Le Pare-tempêtes
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Pantouffe
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CC N°13 Thème 79 : Fonds de tiroir Empty CC N°13 Thème 79 : Fonds de tiroir

Jeu 20 Sep 2018 - 19:52
PAR MALNIR






Les bureaux, avec moi, c’est toujours très personnel. Ma méthode de rangement est stratigraphique. Je suis archéologue, c’est normal ; les objets les plus anciennement consultés sont les plus bas dans les piles de feuilles et de cahiers et de livres qui s’élèvent de toute part. Je sais m’y retrouver, et même aujourd’hui, alors que j’ai plus de cheveux blancs que de cheveux noirs, et plus de crâne nu que de cheveux blancs, que les feuilles, cahiers, livres sont synthétisés en tablettes et en hologrammes et feuilles de verres optiques et tactiles, je trouve encore moyen de faire des stratigraphies. Les tiroirs reflètent la même logique, mais je suis encore plus stratigraphique et archéologique dedans ; cette fois-ci, j’oublie même ce qu’il y a au fond. Ainsi, pas plus tard qu’aujourd’hui, j’ai retrouvé au fond de l’un d’eux une petite boite métallique, et dedans, quelques menus objets. Au vu des documents qui la recouvraient, et de ce qu’il y avait en dessous, j’ai du la placer là il y a bien dix ans, si ce n’est plus ; et ce qu’elle contient me renvois à ma folle jeunesse.
Ah… les années 2020… C’est loin, et en même temps, si peu… il y avait encore des voitures à essence à l’époque !

L’un des objets, justement, c’est un vieux morceau de carte routière de l’époque, une page soigneusement arrachée et pliée. J’avais vraiment des réflexes de vieux, déjà alors, quand le GPS était omniprésent ! Mais ce bout de carte, c’était d’avantage qu’un trajet ; un peu comme une carte au trésor, il localisait des lieux disparus ou si changés que je ne les reconnaîtrais plus ; c’était celle que j’avais faite lors d’un voyage avec quelques amis, l’un des derniers que j’ai fais en voiture. Nous étions trois, fringants jeunes hommes, à peine sortis de l’université, en route pour un tour de France des chantiers les plus intéressants du moment ; surtout une occasion de voyager. Les cheveux et la barbe dans le vent, nous empruntions les petites routes, écoutant des vieilles chansons qui nous évoquaient notre enfance ; comme quoi nous plongions toujours dans le passé, même pour le plaisir ! J’étais à côté du conducteur, un ami à moi qui nous a quitté depuis dans des circonstances tragiques dont je ne veux pas parler ici. C’était à moi que revenait la lourde tache de mettre de la musique dans l’habitacle, et j’ose dire que j’ai fais preuve de bon goût ! Du moins faisaient-elles souvent mouche, qu’elles soient l’occasion d’une boutade, de souvenirs ou simplement de hocher la tête en rythme, tout simplement.

Et la route défilait sans fin, ruban noir de bitume sous le chaud soleil de juillet ! Les arbres l’ombrageaient agréablement, le vent frais venait nous rafraîchir comme la canicule frappait fort. Que nous avions été inspiré d’éviter l’autoroute systématiquement ! Là bas, les vacanciers moutons restaient bloqués et abrutis par les rayons qui martelaient leur carrosseries et les faisaient bouillir à petit feu. Tandis que nous, nous roulions libres comme le vent et, le soir, lorsque le soleil venait rouler derrière les collines comme une orange cramoisie, tiède et douce, nous nous arrêtions près d’un champ, nous dînions avec convivialité, puis reprenions un peu de notre route, profitant du calme de la nuit avant de nous arrêter enfin. Dans l’obscurité, nous rabattions les banquettes et nous endormions sur ce lit improvisé.

Je me rappelle encore ces insectes qui venaient nous harceler, et qu’on ne voit plus jamais en été, de cette douceur de l’air, des couvertures rêches qu’on laissait finalement de côté une part de la nuit, jusqu’à ce que l’aube froide nous oblige à les tirer sur nos corps glacé… des parfums des fleurs, des buissons, des résines. Celles d’une nature que je n’ai plus vu depuis que je me suis retiré dans mon crépuscule. La ville m’a encerclée, enfermée ! J’y suis pris et je crains désormais que leur horizon dentelé de buildings, les corridors aseptisés et les moquettes insonorisées soient tout l’univers qui me soit offert. J’avance péniblement, le parc le plus proche n’a que bien peu d’arbre, et tous trop apprivoisés pour me faire ressentir ce que je sentais alors.

À moins que ça ne soit la vieillesse, que mon corps lui même s’enferme sur moi, et que ma sensibilité s’émousse comme mes sens, ma mémoire, ma précision… Dure vie, mais que de choses que je voudrais revivre.
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Jeu 20 Sep 2018 - 19:53
PAR PANTOUFFE

Il y a de la poussière au fond de mon tiroir. Tout bon tiroir a son lot de poussière. Le mien est plein : cheveux glissés du bout des doigts quand j'y ais tâtonné, miettes des biscuits que j'y ais caché pour les soustraire aux bouches des autres enfants (avides, mouillées et tendres), pulvérulences diverses infiltrés d'en dehors, du reste de la pièce. Excréments d'insectes, flocons de papier, pelures de gommes. Râpures de plastique, copeaux de crayons. Et cendres. Ma poussière était douce, ancienne, elle frémissait sous mes doigts comme un chaton anéanti, une fourrure vivante s'essayant à renaître, à reformer son corps soyeux, soulevé d'un grelottement. L'amalgame un peu gluant frissonnait contre ma peau comme un duvet de jeune homme, une villosité chaude et parfumée animée fugacement par la respiration. Il y avait une pubescence semblable sur les joues de Raspoutine, au-dessus de la barbe gravissant fébrilement sa mâchoire, précurseur translucide de la toison à venir. Je regrette de n'avoir pas pu frôler le cotonnement qui précéda la pilosité faunesque de ses jambes, de son torse et de ses bras. J'aurais aimé pouvoir hérisser ce duvet sur ses membres... Mais je l'ai conduit trop tard à mon étreinte.
Et je ne peux pas ranger Rasti dans un tiroir- ou bien par morceaux de choix. Il y côtoierait pourtant du beau monde, toute une noblesse de nacre.
Car il y a des os au fond de mon tiroir. Des os légers et délicats, parfois jaunis et parfois blanc. De petits os de rongeurs que je fais cavaler entre mes phalanges, des os que j'aime toucher. Quand mes hamsters ne disparaissent pas simplement, sans même laisser de minuscule cadavre derrière eux, à cajoler et à enfouir, je récupère le mikado de faïence qui soutenait le chapiteau de leur peau ; une fête foraine anéantis. Je le glisse, ici et là. J'en fais un bel usage. Certains ont été fracturés pour donner de la substance aux sachets qui battent la mesure entre mes clavicules, au bout de leur cordon. Petites poches d'espoir devant pourvoir aux miracles souhaités, bourses de cuir et de tissus où s'amassent les poudres et les osselets magiques. Gonflées par les végétations flétries qui donneront des nuances plaisantes à mon odeur, fragrances légères aux vrilles chaudes, colorées ; je le sais. J'ai un parfum composé sur mesure. Je le fais pour mes enfants, mes faons, mes chères petites méduses. Pour moi, rien que pour moi et pour mon courage, j'y entrepose des dents, des tessons et des perles. J'ai besoin de tout le pouvoir contenu dans ces breloques, de toute la magie des rituels et des superstitions. Il y a un rêve que je veux réaliser. Et je n'aurais jamais trop d'amulettes afin d'y parvenir.
(inachevé)
Pantouffe
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CC N°13 Thème 79 : Fonds de tiroir Empty Re: CC N°13 Thème 79 : Fonds de tiroir

Jeu 20 Sep 2018 - 19:58
PAR HOREMAKHET

Imaginez une grande caserne, ou plutôt une casemate. Un resserre tellement méticuleusement fortifié, aux parois si rigoureusement planchéiée qu'il n'y avait pas un interstice, pas un une jointure défaillante ou un défaut dans le lattis. Rien, sauf une unique, une longue fente barlongue, régulière comme involontaire, à l'entremise du mur ouest et du plafond. Par ce genre de claustrât, filtrait un plan de lumière qui formait au sol un parallélogramme orangé.

Imaginez maintenant que ce rayon dévoila une foule pêle-mêle. Un capharnaüm de baïonnettes et de sabres, de grenadiers avec leurs hauts oursons qui les rehaussés de deux pieds vissés sur la tête, de chevau-léger qui n'avait pas pris la peine de quitter leur montures, d'artilleurs qui appréciaient trop leurs canons de campagne pour les laisser dehors au prise avec les rigueurs du climat, de gardes suisses armés de lances à la rectitude équivoque, preuve des batailles passées... Tous cet entassement soldatesque commentait bruyamment, pariait et riait.

Mais dans un recoin, un plus petit groupe s'était amassé devant un de leur camarade. Plus râblé, plus ancien, plus gradé, il s'adossait à un tonneau de poudre, et toisait son monde malgré son unique jambe, et son bras droit estropié. Son uniforme détonnait un peu ; il paraissait avoir était doré à une époque, mais le tissu en était maintenant rongé par une vilaine couleur olivâtre, qui ajoutait à l'allure du vétéran ce qu'elle enlevait au prestige du costume. Et puis, les morfils d'or restant prenaient des allures de passequilles.

Replaçant son casque, passant une main sur sa poitrine où brillait une médaille, plus fraîche que toute sa vêture, il racontait d'une voix rêche de fumeur invétéré.
"Diable, si ce fut un rude combat ! De haute lutte nous l'avons conquise, cette satanée forteresse."
L'attention redoublait dans les rangs ; il y avait de la chair fraîche, pas encore passé par le baptême du feu, tout beau tout neuf, qui écoutait avidement le récit du vieux colonel, car c'était son rang à en juger par ses élégantes épaulettes.

"Figurez-vous cette broutille, un château comme on en voit dans les contes de fées ou en Allemagne, juché sur une montagne, un furieux monolithe d'escarpements lisses comme l'ardoise et surplombé de replats où le plus mauvais des pointeurs vous aligneraient comme s'il vous tenait à bout portant. Et les rebelles d'en face avait le sens de l'humour. Rien de pire qu'un ennemi qui sait plaisanter. Comme si ce n'était pas suffisamment difficile d'avancer en voyant les camarades se faire faucher comme des quilles et tomber dans le vide par grappes, ces cochons-là faisaient littéralement pleuvoir des hallebardes depuis leurs belles murailles.

Comment en étions-nous arrivés là ? Je ne n'en sais fichtrement rien. Un combat est un combat, moi je faisais ce faisais ce que je savais faire de mieux. J'ajustais, je tirais. Je ne sais pas si je touchais grand-chose, mais en tout cas ceux d'en face avait l'élégance de viser à côté. Comme échange de bon procédé, cela m'allait. Pas toujours aux camarades à ma gauche ou à ma droite. C'était pire qu'un marécage : ceux qui tombaient, on se cachait derrière ou on les faisait tomber dans le vide quand venais le moment d'avancer. On me l'a reproché, mais j'ai fait mon devoir. J'ai offert ma poitrine à l'ennemi, il n'en a pas voulu. Celle du copain était plus opulente, il faut croire.
Il marqua une pause, le temps de priser un peu de tabac.
J'ai fait partie des élus cette fois. C'est rare, d'autant que j'étais un homme du rang, un planton du genre qui sert de chair à canons pour permettre à la veille garde ou à la cavalerie de marquer son coup d'éclat .

Son regard brilla : l'étincelle d'une ressouvenance, quelque part nostalgique.
Mais cette fois, pas de cuirassiers en plastrons rutilants, ni de vieille garde à trois chevrons. Ils étaient occupaient en bas. Ils y découpaient des bestioles comme je ne peux les décrire. Des machins écailleux, garnis de dents et de cornes, des monstres à vous faire regretter la vue de la bouche d'un canon prêt à faire feu. Et en parlant de difformité à écaille, il y en avait une qui m'inquiétait depuis un petit moment. Précisément, depuis que j'avais compris que mon visage ne revenait pas à la grenaille aujourd'hui, et que le destin à la main lourde avait décidé de me réserver une issue plus cocasse.
Celle-ci avait des crocs, des dents et des cornes, tout comme les autres. Mais en plus, elle avait une paire d'ailes, énormes comme des bâches couvertes de suie, lacérées par endroit histoire de vous comprendre qu'elle n'en ait pas à son coup d'essai, et que du plomb, elle en a mâchouillé suffisamment pour vous recracher deux ou trois obusiers. Et elle tournoyait, tournoyait à m’en donner le vertige, avec calme, flegme, une sorte de délicatesse un peu féminine. Je faisais abstraction ; même si elle me faisait des appels du pied en taillant dans la troupe ci-et-là, juste assez proche de moi pour que je sente le roussi sans le subir, histoire que je ne l'oublie pas. Puis il y eut une sonnerie qui retentit dans les contreforts, et la difformité tira provisoirement sa révérence ; mais elle me jeta une œillade qui ressemblait à une promesse.
J’étais endurci. Je voudrai dire que j’avais connu pire, mais je n’avais affronté que des hommes. Là, c’était une femelle. Qu’importe. On continuait de progresser. Dans ces moments, on se promet plein de chose stupide. Moi, j'essayais de retenir les visages. On est tous pareil à l'armée, mais je me disais que si je survivais à ça, ces gars-là deviendront plus que des camarades. Les trois mousquetaires, ou une de ses niaiseries. Ça m'a rassuré, et j'ai poursuivis en me faisant moins de bile que prévu.
Arrivé au bas du château, on était trois. Trois à avoir survécu à l'ascension. Un coup à vous faire regretter la plaine et une bonne prise au corps. Ce qui était bien, c'est que nous étions trois gaillards de la ligne, des anonymes que l'on cache dans les parades et que l'on oublie de citer à la fin de la boucherie. Il y avait moi, caporal, vieux de la vieille, qui a arrêté de compter les campagnes comme on cesse de souffler les bougies. Puis, il y avait un sergent, un grognard qui ne parlait pas beaucoup et avec qui j'avais peut-être cassé la graine une ou deux fois tout au plus.
Et puis, il y avait un jeune, un soldat. Bon, il promettait le petit. L'air noble, propre, le sabre au clair, de la trempe de ceux qui armé d'une petite cuillère vont récupérer l'aigle du régiment entouré de quatre bataillons ennemis, où qui vous font honte à vous, vieux rat planqué, en courant seul contre une charge de cavalerie, l'étendard à la main.
Lui, je l'ai retenu. Et vous devriez aussi, puisqu'il y a des chances qu'il commande un jour où l'autre. C'est qu'il a pris du galon !
Le vieux colonel reprit son souffle, se réinstalla plus confortablement.
"Je me souviens maintenant pourquoi on nous avait envoyé là. Une sombre histoire de famille un enlèvement, et hop, la princesse héritière disparu. Ces sagouins l'avait enfermé-là, avec toutes les créatures des enfers pour lui servir de compagnie.

On est arrivé par le balcon. A force, on est devenu pas inepte en matière d'escalade. Comme elle était belle, la petite ! Une véritable porcelaine, avec ses yeux d'emails qui vous humectent votre cœur rabougris et vous mettes la larmichette à l'œil. Je me suis sentit presque chevaleresque, encore un peu et je m'agenouillais pour les déclamer des balivernes.
Il soupira

« J'aurais peut-être dû. »

Le jeunot, le soldat, il s'agenouilla devant la princesse et commença à lui déballer l'aubade et la sérénade, alors qu'il était midi. Moi, je me tournais vers le balcon, pour faire semblant de ne pas être ému. C'est tout un art, d'être un vétéran.
Sauf que j'avais aussi ma princesse qui m'y attendait : la difformité à écailles me présentait son museau.

Je vous avoue que je n'étais pas trop d'humeur à donner un bécot, mais je n'avais pas non plus envie de me faire becqueter gentiment en silence et sans vague après tant de beau sentiment. Alors un peu cavalier, je montais sur la balustrade, et je me jetais sur la bestiole la baïonnette au clair.
Oui, il y avait une baïonnette dans ce moignon à une époque ! Ajouta-t-il avec fierté.
Le reste, je ne m'en souviens plus. J'ai piqué comme un forcené, encore et encore, puis j'ai lâché prise. Ça sifflait, ça tourbillonnait...!

Et je me réveillais dans l'hôpital de campagne. Ces bougres d'apothicaire avaient essayés de me faire un emplâtre, le genre de mélasse qui vous défigure tant l'uniforme que l'on préféré finir manchot ou un peu moins ingambe plutôt que devenir la risée du régiment.
J'ai eu de la chance, ça n'a pas pris.

On m'a raconté la fin de l'histoire. Apparemment, j'étais un héros. Un peu stupide, car je m'étais jeté dans le vide plutôt que de me servir de mon fusil, mais un héros quand même. Dans mon acharnement, j'avais crevé un œil à la bestiole, et ce fut suffisant pour que mes deux comparses puissent lui régler son compte.

Le petit soldat a porté le coup de grâce, et ramena la gente demoiselle à l’abri. Le sergent n'a pas eu autant de chance. Disparu au champ d'honneur. On ne l'a jamais retrouvé. Probable qu'il soit tombé derrière la montagne. On ne sait pas ce qui se terre là-bas.

Après ce coup, on m'a relevé du service actif, et confectionné un bel uniforme plein de fanfreluche en lot de consolation. Les médailles pour les hommes, c'est un peu comme les bijoux d'une demoiselle. Plus ça vieillit, plus ça ressemble à un arbre de noël. Et…

A ce moment, la casemate s'ébranla. Comme par enchantement, tout le monde se figea, et tomba inanimé dans un fracas de plomb et de faire blanc. Le vieux colonel leva les yeux vers la fente, qui s'élargissait comme si le toit reculait ou que la salle entière était happée hors de ses limites naturelles.

"Bah, j'ai fait mon temps ! C'est au jeune de bourlinguer, et de gravir des montagnes !"

Le toit finit de disparaître entièrement, laissant place à une lumière aveuglante au milieu de laquelle poignait la forme d'une main obombrée, qui piochait ci et là quelques soldats de plomb…
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