Le Pare-tempêtes
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Pantouffe
Pantouffe
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CC N°19 Thème 38 : Perdre la dent d'or Empty CC N°19 Thème 38 : Perdre la dent d'or

Jeu 20 Sep 2018 - 22:31
PAR MALNIR




Elles se dressent là, deux hautes tours courbées et bombées comme deux mandibules titanesques, couronnant une falaise lisse d’où elles naissent. Leur roche est dorée, et forme des surfaces polies comme des miroirs, qui soudain s’interrompent en arêtes vives. Les feux d’un ciel mauve viennent glisser dessus en longues traînées fraîches et luisantes, se refléter dans les eaux du lac qui enserre ses flancs escarpés. Les hommes ont taillé des marches dedans, et creusé leurs demeures en son sein. Entre les deux flèches, ils ont sculpté un palais et une place, et ils l’ont forée de puits pour en faire jaillir des eaux pour boire, s’y baigner, y jouer. Dans la nuits, leurs lanternes piquettent d’étincelles roses l’étrange piton doré. On les voit de loin dans la steppe qui s’étend alentour, plate comme le dos d’une main.

La caravane avance dans sa direction ce soir. L’air embaume les senteurs discrètes et sucrée des plantes de la région, et le chemin se brouille en un brouillard sableux. Des chevaux nerveux montés par des cavaliers vêtus d’étoffes pastelles et d’écailles luisantes, enturbannés pour se protéger de la poussière, du vent et du soleil. Derrière viennent des femmes aux robes gonflées par les bourrasques, des chariots grinçants remplis de jarres et de coffres. Ils amènent des ports lointains de la myrrhe, de l’encens, des résines et de l’ambre ; des liqueurs enivrantes, des vins frais, des parfums musqués. Ils les échangeront contre des encres fuligineuses, des fils d’or arrachés des entrailles de la montagne, et des perles tirées du lac aux eaux tièdes.

Le soleil soudain roule, orange sanguine et boursouflée, derrière les collines au loin, et l’obscurité s’abat. La troupe s’arrête, on monte des tentes vastes et bariolées, mille-feuilles de voiles tendues, et on allume un feu crépitant. On y grille des côtes d’agneaux conservées dans des vases de miel et d’épices, et on les sert encore fumantes sur du riz tendre. On se désaltère avec du vin, du thé, des jus fermentés. Quelques guerriers emmitouflés dans des manteaux de laine s’immobilisent pour monter une garde impassible dans le froid de la nuit, alors que leurs compagnons s’en vont se rouler dans des couvertures de douces fourrures. Dans une tente, un couple s’ébat. Les étreintes se multiplient dans le campement, furtives. Autour du foyer dont les braises lancent encore des flammes rampantes, les enfants écoutent l’ancien. Son visage ridé ceint d’un bandeau d’argent terni retenant un capuchon tombant, il leur raconte les légendes dont il a mémoire.

Ainsi, aux temps les plus anciens, alors que la steppe était un désert des plus stérile, les dieux parcouraient le monde et s’entre-déchiraient en sanglantes batailles. Leurs cadavres bientôt jonchèrent le monde, et en se décomposant, leurs entassement d’os formèrent des montagnes. Leurs yeux pétrifiés déversèrent des flots serpentant jusqu’aux mers qu’avaient formé leur sang, et leur peau devint la terre sablonneuse qu’on aime fouler de ses pieds nus, et d’où ont vite éclos les herbes, les arbres et les animaux. L’homme surgit d’entre eux et bientôt fut leur maître. Et il en oublia le langage, si bien qu’il ne fut plus qu’un maître pour lui même, et un monstre pour les autres. C’est ce que disent les anciens.

Mais, dit le plus âgé des enfants, comment sait-on que de tels évènements ont existé ? Alors l’ancien sourit, et on croirait que ses yeux laiteux pétilles de malice. Il tend un doigt noueux vers l’horizon enténébré ; de petites lumières y sont suspendues, mouchettes dorées de flammes lointaines. On le sait, dit il avec lenteur, car quel autre entité au monde, autre qu’un dieu, aurait pu perdre une dent d’or qui nous soit une montagne ?
Pantouffe
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CC N°19 Thème 38 : Perdre la dent d'or Empty Re: CC N°19 Thème 38 : Perdre la dent d'or

Jeu 20 Sep 2018 - 22:33
PAR PANTOUFFE


Tous mes ancêtres me maudissent- c'est quelque chose qu'ils savent faire on ne peut mieux par ailleurs. Je le sais bien, mais je ne peux rien y faire. Il n'y aucun moyen de réparer ma faute, et je suis condamné, semble t'il, à l'expier tant bien que mal en subissant pour longtemps leurs murmures d'outre tombe. Je les sens qui s'agitent derrière l'air, silhouettes de tulle trouées par des lumières voraces, atmosphères gazeuses soulevées puis expirées, ici, dans ces toilettes, voiles transparents et suspendus qui dessinent de maigres corps dilués, des carcasses émiettées plus fluides que l'aquarelle. Les morts ont de très nombreuses formes, des anatomies ludiques et ondulantes. Ils sont fait d'arabesques, de dentelles et brouillard.
Un héritage bafoué. C'est ce qui les a réveillé, et au fond, je le comprends. J'aimerai pouvoir me plaindre, mais je connaissais trop bien les règles pour concevoir autre chose qu'une vague culpabilité tournant à la nausée. Ce sont les voix, elles mettent une houle dans ma poitrine, des bateaux plein murmures sur des marées tremblantes. Les chuintements anémiques, les chuchotis arriérés, tout ce babil stupide et vain, aussi impuissant qu'une poignée de sable reléguée aux bourrasques- aussi désagréable, car une poignée suffit à vous faire crisser les gencives, vous irriter les yeux. Ici, c'est une question d'entrailles. Ça l'a toujours été, avec les morts, et avec l'héritage, car c'est de là qu'il vient, d'un fabuleux, flambant écrin de viscères.

Dent en or transmis par une amie à une autre dans un camp, car propriétés magiques (sorte de haricot magique ou fait pousser une plante magique qui produit de l'or ou objets ?)
La dent a un effet magique différent à chaque génération, précisé par un(e) augure au nouveau propriétaire ; parfois, il faut la porter soi même, à la place d'une autre dent, pour en déclencher les pouvoirs.
Tous mes ancêtres me maudissent- c'est quelque chose qu'ils savent faire on ne peut mieux par ailleurs. Je le sais bien, mais je ne peux rien y faire. Il n'y aucun moyen de réparer ma faute, et je suis condamné, semble t'il, à l'expier tant bien que mal en subissant pour longtemps leurs murmures d'outre tombe. Je les sens qui s'agitent derrière l'air, silhouettes de tulle trouées par des lumières voraces, atmosphères gazeuses soulevées puis expirées, ici, dans ces toilettes, voiles transparents et suspendus qui dessinent de maigres corps dilués, des carcasses émiettées plus fluides que l'aquarelle. Les morts ont de très nombreuses formes, des anatomies ludiques et ondulantes. Ils sont fait d'arabesques, de dentelles et brouillard.
Un héritage bafoué. C'est ce qui les a réveillé, et au fond, je le comprends. J'aimerai pouvoir me plaindre, mais je connaissais trop bien les règles pour concevoir autre chose qu'une vague culpabilité tournant à la nausée. Ce sont les voix, elles mettent une houle dans ma poitrine, des bateaux plein murmures sur des marées tremblantes. Les chuintements anémiques, les chuchotis arriérés, tout ce babil stupide et vain, aussi impuissant qu'une poignée de sable reléguée aux bourrasques- aussi désagréable, car une poignée suffit à vous faire crisser les gencives, vous irriter les yeux. Ici, c'est une question d'entrailles. Ça l'a toujours été, avec les morts, et avec l'héritage, car c'est de là qu'il vient, d'un fabuleux, flambant écrin de viscères.

Dent en or transmis par une amie à une autre dans un camp, car propriétés magiques (sorte de haricot magique ou fait pousser une plante magique qui produit de l'or ou objets ?)
La dent a un effet magique différent à chaque génération, précisé par un(e) augure au nouveau propriétaire ; parfois, il faut la porter soi même, à la place d'une autre dent, pour en déclencher les pouvoirs.
(inachevé)
Pantouffe
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CC N°19 Thème 38 : Perdre la dent d'or Empty Re: CC N°19 Thème 38 : Perdre la dent d'or

Jeu 20 Sep 2018 - 22:33
PAR HOREMAKETH

Vents cinglants. Euphémisme pour dire blizzard. Ou comment deux mots s'alignent pour en censurer un seul. Notre héros, nommons-le Pavlov, emmitouflé dans un paletot miteux,  remontait une route qui faisait le dos rond en épousant les flancs d'une butte. Elle était pavée, mais à la fin du jour, gavée de neige plus vaseuse que froide. 

L'homme avait la joue droite enflée. Le frimas avait figé un liseré bordeaux dans sa moustache  qui se confondait avec une barbe hirsute. Il se protégeait les yeux avec une main ; l'autre était enfoui dans une poche, serrée en poing. 

Le chemin qu'il empruntait, c'était celui d'un mont-de-piété. Ce qu'il avait dans sa main, c'était son viatique pour manger. Une dent d'or. 
Avant la naissance, le ciel distribue le talent et les tares, et donne les positions, les uns dans le caniveau, les autres sur un piédestal.  Ainsi, Pavlov s’apprêtait à rendre au ciel le dernier lambeau de ce qu'il en avait reçu. On ne naît pas avec une dent d'or, mais si l'on en a une, c'est que l'on n'était pas trop mal loti, au départ. 

Parfois, une révolution rebat parfois les cartes. Et si les régimes ne peuvent rien au talent, ils peuvent tout sur les positions, et l'excès pondéral. Pavlov était mieux portant quand il avait ses titres. Mais perdre ses titres, c'était mieux que perdre sa tête ; suite de l'aphorisme : perdre sa dent d'or, c'est mieux que de n'avoir rien à mettre en-dessous de celles qui subsistent. 

C'est un paradoxe pavlovien : vendre un croc pour conjurer la faim. 

Cette anecdote a valeur de postulat, crasseusement matérialiste. La vie, c'est la calorie. La philosophie, le salut de l'âme, le soin de son prochain, et même la gloire, c'est des balivernes de veaux embourgeoisés qui peuvent d'offrir le luxe de la certitude du menu, et le ventre plein rêvent à des entremets spirituels.  La pyramide de Maslow, c'est la vérité révélé,  les commandement et les cinq piliers. Tout se bâti et se justifie dans la physiologie. 

Or, pour manger, je n'apprendrais rien à personne, il faut une mâchoire pleine de dents. Saines, pâle et minces, effilées et coupantes, épaisses et voraces, enracinées et campées plus fièrement que les joyaux d'une couronne impériale. Une mâchoire c'est une ligne Maginot offensive, avec ses forteresses et ses tours de gardes ; qu'on se figure un jeu d'échec aux pièces vissés, qui s'ouvre et se referme sur une proie commune aux noirs et aux blancs. Beau moyen de résoudre l'antagonisme : Lacérer et déchiqueter l'aliment, le débiter en lanières, les marteler comme à l'usine, déglutir la pulpe, convertir le chyle. 

La manducation est un art qui se prête au dégoût comme au goût. Et comme toute forme d'érotisme, il a souffrir de l'hypocrisie des impuissants lucides, les sens-dents intellectuels, les édentés qui réprouve et jalouse le licheur.

Et pourtant, cet esthète et homme vraiment l'homme libre, le seul qui peut  poser avec une gravité académique cette question, au demeurant primordiale : de la canine d'or racé au lumpenprolétariat prémolaire, qui travaille le plus ? Qui est indispensable, irremplaçable, qui est la clef de la voûte de cette nef d'albâtre, le nombril buccale de la coupole marmoréenne ? 

La première, la canine, c'est sûr, on la voit à l'ouvrage ! La deuxième...c'est moins évident. Ne fainéante t-elle pas, à l'ombre ? Ne profite t-elle pas un peu du travail des incisives, en première ? 

Et puis, ce n'est pas facile de bien distinguer. Molaires, et pré-molaire,  ça se ressemble tellement ! C'est de la nomenclature, c'est du jargon, du surnuméraire et du folklorique. Une canine d'or qui part, c'est un vide irrémissible. Une molaire, il faut déjà le temps de se rendre compte qu'elle a disparue. Il y a même des malins pour émigrer du fin fond de l'histoire une dent que l'on dit de sagesse, et qui est à la cité mandibulaire ce que Démocrite est à Socrate : un sophiste mâtiné d'un métèque. 

L'ironie, c'est que si la dent d'or brille tellement, c'est parce que les autres sont d'os, et notre brillant Pavlov est une canine d'or victime des molaires de plomb.
Pantouffe
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CC N°19 Thème 38 : Perdre la dent d'or Empty Re: CC N°19 Thème 38 : Perdre la dent d'or

Jeu 20 Sep 2018 - 22:34
PAR SILENUSE

?Le soleil perçait les nuées noires et froides de son ton colérique, comme si, de ses bras rayonnants coupant les nuages qui vomissaient continuellement sur un monde faible et névrotique, la terre se mettait à s'éveiller. Les rayons scintillants, ces lames qui pleuvaient sur le monde comme un rasoir blanchâtre et pur, brillant comme un bijou, coupaient le ciel de son chaos obscur et laid, noir et terrifiant, dont les boules laineuses et amorphes n’étaient que le nid détestable des larmes vacillantes de l’univers qui se brisaient, comme un craquèlement silencieux, sur nos peux pochées, ridées par l’amertume du temps.

Le jour s’était levé.

Nous le regardions là, assis, tous les trois en face de ce tableau de clair-obscur ignoré, presque inexistant aux yeux des autres, et, dans l’ombre de nos soupirs qui soufflaient sur nos joues rougissantes, nous partagions ce silence, ce rituel sacré, où l’air moite, lourd, du matin qui venait, recouvrant le bocal de nos vies avec son couvercle étouffant, était son autel impur.

Le jour s’était levé ; la nuit, passée, conservait les lots de nos larmes éreintées des heures entières à ne plus savoir que faire, à ne plus savoir que dire ; la nuit, cette nuit borgne où le sommeil prospère s’éloignait de nous comme pour s’en préserver, la nuit était passée, et le monde affable tel que nous le connaissions auparavant, dans la vie antérieure qui précédait la nuit, reparaissait devant nous. 

Le jour levé, nos espoirs déchirés par la ventouse infernale qui composait la fatigue, qui se réifiait avec orgueil autour de nos yeux défoncés, nos pieds s’étaient mis à trembler, tel des horloges qui parcouraient le temps mécanique, lourd, avec une indifférence infâme, impossibles à arrêter, incapable de bouger autrement, avec des bruits étranges, des craquements réguliers glaciaux, qui se montraient en vie, des grains de sable qui tombent lâchement dans la cage de verre et d’angoisse d’un sablier sans fond, et nos pieds tremblaient et tremblaient encore…

Nous n’osions pas sourire, quand bien même nous osions ouvrir nos yeux, ne serait-ce que pour contempler ce monde qui nous miroitait silencieusement… Nous n’osions pas sourire, nous n’osions pas parler, car dans les ténèbres affabulées de la nuit dévorante, sous les cercueils défoncés que composaient nos corps, nous avions eu ce désir stupide de changer notre monde, de briser les horloges intangibles du temps, sans savoir quoi faire, sans savoir comment, avec la simple respiration haletante et désespérée du houlement lourd de nos poumons intoxiqués, avec le simple souhait, sot et soudain, de se souvenir d’un temps, une fois, un moment, au milieu d’une histoire cyclique continue et incontrôlable… Nous avions brisés nos dents, avec des lames sales, noirâtres, et un marteau qu’on avait trouvé là…
Le jour était levé, sans que rien n’eût changé, le monde demeurait le monde, le temps, le temps, nous, nous, et notre solitude dévorante, magnifiée des larmes chaudes qui s’écoulaient sans source dans l’océan sans fond qui jonchait le sol nu, ne nous quittait plus. Nos dents s’étaient perdues, coincées dans le silence affable que nous prenions pour Morphée…

Et le jour s’était levé.
Pantouffe
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CC N°19 Thème 38 : Perdre la dent d'or Empty Re: CC N°19 Thème 38 : Perdre la dent d'or

Jeu 20 Sep 2018 - 22:34
PAR SILVERPHOENIX

L'air marin emplissait les poumons de Goldentooth et de son équipage. Ils profitaient tous de l'atmosphère iodée. L'océan, d'un bleu profond, s'étendait à perte de vue. Malgré l'immensité de cet océan, les navigateurs savaient parfaitement où ils allaient. 

Goldentooth, de son vrai nom Sam Buckwell, était le capitaine du bateau. Il était un éminent corsaire. Son surnom venait d'une de ses canines, qui était entièrement composée d'or brillant, presque lumineux. Son nom était connu dans le monde entier, réputé pour sa cupidité dépassant les limites de sa moralité. Il n'était pas particulièrement cruel avec ses adversaires, et avait même un certain sens de l'honneur, mais son caractère avare prenait souvent le dessus. 

Goldentooth comptait ses pièces d'or sur son bureau. Il adorait se rendre compte de sa richesse. Il faisait sonner ses pièces dans un délicieux cliquetis métallique. Il n'y avait pour ses oreilles aucune musique, aucun son plus agréable que celui-là. 

Cependant, il était conscient que ses possessions leur faisait courir un grand risque pour lui et son équipage. Outre le fait qu'ils soient hors-la-loi, les pirates convoitaient avec force la moindre pièce d'or qui composait le trésor de Goldentooth. Cela était une immense source d'angoisse pour lui, frisant parfois une sombre paranoïa. En effet, Goldentooth avait peur. Peur pour lui. Peur pour ses camarades. Et aussi peur pour ses richesses. Mais il s'était engagé dans cette voie-là, il était beaucoup trop tard pour revenir en arrière. Rester pauvre toute sa vie semblait être ce qui l'attendait, jusqu'à ce qu'il prit la décision de partir en mer au mépris de la société, alors qu'il n'était encore que Sam Buckwell, sans dent d'or. 

Goldentooth caressa sa barbe noire. Malgré ses angoisses, il était plus ou moins heureux de la vie qu'il menait. Voler des marchandises rares et précieuses puis les vendre au marché noir était sa passion. De plus, il n'était pas seul. Au moins une vingtaine d'hommes et de femmes l'accompagnaient dans ses périples marins. Ils lui étaient tous très fidèles. 

Goldentooth se leva de son siège en bois, puis se regarda dans le miroir de la pièce, pensif. Il observait la grosse balafre sur son œil droit. Il avait failli devenir borgne ce jour-là. Sa cicatrice venait d'une attaque d'un autre corsaire extrêmement redouté, appelé Brockwood. Il était d'une dangerosité sans nom, et d'une cruauté sans égal. Goldentooth se souvenait avec précision de son visage, de ses yeux verts perçants, de sa barbe blanche hérissée. Brockwood était de loin le pire ennemi qu'il avait rencontré. Il avait terrassé cinq de ses camarades avec une facilité très déconcertante. Le sang coulait à flot. 

Goldentooth retira son foulard qui retenait ses cheveux, puis s'y passa une main. Brockwood était la terreur des mers, sa pire crainte. Chaque jour, il se lamentait discrètement de ses amis perdus lors de cette attaque. Il avait également perdu une partie de ses trésors. Le corsaire s'en était rendu malade.

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