- Leer
- Messages : 173
Date d'inscription : 16/08/2018
CC n°24 : le jour de trop
Mar 13 Nov 2018 - 22:35
lzehfaleiudz.
- Leer
- Messages : 173
Date d'inscription : 16/08/2018
Re: CC n°24 : le jour de trop
Mar 13 Nov 2018 - 23:14
(ceci est un truc bidon écrit pour pas rien poster parce que juste pas aujourd'hui visiblement :/)
Brûle prit un verre de trop, puis un autre. Et un autre. Brûle s'écroula.
Brise secoua la tête.
Que faire contre lui ?
Si effervescent, comme un cachet d'aspirine à vous faire tourner la tête.
Pauvre Brûle, brûlant Brûle. Brûlant de fièvre, cherchant toujours l'excitation.
Jusqu'à l'excès. Le coma.
Brise pose la main sur l'épaule de Brûle et sa joue sur sa tête. Brise pensait.
Brûle prit un verre de trop, puis un autre. Et un autre. Brûle s'écroula.
Brise secoua la tête.
Que faire contre lui ?
Si effervescent, comme un cachet d'aspirine à vous faire tourner la tête.
Pauvre Brûle, brûlant Brûle. Brûlant de fièvre, cherchant toujours l'excitation.
Jusqu'à l'excès. Le coma.
Brise pose la main sur l'épaule de Brûle et sa joue sur sa tête. Brise pensait.
- Explication, lien au thème:
- J'ai repris mes deux personnages qui sont visibles dans le "texte imaginâl" (hors CC, je l'ai mis dans ma section) parce que j'avais envie de les revoir et de passer du temps avec eux. Leur histoire est complexe et je ne sais trop quelle est la bonne quantité à mettre ici, dans le doute je fais au plus court : le lien avec le thème, c'est qu'on voit ici le soir du jour de trop, le calme Brise qui regarde toujours Brûle sans intervenir est en train de réfléchir au flux du temps et des choses, et ce soir-là, il va laisser Brûle. Il va partir et voir ce qui se passe quand ce n'est plus l'autre qui le mène de droite à gauche dans ses grands délires. Il va suivre une route calme, faite de froid et d'obscurité. Il va observer le monde seul, découvrir ce que cela fait de passer un moment libre, sans sa moitié. Il reviendra plus tard, quand il aura fini, lui-même ne sait trop quand. C'est un sacré coup porté à Brûle, qui est habitué à son ange de douceur quand il se réveille. Il va se consumer d'angoisse, c'est sûr.
Tout ceci m'a fait réfléchir au fait que j'ai écrit un texte il y a longtemps, qui pourrait presque être dans le thème. Je l'avais intitulé "un nouveau jour". Je vais le poster dans ma section également si vous voulez le commenter. Je vous préviens, il est assez naïf dans son écriture.
- Silver Phoenix
- Messages : 139
Date d'inscription : 27/08/2018
Age : 26
Re: CC n°24 : le jour de trop
Mar 13 Nov 2018 - 23:40
Comment en était-elle arrivée là ?
Sa journée était-elle si pourrie pour terminer sur cette terrible conclusion ? Ou était-ce une accumulation de journées toutes plus insupportables les unes que les autres ? Cela devait être un mélange de tout ça. Toutes les insultes, toutes les remarques quotidiennes qu'elle subissait... Cela ne pouvait plus durer bien évidemment, mais était-elle obligée d'y mettre un terme de cette manière ?
Elle se remémorait son propre nom. C'était bien Laura, non ? Laura. Oui, c'était Laura. Laura qui avait fait la pire connerie de toute son existence.
Sous le choc, elle essayait de ranger un peu ses souvenirs. Qu'avait-elle fait la veille ? Ah oui, elle se souvenait de la sensation de l'alcool coulant à flot dans sa gorge, brûlant délicieusement son palais. Elle s'était endormie peu après, sur son canapé. Mais ce n'était pas important. Ou ça l'était ? Laura ne sut vraiment quoi en penser.
Cela expliquait en tout cas l'ignoble gueule de bois de ce matin même. L'envie de vomir, la tête lourde et les vertiges avaient déjà bien entamé le calme habituel de Laura. Ce n'était pas du tout la première fois qu'elle buvait, elle avait déjà subi de nombreuses gueules de bois, avec la vaine promesse d'arrêter d'autant s'alcooliser le sang.
Laura se mit en tête que le fait de boire autant n'était peut-être que l'une des conséquences de tout ce bordel. Elle devait partir respecter son poste de secrétaire, jalousée par ses collègues. Elle n'avait jamais vraiment compris pourquoi ces chères collègues devaient envier sa position. Après tout, son patron lui faisait souvent des remarques censées être... flatteuses ? Plutôt destructrices en réalité. Les seins, les fesses, les jambes, l'entrejambe, tout passait sous le regard pervers du patron.
Oui, elle se souvenait qu'elle tentait de garder ça secret, mais des rumeurs sur le fait qu'elle couchait avec le patron pour un meilleur salaire avaient rapidement fait le tour des bureaux. Vue comme une femme opportuniste et facile, ses collègues n'hésitaient pas à cracher leur venin sur elle, entérinés par l'effet de groupe. Seule face à des dizaines de personnes qu'elle connaissait à peine.
Laura se rappelait encore du regard plus mauvais que d'habitude de ses collègues le matin. La douleur martelait son crâne, ses tempes pulsaient frénétiquement, ses yeux rougies et cernés piquaient. Elle n'avait même pas pris la peine de soigner un minimum son apparence. A quoi cela servait de toute façon ?
Et puis, ce moment. Elle aurait dû se dire que c'était comme ça que ça allait finir. Cela faisait des années que ça durait, les insultes, les remarques, les rumeurs, les plaintes déposées sans fin, pour aboutir à ça.
Laura observa le corps inerte de son patron, une énorme paire de ciseaux plantée dans la poitrine,une flaque rouge sombre s'élargissant sous lui. Devant tous ses collègues, qui désormais se dispersaient violemment, le chaos total. Cette fois, il l'avait menacée de la violer dans les toilettes, et qu'elle serait virée si elle refusait de se plier à sa volonté. Non, vraiment, cela était le jour de trop pour Laura.
Elle resta immobiles pendant de longues minutes, incapable de prendre la moindre décision. Devrait-elle mettre fin à ses jours ? Non, elle n'en avait pas la volonté. Devait-elle attendre que la police l'embarque ? C'était peut-être la meilleure solution. Ou peut-être pas. Ils lui demanderaient de s'expliquer sur son geste. Des heures de garde-à-vue tendues l'attendraient, mais elle n'avait pas réellement le choix.
Laura poussa un long soupir de douleur. Elle était une meurtrière, et elle vivrait avec ce fardeau toute sa vie. Son ancien patron était peut-être un violeur, un obsédé, mais aussi un être humain. Elle ne sera jugée que par ce critère.
Laura entendit les policiers arriver. C'était fini pour elle. Définitivement.
Elle ne put conclure qu'une chose.
Elle aurait mieux fait de rester couchée.
Sa journée était-elle si pourrie pour terminer sur cette terrible conclusion ? Ou était-ce une accumulation de journées toutes plus insupportables les unes que les autres ? Cela devait être un mélange de tout ça. Toutes les insultes, toutes les remarques quotidiennes qu'elle subissait... Cela ne pouvait plus durer bien évidemment, mais était-elle obligée d'y mettre un terme de cette manière ?
Elle se remémorait son propre nom. C'était bien Laura, non ? Laura. Oui, c'était Laura. Laura qui avait fait la pire connerie de toute son existence.
Sous le choc, elle essayait de ranger un peu ses souvenirs. Qu'avait-elle fait la veille ? Ah oui, elle se souvenait de la sensation de l'alcool coulant à flot dans sa gorge, brûlant délicieusement son palais. Elle s'était endormie peu après, sur son canapé. Mais ce n'était pas important. Ou ça l'était ? Laura ne sut vraiment quoi en penser.
Cela expliquait en tout cas l'ignoble gueule de bois de ce matin même. L'envie de vomir, la tête lourde et les vertiges avaient déjà bien entamé le calme habituel de Laura. Ce n'était pas du tout la première fois qu'elle buvait, elle avait déjà subi de nombreuses gueules de bois, avec la vaine promesse d'arrêter d'autant s'alcooliser le sang.
Laura se mit en tête que le fait de boire autant n'était peut-être que l'une des conséquences de tout ce bordel. Elle devait partir respecter son poste de secrétaire, jalousée par ses collègues. Elle n'avait jamais vraiment compris pourquoi ces chères collègues devaient envier sa position. Après tout, son patron lui faisait souvent des remarques censées être... flatteuses ? Plutôt destructrices en réalité. Les seins, les fesses, les jambes, l'entrejambe, tout passait sous le regard pervers du patron.
Oui, elle se souvenait qu'elle tentait de garder ça secret, mais des rumeurs sur le fait qu'elle couchait avec le patron pour un meilleur salaire avaient rapidement fait le tour des bureaux. Vue comme une femme opportuniste et facile, ses collègues n'hésitaient pas à cracher leur venin sur elle, entérinés par l'effet de groupe. Seule face à des dizaines de personnes qu'elle connaissait à peine.
Laura se rappelait encore du regard plus mauvais que d'habitude de ses collègues le matin. La douleur martelait son crâne, ses tempes pulsaient frénétiquement, ses yeux rougies et cernés piquaient. Elle n'avait même pas pris la peine de soigner un minimum son apparence. A quoi cela servait de toute façon ?
Et puis, ce moment. Elle aurait dû se dire que c'était comme ça que ça allait finir. Cela faisait des années que ça durait, les insultes, les remarques, les rumeurs, les plaintes déposées sans fin, pour aboutir à ça.
Laura observa le corps inerte de son patron, une énorme paire de ciseaux plantée dans la poitrine,une flaque rouge sombre s'élargissant sous lui. Devant tous ses collègues, qui désormais se dispersaient violemment, le chaos total. Cette fois, il l'avait menacée de la violer dans les toilettes, et qu'elle serait virée si elle refusait de se plier à sa volonté. Non, vraiment, cela était le jour de trop pour Laura.
Elle resta immobiles pendant de longues minutes, incapable de prendre la moindre décision. Devrait-elle mettre fin à ses jours ? Non, elle n'en avait pas la volonté. Devait-elle attendre que la police l'embarque ? C'était peut-être la meilleure solution. Ou peut-être pas. Ils lui demanderaient de s'expliquer sur son geste. Des heures de garde-à-vue tendues l'attendraient, mais elle n'avait pas réellement le choix.
Laura poussa un long soupir de douleur. Elle était une meurtrière, et elle vivrait avec ce fardeau toute sa vie. Son ancien patron était peut-être un violeur, un obsédé, mais aussi un être humain. Elle ne sera jugée que par ce critère.
Laura entendit les policiers arriver. C'était fini pour elle. Définitivement.
Elle ne put conclure qu'une chose.
Elle aurait mieux fait de rester couchée.
- Malnir
- Messages : 88
Date d'inscription : 18/09/2018
Re: CC n°24 : le jour de trop
Mar 13 Nov 2018 - 23:43
Le jour de trop
Parfois, nous rencontrons nos limites, sans même les avoir vu venir. À table, nous nous sentirons soudainement bloqués nets par une bouchée supplémentaire de ce délicieux fraisier dont on pensait ne faire qu’une bouchée. Quand nous courrons après un train que l’on ne veut absolument pas manquer, on se retrouve soudain trahi, nos jambes refusant catégoriquement d’accélérer d’avantage, et on voit les wagons disparaître au loin alors qu’on essaie vainement de reprendre sa respiration. Un autre exemple, alors que l’on se lance dans l’apprentissage d’une longue réplique pour la pièce que l’on doit jouer dans quelques jours, et sans préavis les vers se mélangent, tous nos efforts sont battus en brèche et les mots nous échappent comme l’eau entre nos mains. Et la liste serait longue, mais ces quelques exemples suffisent : toujours nous arrivons tôt ou tard à nos limites, à ce qu’on peut supporter. Et non ce que l’on croit supporter ; parfois on pensera impossible de soulever ce gros rocher qui ruine l’élégance de notre jardin, mais finalement on sera capable de le projeter chez le voisin ; parfois on croit que cette bête porte de contreplaqué derrière laquelle un ami cher est en grave danger (imaginer tout type de péril grave et mélodramatique), et nous voilà à nous assommer à moitié contre ce frêle panneau. Bref, nos limites sont de viles traîtresses, parfois elles s’éloignent parfois elles apparaissent face à nous et nous prennent de cours. Mais il arrive toujours ce moment, souvent mêlé de frustration, d’incompréhension ou de quoique ce soit d’autre de négatif, où nous les atteignons.
Souvent ce n’est guère dramatique. Si ce pot de confiture nous résiste, nous n’en mourront pas, et à la rigueur l’ingéniosité humaine a permis de dépasser ce genre de mesquineries. Mais parfois (pas tout le temps), c’est une autre histoire. Si on rencontre sa limite en essayant d’enfoncer la porte derrière laquelle notre ami se meurt (bruyamment et assez lentement, si possible), alors il est certain que nous maudirons toute notre vie notre faiblesse et cette incapacité que nous avons eu à briser ce frêle obstacle (peut-être même n’était-elle pas fermée et ne nous en étions nous pas rendu compte, et alors c’est encore plus douloureux). De même, si on tombe du troisième étage, la limite risque d’être notre incapacité à voler, et l’expérimentation à court terme de la limite de résistance de nos os… Plus légèrement, il peut arriver que malgré toute la beauté, confiance en soi, tout le charme, la classe et la sensualité bien naturelle (et méritée) dont vous rayonnez, vous vous retrouvez face à quelqu’un qui y soit totalement indifférent (par une espèce d’ironie courante, c’est évidemment cette personne qu’il vous importait de séduire plus que les autres). Là encore, découvrir ses limites n’est guère agréable.
Alors, j’ai personnellement expérimenté beaucoup de mes limites en me disant que c’était certes déplaisant, mais qu’au moins, j’étais au courant de celles-ci, et je saurais par la suite m’en accommoder et composer avec. Je tiens à préciser que je n’eus jamais à sauver un ami en enfonçant une porte ouverte, que ce soit bien clair. De façon générale, j’ai traversé bien des moments désagréables en découvrant à l’improviste mes limites et ensuite en essayant de les dépasser. Parfois en y arrivant, parfois en échouant. Mais finalement, je dois bien dire que rien ne surpasse cette ultime limite à laquelle nous sommes tous confrontés… Le temps. Il file discrètement sous nos pied comme le sable et avant de nous en rendre compte nous voilà enfoncés jusqu’aux chevilles. Puis quoiqu’on fasse on se retrouve entraîné dans sa course. Temps écoulé, temps passé, temps perdu… Et finalement, temps dépassé. Ce matin, je me suis réveillé une fois de trop. Oh, bien sûr je sentais que ça venait depuis quelques temps. Je n’ai plus ma jeunesse, ma force, ma beauté ou mon intelligence d’à l’époque où je pensais encore repousser mes limites. Depuis des années, elles s’étaient resserrées autour de moi en un anneau toujours plus oppressant, jusqu’à ce qu’elles soient assez sûrement matérialisées par les murs de ma chambre d’où je ne suis presque plus sorti depuis trois mois.
Alors ce matin, en me levant, je l’ai senti, le souffle du temps, qui pousse les derniers grains de sables sur le roc dur et noir de l’existence, qui les emporte au diable. J’ai senti comme les fibres d’une corde qui se distendent jusqu’à craquer. J’ai senti que mon temps cette nuit s’était épuisé, que le jour précédent était mon dernier et que celui-ci était de trop. Ma poitrine en se soulevant ne plissait même plus les couvertures aux parfums médicamenteux, mes paupières peinaient à dévoiler à mes yeux un monde qui était à court de couleurs. Il est gris à présent, et je suis las. Quelle étrange chose, quelle espèce d’indifférence quand je constate que mes mains racornies aux doigts recroquevillés en serres difformes ne peuvent plus bouger, que ma tête repose dans l’oreiller comme une pierre. Que je ne ressens plus ni faim, ni soif, que ma langue est insensible, perdue dans les limbes d’une bouche que j’ai presque oubliée. Ma peau sent lointainement la tiédeur douce des couvertures, mon nez sens encore comme un reliquat des parfums qui m’ont entourés. Une sorte de doux néant m’a entouré pendant la nuit, et me voilà comme ces personnages de dessin animé qui se rendent brusquement compte qu’ils marchent dans le vide depuis quelques secondes et enfin tombent.
Je ferme à nouveau les yeux, incertains de les rouvrir. Ce jour était de trop, au dessus de tout ce que je peux affronter. La limite, la falaise du temps, souvent entraperçue, était à présent contre moi, et je ne pourrai pas m’en tirer d’une pirouette ou d’une plaisanterie. C’était fini. Cette falaise avait avancé vers moi, doucement, et je la rencontrais finalement. On échappe jamais à ses limites. Et parfois on ne peut pas lutter contre elles. On ne peut pas même les affronter deux fois. Elles viennent une et une seule fois. Je sens que le jour se poursuit autour de moi, mais je sens que ces secondes, que j’ai laissé filées, soudain sont comme un collier de perles qui l’une après l’autre glissent entre mes doigts après une petite résistance… Toujours plus lentement. Comme une horloge dont le contrepoids est arrivé en bas, et qui perd de son dynamisme. La limite est là, à quelques perles, quelques battements sourds de mon cœur ou du balancier de la vie. Qu’il est long le temps, surtout à la fin. J’aurai dû compter plus précieusement ces perles quand j’en avais la possibilité, je les confondais avec des grains de sable, de la poussière, de petits cailloux. Oh… la dernière perle est passée je crois… peut-être encore une dernière ? Oui. Et après une autre ? La corde du collier glisse de mes mains, j’attends encore le dernier battement de l’horloge. Je l’attend. Mais finalement la limite, la falaise de ténèbres, le néant, j’y suis.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum