus tard, tenant entre ses bras malingres et fripés une vieille guirlande de Noël édentée et le générateur qui servait à brancher nos chauffages pendant les froidures. Oubliant les tortuosités de son corps vieux, il sauta dans un chêne, accrocha la guirlande à une branche, lança le reste de la décoration à Sim qui se hâta vers le chêne suivant. Peu après, la nuit tombait. Aux dernière lueurs du jour, Gideon trouva le bouton du générateur et l'alluma. On ne vit pas d'abord la lueur rose des lampes sur le rose du ciel. Ce n'est que quand le soleil se fut tout à fait couché que nous apparut toute la beauté de la scène. Plus tard, dans la nuit, nous tendrions des toiles au-dessus de notre plancher pour nous garder de la pluie et dormir, enfin dormir. Nous nous rappellerions comme d'un lointain passé de notre exil et de nos expulsions, de la douleur et des larmes. Mais à présent, seul le rire de nos enfants nous prenait les tripes et nous faisait rire sans raison, benoîtement, béatement, sous la lune. À présent, et Sim l'avait bien compris, muni de son bandonéon, il fallait danser, danser la maison à ciel ouvert.
De la maison, on n'avait bâti que le plancher. Des planchettes de cagettes posées soigneusement en carrés ordonnés. Aussi ordonnés que la forme des planches le permettait : elles étaient parfois gondolées, vrillées, échardées. Mais Galou n'avait voulu en retrancher aucune. Embrassant d'un coup d'oeil toutes celles que nous avions amassées pour lui, pour qu'il puisse bâtir avec la maison dont nous rêvions tant, il avait décrété qu'il les utiliserait toutes. Et pendant toute une nuit, il avait trié, choisi, assemblé les planchettes par deux ou par trois. Enfin, avec des vieux clous que nous avions déniché je-ne-sais où, il les avait fixé, toujours patiemment.
C'était lui également qui avait trouvé la clairière où nous nous installerions. Selon ses dires, c'était même plutôt la clairière qui l'avait trouvé. Il se promenait comme à son habitude, sans bien savoir où il allait, les pieds et la barbe au ciel, quand soudain une bestiole lui était venue au visage, l'obligeant à baisser les yeux qu'il tenait levés vers la lune. C'était là qu'il l'avait vue. Elle était bordée de chênes verts dont les racines formaient à ras de pied une clôture naturelle tout autour. Liant les chênes entre eux, de la menthe sauvage, de l'ail des ours, des mûriers et de ce lierre sauvage qui sentait si bon en été.
Il nous y avait amenés une nuit de printemps, après le déplacement du camp. Nous étions perclus de sommeil, de courbatures et de colère, et aucun de nous n'avait voulu voir d'abord son large sourire et les plissures de ses yeux d'enfant. Il avait insisté, et, au coucher du soleil, armé d'une torche, nous nous étions mis en route. Le lieu avait plu immédiatement à tous, tant aux poètes comme moi, que la forêt avait enlacés comme une nouvelle mère, qu'aux pragmatiques, que l'éloignement de la route et des habitations avaient tout de suite rassurés. Sans attendre, nous avions établi un plan de bataille pour l'établissement de notre nouveau camp. La fatigue s'était évanouie aussitôt, nous ne sentions plus sur nos peaux nos habits lourds d'être trop portés et si peu lavés, nous ne sentions plus les plaies de nos pieds que les mauvaises chaussures ne couvraient plus. En une matinée, nous avions tondu le gazon haut, arraché orties, remblayé les trous. Notre maison était là, devant nous et nous tendait les bras.
Le plancher fut achevé l'après-midi du deuxième jour. Nous partîmes tous nous baigner à la rivière qui babillait en contrebas. Je vis du coin de l'oeil les enfants prendre notre place dans la clairière. Nous leur avions interdit d'approcher de peur qu'ils se blessent avec nos faux et nos cisailles rouillées, mais à présent, le lieu était le leur. Nous n'avions pas passé la clôture roncée que déjà leurs cris et leurs jeux riaient à nos oreilles. Nous-mêmes nous étions aspergés comme des mômes ce jour-là, nus, simples, heureux.
À notre retour, le plancher était bariolé. Tous les gosses avaient fui, sauf un. Le petit Tête-de-Fraise, qui, ne nous ayant pas vus, continuait, de ses doigts potelés, de couvrir de peinture les planchettes soigneusement clouées. Maria, retenant sa robe sur son corps trempé, en avait eu les larmes aux yeux. Où les enfants avaient trouvé ces couleurs, nous ne le sûmes jamais, et aucun d'entre nous ne songea à leur demander. À cette vue, transporté d'une joie subite, le vieux Gideon se précipita à sa carriole au toit troué et revint quelques minutes plus tard, tenant entre ses bras malingres et fripés une vieille guirlande de Noël édentée et le générateur qui servait à brancher nos chauffages pendant les froidures. Oubliant les tortuosités de son corps vieux, il sauta dans un chêne, accrocha la guirlande à une branche, lança le reste de la décoration à Sim qui se hâta vers le chêne suivant. Peu après, la nuit tombait. Aux dernière lueurs du jour, Gideon trouva le bouton du générateur et l'alluma. On ne vit pas d'abord la lueur rose des lampes sur le rose du ciel. Ce n'est que quand le soleil se fut tout à fait couché que nous apparut toute la beauté de la scène. Plus tard, dans la nuit, nous tendrions des toiles au-dessus de notre plancher pour nous garder de la pluie et dormir, enfin dormir. Nous nous rappellerions comme d'un lointain passé de notre exil et de nos expulsions, de la douleur et des larmes. Mais à présent, seul le rire de nos enfants nous prenait les tripes et nous faisait rire sans raison, benoîtement, béatement, sous la lune. À présent, et Sim l'avait bien compris, muni de son bandonéon, il fallait danser, danser la maison à ciel ouvert.
- SolalCendre
- Messages : 20
Date d'inscription : 16/05/2021
Re: Image de Sombre forêt dancefloor enguirlandée
Lun 11 Avr 2022 - 22:42
- Malnir:
- J'aime beaucoup. L'atmosphère est exactement ce que j'avais envie de recevoir maintenant, et je t'en remercie ! Je me serais volontiers retrouvé un des conteurs dont tu parles Tu as une vraie belle plume descriptive.
- Leer:
- Eh bien je trouve très bien ce mix entre écriture plus conventionnelle et ton envie d'exploiter autrement l'espace de la page. C'est très expressif et et j'adore ça. Je suis passé sans heurts de cette chambre sordide à la forêt, sans m'en rendre compte, les transitions sont vraiment chouettes. Je n'ai pas saisi de quelle ligne tu parlais, au juste, mais le tout du texte est vraiment très beau.
- Leer
- Messages : 173
Date d'inscription : 16/08/2018
Re: Image de Sombre forêt dancefloor enguirlandée
Lun 11 Avr 2022 - 22:45
Commentaires
- Malnir:
- Ca court ça court dans ce CC ! Pour un texte que tu dis monolithique, je le trouve digeste. Tu aimes le vin, non ? x) on le retrouve souvent. Il s'intègre bien, je m'imagine une sorte de vin épicé ou vin chaud, moelleux comme les coussins. C'est super mimi parce que ça m'a rappelé les nuits des contes !! Y'a souci à "alors que l’on sort ouvre, en conclusion du récit, (...)" il doit y avoir un choix qui n'a pas été cousu entre "l'on sort" ou "l'on ouvre", sans doute.
LA BOUFFE (eyes on fire) je veux venir dans l'îlot. Inscrivez-moi, par pitié.
L'albatros ça me fait penser à la Maison dans Laquelle avec Rousse, son dessin au mur. Cet écrit est comme... un récit doux sur les nuits des contes, mais en même temps tellement extra et ohlàlà, et ce versant conteur qui s'épanouit !!! Quentin a la meilleure influence sur toi mon ami. Le passage de la forêt à la mer puis au vent puis à l'herbe était comme un voyage hypnotique, comme une nuit des contes, comme un joli rêve.
C'EST TROP BEAU
Je suis ultra heureux-se d'avoir lu ça.
- SolalCendre:
- J'apprécie le processus de construction : la personne qui décide d'utiliser chaque planche, même les plus moches et passe un long temps à les clouer une par une, ça me parle. Surtout quand il y a un retour sur le temps que ça prend et le résultat - célébration de la fin.
Cela étant dit... Tête-de-Fraise est très parlant et mimi comme surnom !
- Silver:
- La première phrase correspond totalement à ce que m'évoque l'image... En fait, l'intégralité de ton texte y correspond ! Il y a une sacrée capacité d'adaptation derrière ces mots qui utilisent l'image et la racontent dans la répéter. C'est entraînant. J'ai envie d'aller à ce concert ! En revoyant l'image, je m'imagine que c'est après que tout le monde soit parti, si on reste seul-e à observer l'ambiance qui va et change. On peut rester jusqu'au matin à ré-apprendre le silence et témoigner du jour qui se lève ignoré après cette nuit d'emphase.
- Silver Phoenix
- Messages : 139
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Age : 26
Re: Image de Sombre forêt dancefloor enguirlandée
Lun 11 Avr 2022 - 22:52
Let’s dance in the middle of the woods !
Les multiples guirlandes de lanternes flambent fièrement, révélant les couleurs criardes de la piste de danse. De beaux entrelacs de lumière tels des nuées de lucioles enflammant la nuit.
Ce soir, les arbres sont les hôtes. Les hiboux et les grillons chantent sous la chaleur nocturne. Une délicate brise flotte entre les feuilles, soulève l’herbe en de légères vagues fluides.
‘’ Vous êtes prêts ? ‘’
Quatre musiciens au style extravagant, et une danseuse. Pantalons pattes d’eph, plaques de métal ornant les vestes, tissus de végétal bioluminescent, fleurs colorées au parfum piquant. Les talons compensés claquent sur les planches. Sourires en coin, regards goguenards cachés derrière des lunettes teintées.
Un hochement de tête général.
‘’Let’s go !’’
Le percussioniste lance le rythme. Les baguettes frappent les peaux et le métal avec fracas dans un tempo bien soutenu. Le bassiste s’ajoute après quelques mesures, jouant une ligne aussi accrocheuse que profonde, le son boisé et caverneux amplifié par l’énorme caisse de résonance. Enfin, le flûtiste et la guitariste s’introduisent à la fête, soufflant, grattant de véloces mélodies.
(inachevé)
Les multiples guirlandes de lanternes flambent fièrement, révélant les couleurs criardes de la piste de danse. De beaux entrelacs de lumière tels des nuées de lucioles enflammant la nuit.
Ce soir, les arbres sont les hôtes. Les hiboux et les grillons chantent sous la chaleur nocturne. Une délicate brise flotte entre les feuilles, soulève l’herbe en de légères vagues fluides.
‘’ Vous êtes prêts ? ‘’
Quatre musiciens au style extravagant, et une danseuse. Pantalons pattes d’eph, plaques de métal ornant les vestes, tissus de végétal bioluminescent, fleurs colorées au parfum piquant. Les talons compensés claquent sur les planches. Sourires en coin, regards goguenards cachés derrière des lunettes teintées.
Un hochement de tête général.
‘’Let’s go !’’
Le percussioniste lance le rythme. Les baguettes frappent les peaux et le métal avec fracas dans un tempo bien soutenu. Le bassiste s’ajoute après quelques mesures, jouant une ligne aussi accrocheuse que profonde, le son boisé et caverneux amplifié par l’énorme caisse de résonance. Enfin, le flûtiste et la guitariste s’introduisent à la fête, soufflant, grattant de véloces mélodies.
(inachevé)
- Silver Phoenix
- Messages : 139
Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 26
Re: Image de Sombre forêt dancefloor enguirlandée
Sam 16 Avr 2022 - 1:53
- Leer:
- J'ai lu ton texte plusieurs fois et il fait toujours le même effet pour ma part. Il est oppressant, dans le bon sens du terme. Il est vrai que le style que tu as employé semble plus conventionnel mais je trouve qu'on reconnait bien ta touche personnelle, notamment dans la mise en page, la ponctuation ou encore le "rythme" de certaines phrases. J'aime beaucoup la phrase "Ses poumons, compressés, s'embrasent du feu de l'emphase.", elle pourrait s'intégrer dans un texte de musique. D'ailleurs ton texte me fait justement penser à des paroles de chanson, on pourrait facilement imaginer une mélodie notamment dans la conclusion du texte. Le côté "mécanique" et les sensations du personnage s'équilibrent très bien. Pour résumer, j'ai été sensible à la violence et au sentiment d'urgence tout le long du texte, le moment où on passe d'une petite chambre anxiogène à une immense forêt sombre m'a un peu choquée (j'ai déjà fait des cauchemars de ce genre). La dernière phrase m'a étrangement émue, je l'imagine comme prononcée par une voix lointaine et un peu brouillée pour une certaine raison.
- Malnir:
- J'aime beaucoup la légèreté que tu as exprimé dans ton texte. Je l'ai personnellement imaginé comme un tableau peint à l'huile sur bois, à la composition complexe avec des couleurs nocturnes et marines. C'est très imagé et l'atmosphère est bien remplie sans être lourde pour autant. Les détails sont juste comme il faut, il n'y en a aucun qui semble être en trop. C'est assez surprenant que tu aies imaginé quelque chose de maritime par rapport à l'image du thème mais tu as bien exploité l'idée, et l'absence de contexte précis rend l'identification plus facile. Les moments de lecture en particulier m'ont fait penser aux Nuits des Contes. La fin a sonné à la fois douce et mélancolique je trouve, la "mer d'huile" qui redevient "l'herbe humide de rosée" avec les derniers qui s'endorment enfin. C'est un texte intéressant et fidèle à ton style d'écriture.
- SolalCendre:
- Ton texte est agréable à lire. Malgré les petits moments pénibles que vivent parfois les personnages que tu mets en scène, les scènes en elles-même sont mignonnes et le sentiment du "chez soi" est satisfaisant. J'aime bien le côté "naïf" qui jure avec celui plus sombre du groupe a beaucoup souffert à cause de son exil, comme pour préserver l'innocence des enfants ("Tête-de-Fraise" est un surnom très mignon au passage). Je suis assez curieuse à propos personnages et de leur vécu du coup, j'ai bien senti la forte cohésion entre eux. Je n'ai pas eu de problème à associer directement ton texte à l'image, en particulier à la fin avec le concert improvisé au bandonéon.
- Malnir
- Messages : 88
Date d'inscription : 18/09/2018
Re: Image de Sombre forêt dancefloor enguirlandée
Sam 16 Avr 2022 - 18:40
- Leer:
J'ai déjà dis quelques trucs sur ton texte ; je le trouve très équilibré, avec une progression du rythme ; du lent, on a un crescendo jusqu'au rythme soutenu de la chevauchée. Je trouve très agréable le moment "plateau" sur lequel on arrive pour le final, qui donne un sentiment de fluidité en fin de texte (et donc de liberté). Je trouve cela dit les première phrases de ton texte (les trois premières pour être précis) assez bizarres, bancales en fait. En particulier, celle sur les coulures de shampoing. Je ne comprends pas ce détail.
Ca mis à part, beau texte.
- Quentin:
Comme je disais, on retrouve ce traitement des caractères de tes personnages qui sont très (trop ?) enthousiastes, très exubérants. Naïf oui, mais pas niais. J'ai réfléchi à cette tendance qu'on tes personnages à la naïveté, et il me semble ici y voir la logique d'une forte de "pureté" originelle, celle du paradis perdu. J'avais réfléchi à ça sans le noter, et du coup la moitié de ce que j'avais à en dire a disparu de ma mémoire. Toujours est-il que, à titre personnel, j'y trouve quelque chose de très intéressant, parce que proche surtout du sentiment nostalgique (et de l'ordre de l'optimisme en dépit d'un monde sombre).
- Silver:
Ton texte est une piste de dancefloor. On peut carrément visualiser des gens en train de se déhancher tous du long. Ca m'a mit de bonne humeur !
J'y trouve quelque chose de très peu statique dans le traitement (en regard d'autres textes que tu as pu produire, de mémoire), tout en gardant une teinte analytique qui te correspond (et dont tu sais utiliser le potentiel).
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